BMW semble avoir pris la direction du luxe et du confort, laissant à d’autres constructeurs tels que Porsche la voie de la performance et du dynamisme.
Le BMW X5 est sur nos routes depuis déjà près de 20 ans, lui qui a été un des premiers à prouver qu’un VUS pouvait être pratique, mais aussi sportif et performant. C’était dans l’ADN de BMW et c’est ce qui a permis au X5 d’obtenir autant de succès. J’ai déjà essayé le X5 4.6i s, un premier contact mémorable d’ailleurs. Le modèle, avec son V8 de 340 chevaux, offrait des performances impressionnantes et faisait presque autant tourner les têtes que la berline M3 avec son style, bien campé sur ses roues immenses.
Alors que nous avons maintenant droit à la quatrième génération du X5, j’ai l’impression que le véhicule s’est embourgeoisé avec les années et qu’il n’a plus tout l’éclat du passé. BMW semble avoir pris la direction du luxe et du confort, laissant à d’autres constructeurs tels que Porsche la voie de la performance et du dynamisme. Avec l’arrivée du nouveau X5, BMW prétend avoir un VUS fidèle à ses origines et étonnement, une semaine au volant de la version xDrive 50i 2019 m’a permis de constater que les prétentions du constructeur allemand son assez véridiques.
De toutes nouvelles bases
Le X5 de quatrième génération repose sur une nouvelle plateforme plus légère et rigide qui est d’ailleurs utilisée comme base dans plusieurs nouveaux modèles chez BMW, notamment la Série 3. Elle est modulée en fonction des besoins et s’avère une fondation plus efficace. Bien que le nouveau X5 soit plus large (19 mm) et plus long (66 mm), il gagne en agilité et nous permet surtout de retrouver la sensation de conduire une berline au lieu d’un gros VUS. C’est ce que je reprochais à la génération précédente et les ingénieurs ont fait du beau boulot à ce chapitre.
Côté style, le véhicule dispose d’un design global assez sobre, surtout avec cette palette de couleurs ultra-conservatrices. Le fabricant semble adopter un style sérieux, laissant à Audi, Porsche et même Mercedes-Benz l’effet m’as-tu-vu.
La grille avant est typique de BMW. C’est surtout l’arrière avec les feux à plat qui ne fait pas l’unanimité. Heureusement, les roues V-Spoke de 22 pouces (optionnelles) ajoutent un peu de vie à notre modèle d’essai et BMW n’a certes pas perdu la main quant au choix de jantes.
Chez RPM, nous sommes fiers de vous livrer des opinions 100 % indépendantes. Pour avoir un autre point de vue sur le X5 xDrive 50i 2019, vous pouvez consulter l’essai de mon collègue Luc-Olivier Chamberland publié le 3 juin dernier.
À bord, on découvre un des plus beaux habitacles produits par la marque, avec une planche de bord plus sobre et surtout, dégagée. Toutes les commandes tombent bien en main et la septième génération du système multimédia iDrive est beaucoup plus efficace et intuitive. Il est jumelé à une paire d’écrans qui composent le système Live Cockpit et comprend une instrumentation entièrement numérique. On obtient un environnement très moderne pouvant être personnalisé à notre guise.
Puisque ce X5 est un peu plus gros, le fabricant en a profité pour rehausser les dégagements à bord, et de l’espace, on en retrouve plus que chez plusieurs concurrents. Le VUS conserve son hayon typique en deux sections, désormais électriques. J’ai bien aimé le cache-bagages entièrement motorisé qui se dissimule automatiquement sous le faux plancher – fini de se battre pour avoir plus d’espace!
Tous les X5 disposent de série d’un rouage intégral et il faut débourser minimalement un peu plus de 70 000 $ pour obtenir la version de base xDrive40i. Cette dernière est équipée d’un moteur six cylindres en ligne développant 335 chevaux. C’est sans aucun doute celle qui générera le plus de ventes, car sinon, un supplément de 15 000 $ s’applique à l’achat du X5 xDrive 50i qui hérite sous le capot d’une puissance accrue; son V8 biturbo développe 456 chevaux, pour un couple assez étonnant de 479 lb-pi déployé dès les 1 500 tr/min.
Pas donné? Tout fait, notre modèle d’essai se détaillait à 110 000 $, une facture gonflée par l’ensemble Groupe de luxe excellence qui à lui seul, ajoutait 16 500 $ au montant. C’est une stratégie que préconisent les constructeurs allemands; ils nous attirent avec un prix compétitif, mais nous incitent à piger allégrement dans le catalogue d’options pour obtenir un véhicule bien équipé qui en fin de compte, devient drôlement plus dispendieux.
C’est surtout au volant que l’on apprécie les bienfaits de cette nouvelle génération. On se sent plus connecté avec la route, notamment grâce à une direction plus précise et communicative, et bien en contrôle – une sensation qu’on avait quelque peu perdue dans le cas du X5.
Le confort demeure un élément clé de l’utilitaire, qui présente un comportement plus doux et une suspension juste assez ferme pour bien maîtriser les transferts de poids lorsqu’on décide de s’amuser un peu dans les virages. Et ce, tout en demeurant agréable lors de longs trajets.
Une fois le mode sport activé, le V8 à double turbo laisse filtrer une sonorité un peu plus envoûtante et le véhicule s’anime de façon à rendre justice à toute la puissance disponible. Il faut à peine un peu de plus de 4,7 secondes pour boucler le 0 à 100 km/h, un temps assez étonnant pour un véhicule qui pèse plus de deux tonnes. Ses pneus de performance ultra-larges y sont pour beaucoup dans l’excellente tenue de route, mais les coûts de remplacement sont à prendre en considération. Même chose pour les immenses freins qui font un excellent travail et dont le style est relevé par des étriers peints en bleu.
Dans les caractéristiques dignes de mention – mais pas nécessairement utiles –, une suspension qui s’abaisse de 20 mm lorsque le véhicule dépasse les 138 km/h et un ensemble hors route qui transforme le X5 en guerrier des sentiers.
Le X5 est bourré de technologies, tant au chapitre du divertissement que des assistances à la conduite. Cette nouvelle mouture est de loin supérieure à l’ancien modèle… espérons toutefois que le VUS ne sera pas autant affligé de problèmes de fiabilité.