À travers le monde, Kia progresse au rythme d’un métronome. L’an dernier, pour la première fois de son histoire, la firme coréenne a écoulé plus de trois millions de véhicules. La qualité à la hausse, l’impact du styliste Peter Schreyer et une mise en marché agressive sont autant de facteurs ayant contribué à l’atteinte de sommets intéressants pour la filiale de Hyundai.
Chez nous, la croissance s’est arrêtée en 2012. Cette année-là, quelque 77 000 Canadiens étaient convaincus de se procurer une Kia. Depuis, on assiste à une régression. L’an dernier, les ventes ont tourné autour de 65 000 unités.
Les raisons? Une concurrence très affûtée, certains produits trop timides (Forte), d’autres qui sont tombés à plat (Rondo), bref, une combinaison de facteurs qui ont fait que Kia Canada attend des solutions de la maison mère pour reprendre sa croissance.
On vous le donne en mille, la Cadenza ne fait pas partie de la solution. Personne ne le prétend chez Kia. On est conscient que la grosse berline œuvre dans un segment en perte de vitesse et qu’elle n’est tout simplement pas très connue du grand public.
Pour 2017, nous avons droit au modèle de deuxième génération. On fait un pas en avant, certes, mais de façon timide. La Cadenza va poursuivre sur le chemin de la discrétion.
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Cent soixante-treize, c’est le nombre de modèles vendus au Canada l’an dernier. Au Québec : 40. Devant des chiffres si rachitiques, on se demande bien pourquoi le constructeur s’obstine toujours à l’offrir. Or, vous auriez dû voir la meute de journalistes et blogueurs américains à la présentation pour comprendre que le marché canadien n’est qu’accessoire dans la stratégie de Kia. Le nerf de la guerre se joue au sud de notre frontière. D’ailleurs, les Américains ont plus de choix au niveau des versions, des options, etc., ce qui est compréhensible.
Néanmoins, on nous a affirmé que si l’on réussissait à doubler les ventes au pays, on en serait bien heureux.
Plus jolie
Les goûts ne se discutent pas, mais on peut affirmer sans se tromper qu’esthétiquement, la nouvelle mouture est plus jolie que celle remplacée. Kia n’a rien révolutionné ici, mais tout en y allant pour la continuité, on a affûté les lignes du modèle pour le rendre plus attrayant. Cette grille de forme concave à l’avant est du plus bel effet. Dommage qu’un écran servant aux caméras et aides à la conduite vienne honteusement la cicatriser.
En matière de dimension, la nouvelle cuvée reprend les limites de l’ancienne. La nouvelle plateforme sur laquelle repose la Cadenza avance un empattement légèrement allongé. On y gagne des millimètres ici et là à l’intérieur, notamment pour le dégagement des jambes à l’arrière (10 mm). N’oublions pas la clientèle visée ici…
Autrement, des DEL sont présentes tant au niveau des phares que des feux. Les phares antibrouillard reprennent quant à eux la même signature représentant quatre glaçons que sur le modèle Sportage. Les accents de chrome sont omniprésents (la clientèle cible, encore…) et les jantes font 18 ou 19 pouces, selon que vous optiez pour la version de base ou le modèle Limited.
Quant aux teintes, elles se comptent au nombre de sept : blanc, argent, platine, noir, bleu foncé, brun foncé et gris… foncé.
Restez calmes, de grâce!
Sobriété
À l’intérieur, les voitures qui prendront la direction du Canada n’auront qu’une seule teinte, le noir. Ce n’est rien pour égayer les balades à bord, croyez-nous, surtout que la présentation est marquée par la sobriété. Des cadrans on ne peut plus conventionnels devant nos yeux, une console centrale qui emprunte un design connu ailleurs dans la famille, une approche conventionnelle dans la disposition des commodités, voilà ce qui vous attend à l’intérieur de la Cadenza.
C’est efficace, qu’on se comprenne bien. C’est juste discret. Très discret.
En revanche, la qualité des matériaux est bonne, tout comme la qualité d’assemblage. La finition à bord de la version Limited, elle qui profite de cuirs Napa et de finis plus soignés, pourrait servir d’exemple à d’autres constructeurs, notamment du côté américain.
Un bon mot pour les sièges qui proposent plus d’ajustements que jamais et dont le degré de confort est sans reproche.
Si vous aimez la sobriété efficace, vous vous retrouverez à bord de cette Cadenza.
Le confort avant tout
Sur la route, c’est la douceur de roulement qui prédomine. Vouloir prétendre autre chose serait malhonnête. Ainsi, lorsque Kia nous dit avoir travaillé les suspensions pour rendre l’expérience plus sportive, il faut voir les choses autrement. En raffermissant le châssis, notamment avec une plus grande utilisation d’acier à haute résistance, on a amené le rendement de la voiture à un niveau acceptable dans les standards d’aujourd’hui.
L’ancienne Cadenza n’aimait vraiment pas être brassée. La nouvelle non plus. Cependant, lorsqu’on tente de l’intimider, elle réagit plutôt bien. En fait, nous avons constaté que ce sont surtout les pneus qui ne semblaient pas en mesure de suivre la cadence en certaines occasions.
Cela dit, et nous en sommes bien conscients, on n’achète pas une Cadenza pour avoir des sensations fortes. On se procure cette voiture pour profiter d’un bon niveau de confort et d’une belle quiétude pour les longs parcours et à ce chapitre, la marchandise est livrée.
Mécanique : une ancienne connaissance et une nouvelle
Au niveau des organes mécaniques, on retrouve une vieille connaissance sous le capot alors que le V6 de 3,3 litres est toujours d’office, lui qui anime aussi les Sorento et Sedona. Ses 290 chevaux et 253 livres-pieds de couple suffisent à la tâche, mais lorsqu’on enfonce l’accélérateur, le manque de souplesse est audible.
La nouveauté, c’est la boîte automatique à huit rapports. Ce premier contact s’est déroulé sans pépins, ce qui représente une bonne nouvelle. Elle se montrait seulement indécise lorsque le régulateur de vitesse était engagé et que nous avions à négocier des ascensions et des descentes.
Parlant du régulateur de vitesse, sa fonction adaptative peut être désactivée; les constructeurs commencent à comprendre qu’il est important de donner le choix au conducteur et non pas le lui imposer.
Conclusion
Vous ne verrez pas beaucoup de Cadenza sur la route, comme vous ne voyez pas plus de Chevrolet Impala, de Ford Taurus ou de Toyota Avalon.
Le segment demeure peu populaire chez nous. C’est comme ça.
L’objectif pour Kia, nous y faisions allusion, c’est d’augmenter le tirage, point à la ligne. Le reste, ce sera du bonbon.
Si la Cadenza figure sur votre liste, vous pouvez y aller avec la tête tranquille. L’historique de fiabilité du modèle est excellent et la qualité y est.
Quant au prix des versions, il est à venir. L’ancien modèle se négociait entre 38 000 et 46 000 $. Il faut s’attendre à quelque chose de similaire.