La Lexus ES cherche à se réinventer en proposant de plus en plus de versions comme la plus « dynamique » F-Sport, l’écologique 300h hybride et maintenant une version à quatre roues motrices. Est-ce que ce sera suffisant pour capter l’attention de sa clientèle qui s’en détourne de plus en plus?
Vue d'ensemble
Lexus s’est donné une signature stylistique très forte. J’admets que, au début de l’ère de la calandre en sablier, je n’étais pas le premier amateur. Toutefois, Lexus a su faire évoluer cette importante composante du design. Aujourd’hui, je considère, surtout pour les berlines de la marque, que ça fonctionne bien. De plus, dans le cas de l’ES, les airs de famille avec la grande dame, la LS, sont frappants et sous presque tous les angles.
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En plus de l’imposante calandre, on retrouve le crochet à DEL qui sert également de signature visuelle pour Lexus depuis des années. En matière de technologie, les blocs optiques sont bien à DEL, mais on n’obtient pas un éclairage particulièrement puissant le soir. Venant de Lexus, c’est plutôt étonnant. De profil, cette ES est très élancée. J’aime ce style très bas et assez long qui s’assume. La ceinture de fenestration chromée lui sied bien tout comme l’intégration des rétroviseurs sur l’épaule. Pour favoriser le confort, la version à l’essai était équipée de jantes de 17 pouces à deux tons imitant une superposition de deux styles. Pour l’arrière, Lexus ne se réinvente pas, mais demeure d’actualité avec des feux minces entièrement à DEL. Une bande de chrome fait le pont. La qualité de fabrication ne me semble pas aussi rigoureuse que sur la génération précédente, malheureusement une tendance dans le giron de Toyota.
Vie à bord
Dès l’ouverture de la porte, on reconnaît la signature visuelle de Lexus depuis quelques années. Elle s’inscrit dans l’optique d’une voiture de luxe, mais certainement pas de prestige. Le design se montre moderne, mais on compte sur la présence de beaucoup trop de plastique. Même les éléments décoratifs comme les « boiseries » ne tromperont personne sur leur origine pétrolière. La texture du cuir fait bon marché. Il faut toutefois souligner que la visibilité est assez bonne grâce aux minces piliers.
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D’un point de vue ergonomique, je ne suis pas le premier sur la liste des amateurs de cette Lexus. L’instrumentation partiellement numérique est bien jolie, mais date de l’ancienne génération de Lexus. De plus, l’information est plus limitée que dans d’autres produits présentant une facture moindre. Lexus a fait un peu de ménage dans la quantité de boutons à bord. On retrouve les essentiels pour la température et la gestion des sièges chauffants et ventilés. D’ailleurs, ces dernières commandes sont de part et d’autre d’un lecteur CD… comme dans les années 1990 ! S’il y a une chose que je déteste encore, c’est le @#%$%$ de pavé tactile qui gère le système multimédia. Il y a bien une amélioration dans sa configuration, mais le degré de concentration exigé pour sa manipulation demeure important. De plus, il n’y a pas de contraste entre les différentes pastilles pour attirer le regard. Vivement la nouvelle génération multimédia qui arrive dans le NX et le LX en 2022.
Cette Lexus se définit par sa volonté d’offrir un bon confort. Sur cet aspect, je dois admettre que je me suis imaginé quelques instants rouler jusqu’à Orlando derrière son volant. Les sièges ne sont pas exceptionnels, mais on les oublie rapidement. Sans point de pression, on ne se fatigue pas. Bon point pour les dégagements à l’arrière. Cette ES peut facilement être une voiture à vocation familiale, d’autant plus que le volume du coffre est de 394 litres.
Technique
Pour affronter la montée en popularité des VUS, la Toyota Avalon ainsi que la Lexus ES se sont vu offrir un premier rouage intégral de leur histoire pour l’année modèle 2021. J’ai fait l’essai de l’Avalon AWD l’hiver dernier et je l’ai détesté. Aujourd’hui, l’Avalon est morte. Considérant le fait que les deux berlines partagent exactement les mêmes composants mécaniques, je n’avais pas de grandes espérances pour cette ES 250 AWD.
Je vieux bien comprendre l’optique de la réduction de la cylindrée pour favoriser l’économie de carburant, mais il faut encore un minimum de puissance. Les 203 chevaux combinés de ce 4-cylindres de 2,5 litres et du moteur électrique peinent à la tâche. Ce n’est pas suffisant d’autant plus qu’on a un couple total de 184 livres-pieds seulement. Vous avez là la recette d’une mécanique désadaptée à une berline de taille intermédiaire. L’ES favorise le train avant. Il y aura de la puissance à l’arrière uniquement si la voiture détecte une perte de motricité. Cette mécanique n’est pas performante, mais elle compense par sa consommation de carburant de 8,7 litres/100 kilomètres.
Au volant
L’ES, de tout temps, ne s’est jamais attardée à la notion de plaisir de conduire. Tout est en place pour limiter au maximum toute stimulation cardiaque, pas d’agrément, pas d’excitation pour accélérer le pouls ! La quiétude, voilà sa mission, et à ce chapitre, elle réussit sur toute la ligne. La direction ne communique rien du tout, même en optant pour le mode Sport, le dynamisme reste timide. Les suspensions favorisent une approche similaire, toutefois, elles sont capables d’assumer un virage sans entraîner un roulis incontrôlable comme ç’a déjà été le cas. Même avec cette aptitude, on ne parvient pas à éprouver du plaisir derrière son volant. Ceux qui sont à la recherche d’une grande routière, vous êtes à la bonne adresse. Une fois lancée, cette ES vous isole dans un univers de tranquillité. Avant d’atteindre cet état de bien-être, il faut subir le bruit de la motorisation qui se montre très intrusif en prise de vitesse. Ce pauvre 4-cylindres n’aime pas les accélérations et il vous le fait entendre. Plus il y a d’occupants à bord, plus il hurle.
Conclusion
Il n’y a rien de mal à être un long fleuve tranquille. Après tout, ce n’est pas tout le monde qui aime prendre le volant et enfiler les virages avec enthousiasme. Cette ES ne fait rien de vraiment mal, pas plus qu’elle n’excelle à quoi que ce soit. Elle demeure un achat sûr en matière de fiabilité, et ses frais d’entretien sont faibles. Amateurs de quiétude, cette ES est faite pour vous, et, à un prix de base sous les 49 000 $, elle représente une bonne valeur.