Pour le Québécois moyen, la Mazda3 est devenue un élément du quotidien presque aussi commun qu’une partie de hockey du Canadien ou la poutine de Drummondville.
Un succès commercial important obtenu dans la Belle province par ce modèle et celui qui l’a précédée, la Protegé, explique cette sympathie peu commune. Après tout, la compacte de Mazda a même décroché le titre de voiture la plus vendue dans notre province il n’y a pas si longtemps!
Aujourd’hui, ce titre est dévolu à la Honda Civic, mais les stratèges de Mazda ne sont pas en reste et l’arrivée d’une Mazda3 repensée, au cours de l’automne 2013, leur a fourni l’arme idéale pour disputer, à tout le moins, la seconde place de notre marché avec Toyota et sa Corolla.
L’attraction de la Mazda3 demeure très forte. Pour preuve, depuis le début de l’année, près 40 % des Mazda3 vendues au Canada ont trouvé preneur au Québec.
Silhouette séduisante
La refonte opérée en 2013 a donné à cette voiture compacte un style moderne réunissant des éléments de style désormais communs à l’ensemble des produits Mazda. Le profil très sculpté, la calandre en forme pentagonale qui s’avance pour créer un effet tridimensionnel, la ceinture de caisse ascendante et les voies très larges, tout concorde pour donner l’illusion qu’il s’agit d’une Mazda6 de format réduit.
Comme pour les générations antérieures, cette Mazda3 est proposée sous les formes d’une berline tricorps et d’une Hatchback. La première, plus populaire (elle représente 63 % des ventes canadiennes depuis le début de l’année), se décline en trois versions : les Mazda3 GX et GS, qui partagent un 4-cylindres peu gourmand, et la GT, qui bénéficie d’un 4-cylindres plus pimpant. C’est le modèle dont nous avons fait l’essai pour cette rubrique. Un modèle qui est livré avec roues en alliage de 18 po, plutôt que 16 comme les deux autres versions; d’élégantes roues, certes, qui coûteront toutefois plus cher à chausser de pneus d’hiver.
Niveau de finition étonnant
On associe souvent à une voiture compacte des aménagements intérieurs parcimonieux dont la conception est axée sur l’économie. La Mazda3 GT démontre le contraire.
Et ça commence par ses sièges baquets, qui sont moulants et fermes à souhait. Ils procurent un niveau de confort qui rend les longues randonnées très agréables. De plus, puisque le siège du conducteur s’ajuste dans six positions et que le volant est inclinable et télescopique, presque tous les conducteurs sont assurés de trouver « LA » position de conduite idéale.
La dotation de série de la Mazda3 GT est naturellement la plus complète. C’est logique, puisque son prix de base frôle les 26 000 $. Elle a donc des sièges chauffants, un attribut que seule la GS peut partager, mais encore, contre supplément. La GT reçoit une chaîne audio à neuf haut-parleurs propre à satisfaire les mélomanes. Sa dotation comprend aussi un climatiseur bizone, un régulateur de vitesse, un GPS à commande vocale et, comble de la sophistication (du moins pour une compacte destinée à une grande diffusion) un afficheur « tête haute ». J’adore !
Fait à noter, l’interface Bluetooth, qui rend la téléphonie mains-libres possible, et le démarreur à bouton-poussoir font partie de la dotation de série de toutes les Mazda3.
Avec un volume utile de 350 l, le coffre de cette voiture se compare à celui d’une Honda Civic (353 l) et celui d’une Toyota Corolla (369 l). Cela dit, la Volkswagen Jetta et la Hyundai Elantra font toutes deux mieux avec des coffres disposant de plus de 400 l de volume utile. Celui de la Mazda3 a également une ouverture courte et un seuil proéminent, qui ne facilitent pas le chargement d’objets encombrants comme une grosse glacière. En revanche, sa surface de chargement peut être modulée grâce aux dossiers asymétriques rabattables de la banquette arrière, un attribut que la GT partage avec la GS, alors que la Mazda3 GX, le modèle de base, a un dossier monobloc rabattable.
Les places avant conviennent à des adultes, alors que la banquette arrière offre un dégagement plus parcimonieux au niveau des pieds et des genoux. Des adultes de taille moyenne s’y trouveront à l’aise, du moins dans la mesure où les occupants des places avant ne sont pas deux « grands Jack » qui prennent leur aise ! En outre, la présence d’un toit vitré ouvrant (de série pour la GT) réduit naturellement un peu la garde au toit.
