Rares sont les occasions dans une carrière de journaliste où l’on peut prendre le volant de bolides exotiques de la trempe d’une Lamborghini. Pas facile de garder la tête froide, j’ai grandi avec ce genre de véhicules collés sur les murs de ma chambre sous forme de cadre et d’affiche. J’ai eu récemment la chance de prendre le volant de la Lamborghini Huracán STO 2022, un véritable bolide de piste rendu légal pour la route. Vous vous imaginez bien qu’on peut appliquer tous les superlatifs à une telle voiture.
Tout sur les performances, très peu pour l’élégance
La Lamborghini Huracán STO 2022, dont le prix de base est à 394 217 $, a été créée pour rendre hommage à l’héritage du constructeur en course automobile. Son appellation STO, pour Super Trofeo Omologata, signifie qu’il s’agit d’une voiture de course homologuée pour circuler sur la route. Certaines séries de courses n’acceptent que des véhicules disposant d’un équivalent pour la route, d’où la création de ce type d’engin.
La Lamborghini Huracán STO profite de composants aérodynamiques beaucoup plus extrêmes, c’est ce qui la démarque véritablement des autres Huracán. La fonctionnalité prime sur l’élégance, j’adore. Payez-vous autre chose qu’un STO si vous n’aimez pas. L’extérieur est transformé du tout au tout, c’est surtout visible dans la partie arrière en raison d’un imposant aileron fixe en aile de requin, un tunnel qui débute sur le toit et qui achemine une grande quantité d’air frais au moteur central. Ce tunnel agit aussi comme aileron qui permet de stabiliser la voiture en virage.
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L’avant est aussi distinctif avez des entrées d’air supplémentaires et son Cofango, un panneau très léger qui comprend les ailes et le capot, entièrement conçu en fibre de carbone et qui se déploie vers l’avant. Le rendu de la STO est simplement spectaculaire, l’effet superstar est poussé d’un cran à son volant, presque qu’au même niveau que lorsque j’ai effectué l’essai de l’Aventador à moteur V12.
La Huracán STO, c’est aussi une opération de réduction de poids, je n’avais jamais vu autant de fibre de carbone au même endroit ; en réalité, elle est utilisée sur plus de 75 % des panneaux de carrosserie.
Tout pour épater la galerie
Prendre place à bord est tout de même un défi important, d’une part, il faut réussir à se pencher assez pour se glisser dans les sièges sport, mais une fois en place, j’avais littéralement l’impression d’être dans une voiture de course. Malgré leur particularité, les sièges offraient plusieurs réglages, j’ai rapidement trouvé une bonne position de conduite, bien campé dans un angle idéal pour être maintenu fermement en place dans les bretelles d’autoroute.
Du reste, l’expérience est typiquement Lamborghini avec des commandes à bascules, un bouton de démarrage situé sous un clapet rouge et un écran d’instrumentation (12,3 pouces) qui s’approche de celui d’une F1. Un écran tactile de 8,4 pouces permet de contrôler la majorité des fonctions, j’étais surpris même de retrouver un système de sonorisation à bord, mais comme vous l’imaginez, il est resté éteint, la musique venait plutôt de l’arrière.
L’intérieur profite aussi d’une opération de réduction de poids. Les poignées de portières sont remplacées par des courroies. On retrouve aussi de la fibre de carbone un peu partout : le plancher, les panneaux de portières, les sièges, les buses de ventilation, enfin tout. Seul le revêtement d’Alcantara sur le volant et le tableau de bord apportait un élément de luxe, surtout avec ses surpiqûres rouges. Même les tapis d’intérieur étaient en fibre de carbone, une option à 5 410 $ qui retranche quelques kilogrammes supplémentaires.
Quant à la vision, elle est nulle à l’arrière, le tunnel arrière bloque toute la vue du rétroviseur. Il m’aura fallu tricher avec les rétroviseurs latéraux pour être en mesure de voir derrière moi. Une caméra arrière facilite le stationnement, heureusement.
