Il existe, sur le marché canadien, des produits qui n’ont pas d’identité visuelle claire, ou encore des marques automobiles qui n’ont pas de philosophie de design unique.
Le Lexus RX ne peut assurément pas être critiqué en ce sens, car c’est un véhicule sur lequel on retrouve plusieurs aspects esthétiques carrément singuliers : la calandre en forme de sablier, les plis profonds dans la carrosserie et le toit flottant. Certains aiment, d’autres pas, mais personne ne peut dire que le Lexus RX se fond dans la masse… quoique la couleur beige du véhicule testé n’est pas la plus clinquante!
L’opération pour obtenir un RX L sur une base de RX est simple : allonger le véhicule de 110 mm, redresser la lunette arrière et installer une paire de sièges dans le coffre. Pour le reste, le véhicule est identique à la version « courte » : même empattement, même largeur, même hauteur et même tableau de bord.
À mon humble avis, la longueur supplémentaire du RX L rend le véhicule plus joli. Est-ce que ça en fait un véhicule sublime? Certainement pas. Mais au moins, c’est différent.
La configuration de l’intérieur du Lexus RX L est particulière. On se trouve devant un tableau de bord très profond et assez bas qui dispose, à son sommet, d’un écran d’infodivertissement de 12,3 pouces. Du point de vue du look, c’est à mon avis très réussi, d’autant plus que le véhicule d’essai avait un intérieur beige et brun agrémenté de boiseries pratiquement jamais vues. Ça fait du bien, un habitable d’une autre couleur que le noir!
Ergonomiquement parlant, c’est toutefois un peu plus difficile. Les commandes de climatisation sont bien positionnées, mais couvrent les commandes des sièges chauffants. Que dire aussi du système d’infodivertissement commandé par une souris à rétroaction haptique – pas simple à utiliser. La disposition des différentes touches dans l’écran est contre-intuitive, alors que la souris complexifie de simples tâches comme passer de la radio à la lecture Bluetooth. C’est sans compter l’absence des systèmes Apple CarPlay et Android Auto. Dommage sur un véhicule de ce prix. Au moins, la qualité de la présentation graphique est bonne et le système de navigation fonctionne adéquatement, tout comme l’affichage tête-haute bien placé.
À l’arrière, la version L a droit à deux configurations pour la seconde rangée : une banquette pleine largeur ou deux sièges capitaine. Cette dernière option à 800 $ diminue le nombre de passagers admissibles de sept à six. Dans tous les cas, deux sièges indépendants qui font office de sixième et septième place se trouvent à la troisième rangée.
Bien que les sièges de la seconde rangée donnent un bon confort et un espace tout à fait respectable, il en va autrement pour la troisième rangée. Ces deux bancs sont d’abord très proches du plancher du véhicule et l’espace destiné aux jambes est limité. Ça s’améliore un peu quand on avance les sièges de la seconde rangée, mais la sensation de claustrophobie demeure, en partie à cause des petites vitres latérales. Considérez ces sièges comme des places de dépannage qui ne pourraient être utilisées que sur de courtes distances.
Deux mécaniques sont proposées pour le RX L. La première, celle montée à l’avant du véhicule testé, est un moteur V6 de 3,5 litres à injection directe et multipoint produisant 290 chevaux à 6 300 tr/min, et 263 lb-pi de couple à 4 700 tr/min. Jumelé à une nouvelle transmission automatique à huit rapports à mode manuel, et à un rouage intégral réactif, il fonctionne à l’essence ordinaire, ce qui est un avantage en termes de coûts. Capacité de remorquage : 3 500 livres.
Le RX 450h L propose quant à lui une motorisation hybride qui combine un V6 de 3,5 litres à cycle Atkinson à deux moteurs électriques, un premier situé à l’avant et un second placé sur le train arrière. La puissance totale est de 308 chevaux et le couple atteint 247 lb-pi. La puissance est transmise aux roues à l’aide d’une transmission automatique à variation continue. La version hybride n’a pas de capacité de remorquage.
Le mot d’ordre à bord, contrairement à ce que le style extérieur pourrait laisser croire, est confort. Il n’y a absolument aucun élément, autant dans l’habitacle que dans la conduite du Lexus RX 350 L, qui laisse imaginer qu’on pourrait avoir quelconque agrément sportif avec ce véhicule.
La direction est floue au centre et très assistée, la suspension est souple et douce. Le silence à bord est appréciable, tout comme la visibilité sur 360 degrés qui permet une conduite sécuritaire. Concernant le moteur et la transmission, ils répondent bien à une conduite plutôt décontractée. Le moteur est soyeux et la transmission enchaîne les rapports avec une grande fluidité. Il faut toutefois savoir que la mécanique n’aime pas être brusquée; la transmission cherche le bon rapport quand on demande plus de puissance et tente dès que possible d’atteindre la huitième vitesse.
Revenons à ce que le véhicule fait de mieux : le confort. Bon support des sièges, excellente insonorisation, système audio hallucinant, excellente visibilité… bref, le RX L est le véhicule tout indiqué pour les balades à vitesse constante sur l’autoroute. N’ayez crainte, sa suspension souple est assez compétente pour absorber les crevasses et les trous qui parsèment les routes de notre province.
Le Lexus RX dispose de qualités solides. Pensons notamment à son habitacle, à la performance de son système audio, à l’insonorisation, au confort, et bien entendu, à son excellente fiabilité. Le manque d’habitabilité de la troisième rangée, le comportement routier mou et le look surchargé sont toutefois à déplorer. Ajoutons aussi qu’avec un prix de 74 870 $, le RX 350 L n’est pas particulièrement abordable.
Le Lexus RX L est en fait un VUS quatre passagers qui peut en accueillir deux de plus pour dépanner à l’occasion, avec un grand coffre, et qui propose une expérience somptueuse, sans tracas.
Quand on le prend pour ce qu’il est, c’est parfait. Mais si vous voulez un véhicule qui soulèvera les passions ou qui transportera vos quatre enfants, continuez de chercher!