De l’intérieur, on constate rapidement que le talon d’Achille de cette voiture est son champ de vision arrière limité. La ceinture de caisse en delta et le coffre court et haut contribuent à causer ce désagrément. La caméra arrière, qui est l’apanage des versions GS et GT, et les grands rétroviseurs latéraux le minimisent, mais ils ne peuvent le corriger pleinement surtout par mauvais temps.
Moteur pimpant
Mazda propose deux moteurs 4-cylindres Skyactiv à injection directe et haut taux de compression pour la Mazda3. Le 2,0 l des GX et GS offre une puissance moyenne (155 ch/150 lb-pi) et la meilleure consommation de carburant des deux. Par contre, la GT bénéficie de la fougue supérieure (184 ch/185 lb-pi) d’un moteur de 2,5 l, qui impose cependant une consommation environ 10 % plus élevée.
Le moteur de notre GT était jumelé à une boîte automatique à 6 rapports dotée d’un mode séquentiel qu’il est possible d’exploiter avec le levier de la console ou les petites palettes montées derrière le volant, une exclusivité de cette version. Une boîte manuelle à 6 rapports figure aussi au catalogue des modèles 2015 et elle est offerte sans frais. Cependant, contrairement à ce qu'on pourrait penser, elle ne contribue pas à réduire la consommation, du moins si l'on se fie aux cotes compilées par le constructeur selon la nouvelle méthode de Transports Canada. Cela donne une cote moyenne supérieure de 8 % à celle obtenue par Mazda avec la boîte automatique.
Cette dernière, qui a le même étagement avec celle du 4-cylindres de 2,0 l, sauf pour le rapport final, s’agence bien au moteur de la GT, qui livre son couple dès qu’il tourne à 3 250 tours. Ce 4-cylindres permet à la Mazda3 d’accélérer de 0 à 100 km en 8 secondes, soit environ une seconde plus rapidement que le moteur de 2,0 l. Cette performance se reflète dans les reprises, qui sont soutenues, sans pour autant grever la consommation outre mesure, comme en témoigne la cote moyenne très honorable de 7,5 l aux 100 km que nous avons relevé au terme de notre essai.
Conduite inspirante
La finition soignée, la haute qualité des matériaux et le confort bienfaisant des sièges avant évoquent une automobile de haut rang comme, par exemple, une Mercedes-Benz CLA 250. Le même parallèle s’applique au comportement routier. Car on n’a vraiment pas l’impression de conduire une voiture de grande diffusion lorsqu’on est au volant d’une Mazda3 GT.
La servodirection électromécanique a le niveau d’assistance approprié et la précision souhaitée pour une conduite sportive. En outre, le châssis fait preuve d’une rigidité exemplaire qu’on associerait davantage à un véhicule plus dispendieux. Les réglages de la suspension, indépendante aux quatre roues, contribuent à rendre cette Mazda très prévisible. Elle n’impose aucun roulis désagréable, sans pour autant être ferme ou sèche. Le freinage, enfin, est facile à doser et endurant. La GT dispose d’ailleurs de disques ventilés avant de plus grand diamètre que les Mazda3 GX et GS.
Une auto qu’on aime conduire encore et encore
Même si je trouve les places arrière réduites, le coffre « moyennement pratique » (par rapport à l’aire à bagages modulables d’une Mazda3 Sport, la Hatchback) et la visibilité arrière réduite, chaque fois que j’ai la chance de faire l’essai d’une Mazda3, j’éprouve un malin plaisir à trouver une foule d’excuses pour la conduire. En mettant cette troisième génération au point, ses concepteurs ont réussi à élever le niveau de qualité de sa conception et de sa construction à l’égal de ce que procure des voitures plus chères, comme la CLA dont le prix de base avoisine les 35 000 $.
Naturellement, le « M » stylisé qui orne la calandre n’a pas le halo de prestige de l’étoile à trois branches. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il soit impossible d’équiper cette Mazda pour la rendre presque aussi sophistiquée qu’une CLA.
Prenez la berline GT que nous avons conduite. Cette voiture était « tout équipée », comme le suggère son prix de 29 855 $, soit le double du prix de la Mazda3 GX la moins chère. Un prix gonflé par l’ajout de deux groupes d’accessoires optionnels : le groupe De luxe, qui procure, entre autres, une sellerie de cuir, et le groupe Technologie, qui réunit certains dispositifs modernes d’aide à la conduite (surveillance d’angles morts, alerte de trafic transversal arrière, alarme de sortie de voie, commande autonome des feux de route, etc.). Comme quoi, même une voiture du peuple peut désormais être sophistiquée, sans qu’il en coûte la peau des fesses !
Photos originales : Luc Gagné
Mazda3 GT 2015 : abordable et remarquable !
