Lors de la présentation du Jeep Gladiator, en 2019, j’étais emballé par l’idée d’une camionnette basée sur un Jeep Wrangler allongé. Comme j’apprécie la polyvalence des camionnettes, j’y voyais un nouveau concurrent très intéressant dans le segment des intermédiaires. Puis j’ai eu la chance d’effectuer deux essais routiers et, chaque fois, j’ai été déçu au point de mettre le Jeep Gladiator dans mes coups de masse dans le cadre de la finale de la saison de RPM l’an dernier. Pourtant, j’aurais tant voulu l’aimer!
Mon premier essai m’avait fait affronter une tempête de neige entre Montréal et Québec, je m’étais battu pour tenir le véhicule sur la route pendant trois heures, lui qui prenait dans un vent latéral et qui glissait sur la chaussée comme un traîneau à chien. Mon second rendez-vous m’a permis de mettre à l’essai le modèle en conditions de remorquage extrême, j’avais l’impression que la remorque dirigeait mon véhicule plutôt que l’inverse. Toutefois, ces deux essais avaient une chose en commun, il s’agissait d’une version Rubicon dédiée au hors route, beaucoup plus qu’à la conduite quotidienne.
Un style et des fonctions uniques
J’en ai donc profité pour reprendre le volant d’un Jeep Gladiator 2024, cette fois dans une version Willis (61 503 $), soit la seconde plus abordable après la Sport S (58 140 $). Il faut savoir que, si l’on opte pour une version autre que Rubicon, on laisse un peu de côté le style extrémiste et ultra robuste du modèle. Le Rubicon se démarque principalement par son capot avec entrées d’air et ses pneus de 33 pouces. C’est d’ailleurs pourquoi plusieurs se paient un Gladiator Rubicon, le style et l’apparence. Peu d’acheteurs ont réellement besoin de ses capacités hors route supérieures ou les utilisent, surtout dans le cas d’un Gladiator.
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Les versions de base sont donc moins percutantes, mais elles demeurent uniques, car, comme le Wrangler sur lequel il est basé, le Gladiator se présente comme un véritable jouet. On peut retirer son toit, ses portes et, même, rabattre son pare-brise afin de profiter d’une conduite inédite dans le segment. C’est ce qui me plaît bien du modèle, c’est que rien ne lui ressemble, surtout que Jeep le propose avec un choix de couleurs de carrosserie très varié et éclaté. On est loin des 6 tons ternes du Honda Ridgeline.
À bord, on retrouve un aménagement identique à celui du Jeep Wrangler. Le Gladiator 2024 profite du nouvel écran tactile de 12,3 pouces pour le système d’infodivertissement. Il propose la technologie uConnect5, elle est très efficace, l’un des systèmes les plus intéressants sur le marché. Le système de sonorisation n’est pas piqué des vers non plus, supérieur à tout, à celui de ses concurrents également. Sous l’écran demeurent quelques commandes classiques, notamment pour tout ce qui touche la climatisation.
Le Jeep Gladiator hérite aussi du travail fait à l’intérieur du Wrangler au cours des dernières années. Le tableau de bord est moins austère, l’accent est mis sur la simplicité et un entretien facile plutôt que sur la richesse des matériaux. Si vous avez de jeunes enfants qui vous ont fait un dégât, vous pourrez presque nettoyer l’intérieur entièrement au boyau d’arrosage. Avec ses 4 portières, l’accès est simple pour tous les occupants, et la forme carrée du Gladiator apporte non seulement de bons dégagements pour tous, mais la vision est assez bonne tout autour, ce qui facilite les manœuvres avec ce véhicule qui est tout de même assez long.