Tous vous demanderont s’ils peuvent simplement prendre place à bord, une expérience en soi et je ne me lasse pas de voir le sourire des gens, surtout des enfants, lorsqu’ils réalisent pratiquement un rêve.
L’ADN d’un bolide
Une fois démarré, le moteur V10 atmosphérique de 5,2 litres de la Huracán STO émet une riche sonorité, je savais immédiatement que l’expérience serait multisensorielle. Dès le départ, pas besoin d’apprivoiser la bête, j’ai l’audace de passer le commutateur de changement de programme du volant du mode STO (Normal) à TROFEO (Piste), la sonorité et le changement de couleur de l’instrumentation m’indiquaient clairement que j’allais jouer avec le feu. Le mode PIOGGIA (pluie), c’est le mode « froussard ».
Un coup de palonnier pour engager le premier rapport, et j’étais en route. Curieusement, la voiture est silencieuse et très calme à bas régime, surtout si vous laissez la boîte de vitesses passer les rapports automatiquement. Ce n’est qu’au-dessus des 4 500 tours/minute que le moteur prend vie et se met à hurler (le mot est faible, on m’entendait à un demi-kilomètre), j’aurais aimé que ce soit plus vers les 3 000 tours/minute, mais c’est gage d’une paix sociale avec vos voisins.
À chaque pression de l’accélérateur, qu’il faut moduler pour éviter les haut-le-cœur, la force d’accélération est impressionnante. À 1 339 kilos (2 952 livres), soit l’équivalent d’une Toyota Corolla, pour une puissance annoncée de 640 chevaux (631 dans les faits), la voiture offre un ratio poids-puissance plus que favorable. Les 417 livres-pieds de couple vous clouent littéralement dans le siège, et ce, même à plus grande vitesse, j’avais l’impression que le V10 ne perdait jamais de son haleine. Selon Lamborghini, le bolide franchit le 0 à 100 kilomètres/heure en tout juste 3,0 secondes, il faudra compter 9 secondes pour le 0 à 200.
Pas de rouage intégral dans le cas de la STO, tout le couple est acheminé aux roues arrière afin de maximiser le degré de performance. La voiture a démontré une extrême stabilité, elle réussit à récupérer chaque millimètre d’adhérence, les pneus, 245/30 R20 à l’avant et 305/30 R20 à l’arrière ne perdent presque aucun tour, et jamais l’arrière ne valse. Elle colle littéralement à la route, et j'enfilais les virages sans transfert de poids.
L’autre composant technique qui étonne, c’est la boîte de vitesses à 7 rapports à double embrayage LDF (Lamborghini doppia frizione) qui est d’une efficacité impressionnante. Elle est précise et tout aussi performante, les changements sont instantanés, une véritable pièce d’horlogerie. Quand on rétrograde, le tout est accompagné d’une pétarade de l’échappement, autre petit détail qui procure des frissons.
Les freins Brembo en carbone céramique sont tout aussi impressionnants, ils freinent aussi rapidement la voiture qu’elle accélère. Il faut bien les moduler, car une simple pression balance votre corps vers l’avant. Quant à la consommation, utile de le savoir ? Du tout.
Au-delà des composants mécaniques et des performances, conduire une Lamborghini vous transforme instantanément en vedette. Dès que j’ai troqué les clés de mon Toyota Tundra d’essai pour celles de la Lambo (avouez que c’est tout un échange), c’était fini l’anonymat. Je suis devenu une autre personne, tous voulaient me parler de la voiture, la prendre en photos, la filmer ou simplement l’admirer des près. C’est exactement cette reconnaissance que Lamborghini vend, et très peu d’autres marques le font avec autant d’effet.
Conclusion
Pour avoir eu la chance de conduire la Huracán à quelques reprises, je dois avouer que la STO transforme littéralement la voiture. Elle pousse son ADN au maximum, elle m’a littéralement épaté tout au long de mon essai. C’est sans contredit celle que je choisirais dans la gamme.
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