Alors que les amateurs n’en avaient que pour la Mercedes-Benz de Classe C ou la BMW de Série 3, j’ai toujours eu un coup de cœur pour la Lexus IS, surtout au moment de son introduction au début des années 2000. Elle évoluait dans l’ombre, mais j’appréciais son style, son habitacle soigné et, surtout, son instrumentation du type chronographe. En 2002, presque au début de ma carrière, j’ai eu mon premier contact avec une Lexus IS. À l’époque, ç’a été un événement mémorable.
Pourquoi ne pas l’avoir baptisée IS-F ?
Près de 20 ans plus tard, je remets cela et je procède l’essai de la Lexus IS dans une nouvelle version de performance, l’IS 500 2022. Je dois avouer que J’ai toujours été déçu que Lexus abandonne l’appellation IS F en 2015, ne laissant le moteur V8 qu’à son équivalent à 2 portières, la RC F. Il semble finalement que Lexus ait tenu compte de mes doléances puisqu’elle l’a réintroduite cette année, mais pas sous le même nom. Étonnamment, elle n’est pas baptisée IS F mais plutôt IS 500. Voilà une décision étrange ; cette voiture est mécaniquement, ni plus ni moins, une RC F à 4 portières. Il est fort probable que les gens du marketing aient voulu utiliser une appellation qui reflète la cylindrée comme dans le cas des autres versions, mais l’autre réponse, c’est qu’elle n’a pas tout l’ADN d’une véritable F.
- À LIRE AUSSI : Lexus IS 300 AWD 2021 : accrochée au passé
- À LIRE AUSSI : Lexus IS 500 F Sport 2022 édition Launch : 50 exemplaires pour le Canada
Toujours commercialisée dans sa troisième génération depuis 2016, l’IS continue d’évoluer dans les berlines compactes de luxe, un segment qui s’effrite au profit des VUS. L’IS fait face au même problème, mais elle est vieillissante, et ce, malgré une légère refonte l’an dernier et un design un peu plus au goût du jour. Les designers l’ont élargie et revue sa posture, elle est plus basse et plus large, ce qui lui confère un aspect plus musclé. L’arrière profite également de quelques modifications avec une bande lumineuse en forme de L qui joint les feux et qui lui confère un aspect un brin plus moderne.
Quant à l’IS 500, vendue au prix de base de 75 175 $, un prix beaucoup plus compétitif que les 90 290 $ exigés pour la RC F. Elle profite de quelques distinctions qui soulignent ses aspirations plus sportives, notamment des jantes Enkei de 19 pouces exclusives et un échappement sport quadruple qui passe de part et d’autre du diffuseur d’air. Le traitement est donc beaucoup moins agressif que dans le cas d’une F, pas d’extracteurs d’air ni d’ailes élargies. L’IS 500 est aussi amputée du toit ouvrant, ce qui n’est pas une grosse perte puisqu’il semblait sorti des années 80 en raison de sa taille.
Un bon niveau d’équipement pour le prix
L’IS 500 demeure fidèle aux autres véhicules Lexus. Elle profite d’un habitacle soigné et d’une finition dont la qualité est sans reproche. Pour le reste, l’âge de cette génération ne lui permet plus de soutenir la comparaison avec ses rivales. Rien de très technologique du côté de l’instrumentation et du tableau de bord ; on se retrouve donc avec une panoplie de commandes classiques placées un peu partout. En termes d’apparence, on est loin des récentes nouveautés du segment, mais ç’a l’avantage d’être simple à comprendre. L’habitacle à deux tons de mon véhicule d’essai apportait aussi une belle touche, tout comme le volant sport qui, avec son boudin surdimensionné, procure une bonne prise en main, améliorant l’impression de contrôle.
Les sièges, qui sont ceux de la IS 350, n’ont pas de la RC F, procurent un bon maintien, mais rien à voir avec ceux de la BMW M3 qui sont beaucoup plus extrêmes en matière de sportivité. À l’arrière, les passagers profitent de sièges tout aussi confortables qu’à l’avant ; le dégagement pour la tête sera toutefois un peu juste si vous êtes de grande taille. L’espace pour les jambes est aussi réduit, il y en a moins qu’à bord de la nouvelle Mercedes-Benz de Classe C.
L’IS 500 offre un bon niveau d’équipement pour le prix, il n’est pas nécessaire de plonger dans un interminable catalogue d’options pour obtenir un véhicule qui comprend tout ce qui est utile, un avantage par rapport aux allemandes.
Son système d’infodivertissement est maintenant compatible avec Apple CarPlay et Android Auto ; le pavé tactile est toujours présent, mais je l’ai rapidement laissé de côté en découvrant le nouvel écran tactile, un autre combat que Lexus semble avoir abandonné. Là où domine Lexus, c’est sur la qualité et la performance de sa chaîne audio ambiophonique Mark Levinson à 17 haut-parleurs offerte de série dans l’IS 500. Difficile de trouver mieux dans le segment.
Pas l’âme d’une véritable sportive
Le cœur de la Lexus IS 500, c’est, bien entendu, sa mécanique. Elle offre sous le capot le même moteur que les Lexus RC F et LC 500, soit un V8 atmosphérique de 5,0 litres qui développe une puissance de 472 chevaux et produit un couple de 395 livres-pieds. Ce n’est pas une mécanique très moderne, mais elle a fait ses preuves et, surtout, elle s’est toujours révélée fiable.
Au volant, j’ai bien apprécié la verve du moteur V8, sa puissance est instantanée, et il ne manque jamais d’haleine, l’un des avantages des mécaniques atmosphériques. Étonnamment, la sonorité du V8 n’est pas aussi présente que je l’aurais souhaité ; j’aurais aimé une meilleure expérience multisensorielle, c’était trop discret, et ce, même si j’activais le mode Sport S+.
Le moteur envoie sa puissance aux roues arrière par l’entremise d’une boîte de vitesses Direct Shift à 8 rapports qui n’est simplement pas à la hauteur de cette sportive. Elle nous prive des sensations recherchées, soit des passages de rapports rapides et efficaces, et ce, même si l’on active le monde manuel afin de prendre un peu plus le contrôle. Une fois de plus, rien à voir avec ce que la concurrence propose à bord de ses versions survitaminées. J’ai terminé mon essai avec une consommation moyenne de 10,5 litres/100 kilomètres, ce qui est très intéressant considérant le fait qu’il s’agit d’une mécanique V8.
Bref, après avoir récemment pris le volant des BMW M3 et M4 Competition, j’ai rapidement constaté que l’IS 500 n’était pas du même calibre. Si l’ancienne IS F pouvait rivaliser d’une certaine manière avec les bombes germaniques, ce n’est pas le cas ici. Il faut la voir comme une IS à laquelle on a ajouté un zeste supplémentaire ; ce qui justifie son appellation.
Conclusion
Malgré son bon vouloir, l’IS n’a plus ce qu’il faut pour soutenir la concurrence. J’en ai fait le triste constat lors de mon essai. Je comprends que, dans le contexte actuel, il est difficile pour Lexus de justifier des investissements importants pour le modèle, mais je crains bien que ce laisser-aller mène à sa disparition si le constructeur ne lui donne pas un sérieux coup de barre au cours des prochaines années. Ce qui lui reste ? Un design assez racé, une bonne fiche de fiabilité et une expérience de possession rarement négative.
Dans ce contexte, on vous la recommande, mais sachez qu’il y a mieux pour le prix.
- Lexus (modèles en vente, essais, vidéos et actualités)
- Lexus IS (prix, évaluation, spécifications, essais et actualités)
- Lexus IS d'occasion à vendre