Une seule configuration, une caisse moins fonctionnelle
Contrairement à d’autres camionnettes intermédiaires, pas de choix de configurations. Le modèle ne propose que la cabine d’équipe à 4 portières et une caisse de 5 pieds. Parlant de la caisse, je ne la trouve pas très profonde, les objets plus haut dépasseront rapidement et il faudra bien les arrimer. Ses fonctionnalités ne sont pas aussi bien pensées non plus que du côté de la concurrence. Autre élément à considérer : je vous conseille fortement l’ensemble deux toits (3 095 $) qui apporte un toit rigide supplémentaire à trois panneaux. C’est beaucoup plus pratique en toute saison et aussi plus agréable à l’œil que simplement le toit souple. Mais là, on fait grimper le prix de plus en plus, à preuve, mon modèle d’essai se détaillait à près de 80 000 $ en raison d’une pléiade d’options.
Tous les Jeep Gladiator proposent la même mécanique, soit un moteur bien connu dans la famille. C’est le V6 Pentastar de 3,6 litres qui développe une puissance de 285 chevaux et produit un couple de 260 livres-pieds. Il est jumelé de série à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports ou encore à l’automatique à 8 rapports proposée en option. Pas la peine que vous mentionniez que la manuelle n’apporte pas véritablement d’avantages, même si j’aime bien ce type de boîte, en général. Il vaut mieux opter pour l’automatique, surtout qu’elle permet les pleines capacités de remorquage.
Ce qui rend le Gladiator intéressant par rapport au Wrangler, c’est sa capacité de remorquage supérieure qui monte à 3 492 kilos (7 700 livres) au lieu de 2 268 kilos (5 000 livres) chez le plus capable des Wrangler. Il faut toutefois opter pour la boîte automatique et la version Sport S pour obtenir cette capacité. C’est un chiffre supérieur à ses concurrents, notamment le Ford Ranger à 3 402 kilos (7 500 livres) et le Honda Ridgeline à 2 268 kilos (5000 livres).
Une conduite plus agréable au quotidien
Alors que le Wrangler est offert en version 4xe depuis 2021, on se doutait bien que le Jeep Gladiator arriverait aussi en version hybride rechargeable 4xe. C’est maintenant confirmé, ce sera le cas pour 2025. Voilà qui donnera un argument intéressant au modèle. J’espère que son prix demeurera raisonnable, et que l’autonomie électrique (de 41 kilomètres sur le Wrangler) sera légèrement en hausse.
Ce qui me déplaît du Gladiator Rubicon, c’est surtout sa direction démultipliée, ses pneus ultralarges et sa suspension à grand débattement. On se sent déconnecté de la route en conduite, mais j’ai trouvé l’effet beaucoup moins marqué à bord du ma version Willis à l’essai. Ce n’est pas une Mazda MX-5, mais c’est beaucoup plus agréable au quotidien. Avec son empattement allongé, le véhicule sautille moins sur la route que le Wrangler. On se sent plus d’aplomb. J’ai eu le plaisir de retirer les deux panneaux avant du toit rigide afin de profiter des plaisirs de la conduite à ciel ouvert par une belle journée d’été ; peu de véhicules peuvent se vanter d’offrir une telle expérience. Le Jeep Gladiator offre une expérience et un sentiment de liberté uniques.
Son moteur six cylindres procure une bonne puissance, malgré son âge, le moteur est bien adapté pour l’emploi. En termes de fiabilité, les rappels du modèle, pour la plupart, ont justement touché son moteur. Malgré l’âge plus que vénérable de cette mécanique, Jeep ne semble pas la maîtriser totalement. J’ai conclu mon essai avec une consommation moyenne de 10,5 litres/100 kilomètres, ce qui n’est pas si mal pour ce type de véhicule.
Plusieurs avantages face à sa concurrence
Bref, je dois avouer que l’essai du Jeep Gladiator Willis 2024 m’a réconcilié avec le modèle. L’arrivée d’une version hybride rechargeable pourrait bien apporter un autre argument intéressant au modèle. Il pourrait bien intéresser ceux qui recherchent une camionnette intermédiaire dotée d’une personnalité unique et d’une excellente capacité de remorquage tout en ayant la possibilité de circuler sur le mode uniquement électrique. Peu de concurrents cochent toutes ces cases, il faudra juste vivre avec un certain risque en matière de fiabilité. Malgré tout, le Jeep Gladiator fait partie des modèles que l’équipe de RPM recommande.
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