Toyota Camry, Nissan Altima et Kia K5. Voici trois berlines intermédiaires qui ont gagné, en l’espace de deux ans, un rouage intégral. Comme les ventes de berlines intermédiaires sont en chute libre depuis quelques années, les constructeurs ont décidé d’installer le rouage intégral dans un effort pour retenir les acheteurs qui migrent vers les VUS compacts.
Parlant de chute libre, Kia en sait quelque chose en matière de berlines intermédiaires. Seulement 409 Optima – celle que vient remplacer la K5 – ont trouvé preneur au Québec en 2019, soit près de sept fois moins que de Toyota Camry. Est-ce que cette nouvelle génération repensée et plus caractérielle, munie d’un rouage intégral, pourra renverser la vapeur? Découvrons ça ensemble.
Si le nom Optima a pris le bord au profit du nom plus international K5, le style de l’Optima demeure présent en trame de fond. Ça passe entre autres par cette ligne de chrome qui borde la partie supérieure de la fenestration et qui se prolonge jusque dans le coffre. Autrement, c’est l’agressivité qui prend le dessus. Les phares débordant dans l’aile et la grille de calandre entremêlée accompagnent un pare-chocs au design complexe. Même chose à l’arrière avec l’allure maintenant plus proche du fastback que de la berline et les feux de position chargés de détails subtils.
De plus, la voiture est plus large, plus longue et plus basse, ce qui augmente l’apparence sportive conférée par les lignes générales. Au final, on a une allure flamboyante et polarisante, qui m’a valu des pouces en l’air comme je n’en avais jamais eu avec une berline intermédiaire. Chapeau pour avoir fait différent.
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Quatre versions sont proposées. Les trois premières, soit LX, EX et GT-Line sont toute offertes avec le rouage intégral de série alors que la version SX la plus équipée et la plus puissante n’arrive qu’avec un rouage à traction. La voiture testée était une GT-Line, qui se compare avec une Toyota Camry XSE AWD, une Subaru Legacy Premier ou encore une Nissan Altima Platinum.
L’habitacle est une version mise à jour de celui qu’on retrouvait dans l’Optima de précédente génération. L’apparence générale est à peu près la même : les lignes horizontales et assez cliniques rappellent les véhicules allemands, une impression qui est confirmée par la présence de cette imposante pièce de plastique noir lustré façon Mercedes-Benz qui intègre le système multimédia et l’instrumentation. Spectaculaire au premier abord, cette pièce incorpore, le système 10,25 pouces de Kia, assez convivial, placé à droite d’une instrumentation trop classique à mon goût. On a malheureusement manqué notre coup ici.
Là où on a visé juste, c’est en matière d’équipement. Cette version GT-Line vient d’office avec les sièges chauffants et ventilés à mémoire pour le conducteur, le volant chauffant, l’affichage tête-haute, le pare-brise chauffant et le toit ouvrant panoramique. Ces équipements sont intégrés dans un habitacle bien assemblé avec des matériaux de qualité qui donnent l’impression que la voiture vaut plus cher que son prix de détail.
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On ne peut critiquer les sièges qui se sont avérés confortables, pas plus que l’espace arrière généreux avec banquette chauffante. Le coffre, quant à lui, offre un espace très correct, mais il manque une poignée à l’intérieur du couvercle pour pouvoir le fermer sans se salir les mains. Dommage aussi que la visibilité arrière soit compromise par le pilier C très large et la lunette assez mince; comme c’est souvent la norme, c’est le style qui a primé sur la fonctionnalité.
Sous cette flamboyante carrosserie se trouve des éléments inédits. La plateforme est toute nouvelle pour Kia et est partagée avec la cousine, la Hyundai Sonata. Plus large, plus longue, plus basse, cette architecture fait équipe avec deux motorisations turbocompressées. Les trois premières versions telles que mentionnées plus haut arrivent avec un 4-cylindres turbocompressé de 1,6 litre bon pour 180 chevaux et 195 lb-pi de couple. Une seule boîte automatique à huit rapports est proposée, alors que le rouage intégral est de série pour ces versions.
La version SX reprend, quant à elle, le 4-cylindres turbocompressé de 2,5 litres, le même qu’on retrouve sous le capot du Genesis GV80. Accouplé à une boîte automatique à double embrayage à huit rapports, il transmet sa puissance seulement aux roues avant. Plus de puissance et moins de roues motrices; allez comprendre quelque chose là-dedans!
Même si le 4-cylindres 1,6 litre et la boîte automatique de la version essayée n’ont pas la douceur qu’offre la motorisation de base de la Honda Accord ou encore le raffinement du 4-cylindres 2,5 de la Subaru Legacy, la puissance est plus que suffisante pour la plupart des tâches. On dénote une petite hésitation du moteur à bas régime, comme si le turbo se questionnait à savoir s’il est vraiment requis, et une boîte automatique parfois hésitante comme deux seuls inconvénients. Chose certaine, le mordant du rouage intégral est palpable même sur chaussée sèche, ce qui est bon signe pour la conduite hivernale.
Levons notre chapeau à Kia qui a su retravailler la direction épouvantable qu’on avait auparavant. L’assistance électrique est maintenant mieux dosée, de sorte qu’on a enfin l’impression d’avoir quelque chose entre les mains. Cette direction se conjugue d’ailleurs bien avec la tenue de route offerte par une suspension correctement calibrée pour donner le juste équilibre entre confort et stabilité.
Il faut souligner le confort que procure l’habitacle, notamment en raison de l’espace mais aussi de l’insonorisation. Il s’agit là d’une force du produit, qui fait de la K5 une voiture bonne pour les longues routes, d’autant plus que la quiétude de l’habitacle n’est pas perturbée par divers craquements souvent présents dans un véhicule avec toit panoramique.
Au terme de cet essai, c’est donc un bilan positif qui ressort pour la Kia K5. Des bons équipements, une mécanique relativement bien adaptée, un intérieur de qualité et une tenue de route plus que correcte sont des éléments clés, qui sont offerts au prix bien étudié de 38 110 $. On vise dans le mile, ici.
Elle a donc toutes les caractéristiques pour sortir de l’ombre. Toutefois, comme l’Optima avait une valeur de revente de beaucoup inférieure aux ténors, et que la fiabilité de cette nouvelle génération doit faire ses preuves, attendons un an avant de vous la recommander. On pourra ainsi voir comment elle se compare sur ces aspects aux Toyota Camry, Honda Accord et Subaru Legacy, trois berlines bien établies qui sont encore globalement les meilleurs achats de la catégorie.