La Mazda3 a toujours séduit en raison de ses qualités dynamiques et de son agrément de conduite, des caractéristiques qu’apprécient particulièrement les acheteurs québécois. Avec l’arrivée de la nouvelle génération, il y a deux ans, Mazda a décidé de revoir le positionnement de sa voiture compact à la hausse dans l’échelle du luxe. L’objectif principal consistait à hausser la profitabilité, Mazda en avait grandement besoin. C’est dans cet optique que le constructeur ajoute pour 2021 une nouvelle version à moteur turbocompressé.
Vendue à un prix de base de 20 500 $, la Mazda3 2021 est toujours offerte en trois versions : GX, GS et GT. Cependant, a droit cette année à une quatrième version. Baptisée 100e, elle souligne les 100 ans de Mazda, elle est vendue en quantité limitée et elle offre un équipement très complet. De mon côté, j’ai mis à l’essai la berline GT équipée du nouveau moteur turbo.
Si vous voulez profiter de cette nouvelle mécanique turbo, il faut opter minimalement pour la version GT et choisir cette option. Vous devrez donc débourser plus de 32 000 $ pour obtenir une Mazda3 à moteur turbo ; ce n’est pas donné, mais vous obtenez une petite compensation très intéressante, le rouage intégral est inclus. À titre d’indication, la Mazdaspeed3 turbo était vendue tout juste sous les 30 000 $ avant sa disparition en 2013.
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D’ailleurs, même si les amateurs la réclament depuis des lunes, la 3 Turbo n’est pas une Mazdaspeed3. Elle en aurait sans doute les caractéristiques dynamiques, mais Mazda n’a pas voulu la positionner du côté des compactes sportives. Cette mécanique vise plutôt à renforcer le positionnement haut de gamme de la Mazda3 plutôt qu’à lui permettre de jouer sur le terrain de la Subaru WRX ou de la Honda Civic Si.
Là ou Mazda a manqué, à mon avis, c’est en ne la distinguant pas de façon assez importante. Équipée du moteur turbo, la voiture ne se distingue pratiquement pas des autres livrées si ce n’est des emblèmes turbo sur le coffre et le capot ainsi et d’un embout d’échappement légèrement plus gros. J’aurais aimé avoir des caractéristiques visuelles dénotant son niveau de prestige supérieur. Mazda le fait d’ailleurs avec sa version 100e, notamment avec un coloris exclusif.
Aucune voiture compacte n’offre un habitacle aussi raffiné que celui de la Mazda3. On le découvre rapidement en scrutant les panneaux de portières, le volant et le sélecteur de vitesses gainé de cuir. Les stylistes ont transformé l’habitacle de la Mazda3 du tout au tout, et l’effet de luxe est impressionnant, surtout dans la version GT avec sa finition à deux tons.
Son système multimédia Mazda Connect comprend un écran de 8,8 pouces ; il est positionné un peu plus haut et en retrait sur le tableau de bord. Pas de fonction tactile malheureusement, sa manipulation repose sur une commande rotative qui, en bout de ligne, rend chaque opération plus complexe. Sa compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto réduit légèrement le désagrément, mais Mazda s’entête à poursuivre dans cette philosophie.
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J’ai bien apprécié la chaîne audio Bose à 12 haut-parleurs qui procure une expérience musicale beaucoup plus riche et intéressante. Les ingénieurs se sont attardés à bien positionner les haut-parleurs plutôt qu’à simplement utiliser l’espace restant. La bonne nouvelle, il est de série à bord de la Mazda3 GT.
La Mazda3 dispose donc d’un choix de trois mécaniques : le 4-cylindres de 2,0 litres qui développe 155 chevaux, le 4-cylindres de 2,5 litres, d’une puissance de 186 chevaux, sans doute la mécanique à favoriser pour la majeure partie des acheteurs, et le nouveau 4-cylindres de 2,5 litres turbocompressé qui développe une puissance de 250 chevaux quand il fonctionne sur du carburant super (93) et produit un couple de 320 livres-pieds. Vous pourrez toujours l’abreuver de carburant régulier, mais vous perdrez quelques chevaux et du couple. Avec ses 250 chevaux, ce moteur est presque aussi puissant que le moteur turbo de 2,3 litres de l’ancienne Mazdspeed3 qui développait une puissance de 263 chevaux.
Pas de choix de boîtes de vitesses dans le cas de la berline. Si les modèles équipés du moteur de base peuvent être équipés d’une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, les deux autres mécaniques ne sont proposées qu’en automatique à 6 rapports.
Difficile de reprocher quoi que ce soit au chapitre du comportement à cette Mazda3. Elle était déjà l’une des plus agréables à conduire de sa catégorie, le surcroît de puissance de son moteur la rend encore plus intéressante. Une fois ancré dans le siège, le volant bien ajusté, on a l’impression de pouvoir la diriger du bout des doigts, et c’est sa plus grande qualité.
Chez Mazda, tout tourne autour de l’humain et de sa relation avec le véhicule. Toutes ses technologies adoptent cette philosophie, notamment l’architecture SKYACTIV et un système de contrôle du vecteur de couple. On pousse l’exercice à l’extrême, mais c’est en conduisant le véhicule qu’on découvre l’effet de toutes ces technologies. Malheureusement, la 3 devra s’adapter aux nouvelles réalités, et son développement devra aussi passer par des variantes électrifiées.
Par un matin de tempête de neige, ma conjointe se moquait de moi en me disant que j’aurais de la difficulté sur la route à bord de ma « petite voiture ». Elle ne se doutait pas que ma Mazda3 GT était équipée de série d’un rouage intégral qui s’est révélé fort efficace. Il ne l’est peut-être pas autant que celui de Subaru, mais j’ai bien aimé sa réactivité et, surtout, la latitude que le système de contrôle de la stabilité nous laisse. On peut faire valser légèrement la voiture sans qu’il coupe toute la puissance contrairement à d’autre systèmes beaucoup moins permissifs. Peu importe les conditions, elle demeure performante et équilibrée.
Depuis l’arrivée de cette nouvelle génération, la Mazda3 profite d’une suspension à essieu à barre de torsion à l’arrière, comme c’est le cas du CX-3. Plusieurs se sont insurgés contre ce changement, mais je dois avouer que le changement ne trahit pas du tout la tenue de route de la voiture.
La Mazda3 sait véritablement se faire apprécier quand on prend son volant. Les ingénieurs de Mazda sont passés maîtres dans l’art de connecter le conducteur avec la voiture. Nous vous la recommandons sans hésiter ; la Mazda3 fait même partie de nos Meilleurs achats 2020. Nous verrons si elle réussit à conserver sa place sur le podium pour 2021.