La première fois que j’ai pris le volant de la Kia Carnival 2022 était au printemps 2021. Si le modèle n’apportait rien de nouveau, il avait un as dans sa manche : il était le seul à proposer un prix sous la barre des 40 000 $ avec sa version LX vendue à 36 500 $. Elle s’est donc imposée naturellement comme option intéressante pour les familles et les entreprises à la recherche, oui, d’espace, mais aussi de modalités intéressantes de financement ou de location, en plus d’une fiabilité dans la bonne moyenne. Dès lors, la remplaçante spirituelle de la Dodge Grand Caravan, abandonnée à la fin de 2020, était arrivée.
Pour 2025, elle reçoit des changements, dont une mécanique hybride ayant comme principal but est d’économiser du carburant et de concurrencer la Toyota Sienna. Curieux de savoir comment elle allait tirer son épingle du jeu, je l’ai testée pendant 10 jours dans l’Ouest canadien.

Un autre coup de crayon
Il n’aura fallu que 3 ans pour que la Kia Carnival reçoive des retouches esthétiques. Sa devanture plus massive et plus tranchante qu’avant n’est pas sans rappeler les plus récents modèles de la marque, nommément le Sorento et l’EV9. On y retrouve les phares de jour orangés et surdimensionnés de même qu’un capot relevé et une calandre plus droite. Son l’allure est résolument plus moderne.
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Le profil demeure essentiellement le même, si ce n’est des roues avec empiècements géométriques dont l’effet est particulièrement manqué. À l’arrière, les feux de position prennent beaucoup de place sur le hayon vers le centre, à l’image de l’avant, tandis que l’essuie-glace camouflé sous l’aileron épure l’apparence. L’assemblage est carrément impeccable, mais sachez que toutes les couleurs sauf une sont optionnelles au coût de 250 $. Cette stratégie surutilisée de Kia vous force donc à payer si vous voulez un véhicule d’une autre couleur que le noir, y compris la couleur « Argent céramique » du modèle essayé.

Un habitacle haut de gamme
Sans surprise, le poste de pilotage est redessiné pour 2025 avec une planche de bord plus proche de celle des modèles plus récents du constructeur. Toutes les variantes ont droit à une instrumentation numérique, mais les versions LX+ et EX n’ont que la partie centrale qui peut être modifiée. Les deux « cadrans » demeurent et sont d’un jaune particulier, ce qui fait assez juvénile à mon goût, même s’ils sont faciles à consulter.
Au centre, l’écran de 12,3 pouces comprend la nouvelle interface de Kia, laquelle est d’une bonne qualité graphique et d’un design sobre. Comme c’est le cas dans tous les produits de la marque, les icônes demeurent hélas difficiles à discerner les uns des autres, mais l’utilisation d’Apple CarPlay ou d’Android Auto sans fil règle les problèmes d’ergonomie.

Là où l’ergonomie en prend pour son rhume, c’est avec les commandes de climatisation intégrées dans ce panneau similaire à celui qu’on retrouve dans la Kia EV6. On a donc affaire à des commandes qui contrôlent la climatisation ou la radio, selon le menu sélectionnable sur lequel vous êtes. À quelques reprises, j’ai monté le chauffage alors que je voulais augmenter le volume, et il faut se perdre dans les dédales des menus pour contrôler la climatisation arrière. À revoir.
La console centrale, néanmoins, est pratique. Elle fait penser à celle qu’on retrouve dans un VUS avec de bons espaces de rangement, un chargeur par induction pour téléphone intelligent (modèle EX et plus équipé) et une molette bien placée pour contrôler la transmission. Les boutons de siège chauffant sont placés un peu trop vers l’arrière et un espace de rangement convenable se trouve sous l’accoudoir.
Du reste, la visibilité est excellente sous tous les angles, même si rien n’est fait pour diminuer l’impression d’énormité du véhicule. Les sièges sont confortables et soutenants, tandis que la qualité de finition est très bonne pour un tel véhicule vendu à ce prix.

6 places arrière
Comme toutes les variantes de la version hybride, la version à l’essai était munie de portes coulissantes à commande électrique à ouverture mains libres, de même que d’un hayon électrique. L’accès à la deuxième rangée est donc facile et on y retrouve trois sièges indépendants qui peuvent coulisser vers l’avant ou l’arrière. La partie centrale peut être abaissée pour donner un accoudoir, et les sièges peuvent être carrément enlevés, moyennant un peu de sueur compte tenu de leur poids substantiel, pour plus de polyvalence.
On peut aussi faire glisser facilement avec une clenche les deux sièges latéraux pour accéder à la troisième rangée, où on retrouve quand même moins d’espace et un siège assez bas. Celui-ci peut être basculé dans le plancher de l’espace cargo, mais l’opération demande un peu de force. Au total, l’espace de chargement total atteint 4410 litres, surpassant celui de tous les VUS intermédiaires à 3 rangées et se positionnant favorablement dans la catégorie.

Combien coûte la Kia Carnival hybride 2025?
Pour 2025, la motorisation hybride s’ajoute au moteur V6 de 3,5 litres, lequel est toujours proposé sans changements depuis son introduction en 2022. Ce V6 est disponible en 6 versions (LX, LX+, EX, EX+, SX et SX+) qui se distinguent par leur équipement. C’est encore la manière d’avoir la fourgonnette la moins chère du marché, puisque la LX à moteur V6 se détaille 43 316 $ lorsqu’elle est vêtue de noir. Toutes les autres fourgonnettes — Chrysler Grand Caravan, Chrysler Pacifica, Honda Odyssey et Toyota Sienna — sont vendues à un prix supérieur à 50 000 $ pour 2025, de là l’avantage marqué de la Carnival.
Néanmoins, la variante hybride n’offre pas la même économie à l’achat ni la même variété de modèles. D’abord, il n’y a que trois versions disponibles (LX+, EX et SX+) et le prix d’entrée est de 49 362 $, ce qui demeure près de 2000 $ de moins qu’une Toyota Sienna hybride LE équivalente. Pour ce prix, vous avez les portières coulissantes à commande électrique, le hayon électrique, les sièges chauffants, le volant chauffant et l’écran de 12,3 pouces au centre, lequel peut être connecté à Apple CarPlay et Android Auto sans fil.

La version EX commande une hausse de 2900 $ qui se traduit par de l’ajout d’équipement, comme des jantes de 19 pouces, des phares à projecteurs, des glaces à commande automatique, un chargeur sans fil pour téléphone et deux prises 110 volts. C’est, à mon avis, la meilleure affaire dans la gamme de la Carnival parce que son équipement est bon, son style est soigné et son prix demeure raisonnable à 52 262 $.
De plus, vous conservez les trois sièges à la deuxième rangée, contrairement à la version SX+ mieux équipée, vendue à 59 262 $, qui a recours à des baquets, certes plus confortables et rembourrés, mais qui sont ancrés dans le plancher et qui amputent le côté pratique de la fourgonnette.

Une hybride pas comme les autres
Oui, le V6 de 287 chevaux est toujours là avec l’automatique à huit rapports, mais c’est surtout l’hybride qui attire l’attention. Ici, on retrouve un 4-cylindres turbocompressé de 1,6 litre, accompagné d’un moteur électrique de 72 chevaux et d’une transmission automatique à 6 rapports. La puissance est légèrement plus faible que celle du V6, avec 242 chevaux, mais le couple est en bonne position avec 271 lb-pi.
Toutefois, contrairement aux VUS Hyundai et Kia avec lesquels la Carnival partage certaines composantes, le rouage intégral est absent et seules les roues avant sont entrainées par le moteur. À mon avis, l’absence de rouage intégral est une occasion ratée de la part de Kia de remporter un succès encore plus grand au Québec, d’autant plus que sa principale concurrente, la Toyota Sienna, le propose.

D’ailleurs, l’absence de rouage intégral parait en conduite, notamment parce qu’on sent que le véhicule est « tiré » vers l’avant et non poussé, surtout en accélération. La bonne dose de couple à bas régime, en raison du moteur électrique et du moteur turbo, a même fait patiner mes roues avant en accélération à plus d’une reprise.
Les transitions mécaniques se font en douceur et jamais je n’ai senti de manque de puissance, même avec 4 personnes et les bagages pour 10 jours. J’ai favorisé le mode Eco pour tous les déplacements, il entraine une certaine paresse de la motorisation, mais on s’y habitue. Le mode Sport, même s’il livre la puissance plus vivement, ne m’a pas semblé pertinent compte tenu de la vocation du modèle. Il y a aussi le mode Smart et le mode remorquage, lequel permet une charge maximale de 1133 kg (2500 lb).

Un comportement sûr
Ce qui est ressorti de 10 jours avec le véhicule est la polyvalence globale. Il y a beaucoup d’espace pour les bagages et les humains, le confort est très bon, de même que le silence de roulement. On se sent rapidement à l’aise à la conduite parce que même si elle ne fait rien pour cacher son encombrement, elle demeure facile à piloter. La direction est assez rapide, l’accélérateur réagit promptement et les palettes situées derrière le volant permettent de régler la force de régénération, une caractéristique particulièrement pratique dans les ondulations britanno-colombiennes.
Il a fait froid à quelques reprises lors de cette escapade et le pare-brise chauffant s’est avéré pratique pour dégager rapidement la vision le matin. Mais, ses minces fils insérés dans la vitre ne sont pas parfaitement invisibles : tout au long du voyage, je les ai trouvés dérangeants parce qu’ils nuisent à la limpidité de la vision, surtout le soir.
Le grand test d’un hybride est celui de la consommation. Après plus de 1500 km, j’ai enregistré une consommation de 7,2 litres/100 km, ce qui est excellent pour le type de véhicule, les conditions d’utilisation et le prix d’achat… d’autant plus que les hybrides sud-coréens ne sont pas réputés très efficaces.

Une addition pertinente
Si, pour l’année 2024, la Kia Carnival a été la fourgonnette la moins populaire au Canada, j’estime que la variante hybride a le pouvoir de l’aider dans ses ventes. La mécanique est bien adaptée au type de véhicule et permet des gains notables en matière de consommation. Dans ce véhicule, c’est certainement le type de motorisation que je choisirais parce qu’il amène avec lui des avantages sans imposer de compromis.
Étant donné que la Kia Carnival hybride reprend des éléments mécaniques déjà connus et qui ont montré leur fiabilité, c’est un modèle que nous recommandons.
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