Jour 1 de l’existence du VUS intermédiaire chez Infiniti, on se base sur le Nissan Pathfinder. À la fin des années 1990, c’était la bonne stratégie. Plus de luxe, des boiseries, une horloge analogique et le tour est joué. On saute la génération R51 du Pathfinder pour revenir en 2013 avec le JX. La recette du chic Pathfinder est reconduite. Cette fois, tout ce qu’on voit est différent, de la carrosserie à l’habitacle. Toutefois, on retient encore la même recette qu’en 2013. Dans le monde actuel où la concurrence est plus féroce que jamais, est-ce que la formule fonctionne toujours, et, surtout, qui peut justifier un supplément de 13 000 $ face au Pathfinder Platine ?
Depuis le dévoilement du concept QX Sport Inspiration, en 2016, Infiniti s’est donné une direction claire en matière de style pour ses VUS. En 2020, le constructeur a présenté le QX60 Monograph, celui qui a pavé la voie à l'Infiniti QX60 2022. On connaît la suite, le Pathfinder est refait, le QX60 arrive. On peut certainement critiquer Infiniti pour bien des choses, mais le département de Design fait un bon travail. Il n’y a pas de révolution, mais l’ensemble donne une allure partagée entre des lignes classiques et sportives. Tout comme le véhicule qu’il remplace, ce QX60 2022 risque de bien vieillir.
À l’exception de quelques détails comme les poignées de portière, le QX60 est demeuré très fidèle au concept Monograph. L’avant est musclé avec une grande calandre et des projecteurs haut placés. Ces derniers sont d’ailleurs entièrement à DEL et, surtout, directionnels. Leur éclairage se montre puissant. De profil, le QX60 Autograph à l’essai venait avec l’option du toit peint en noir pour 1 000 $ et des jantes de 20 pouces. Le modèle de base « Pure » est le seul de la gamme qui compte des roues de 18 pouces. Infiniti introduit un nouvel élément de style à la fenestration avec la sensation d’un toit flottant, mais cintré par des bandes de chrome à la vitre arrière.
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Tout comme le Pathfinder, les feux arrière sont minces et à l’horizontale. Avec le QX60, le tout est à DEL, et la signature visuelle, distinctive avec trois traits fins de chaque côté. Si l’ensemble me plaît, je dois admettre que les appliques chromées aux pare-chocs avant et arrière me laissent perplexe. Je ne suis pas certain de l’apport stylistique de ces décorations, seule la version « Pure » s’en sauve.
Je n’aime pas le design de nouvelle génération intérieur chez Infiniti, mais le QX60 me réconcilie avec la marque. Les sièges accordent un bon degré de confort, mais le maintien brille par son absence. Avec l’Autograph, en plus des assises chauffantes et climatisées, on a droit à un pseudo-massage qui finit par être plus irritant qu’autre chose ! Distinction par rapport au Pathfinder, le siège du passager avant peut être élevé.
Je souligne l’évolution en matière de qualité d’assemblage. On est loin des produits Genesis et Acura, mais il y a une progression. On obtient un affichage tête-haute et l’instrumentation est numérique. Cette dernière se trouve être la même que celle du Nissan Rogue. Infiniti pourrait se forcer un peu plus pour se distinguer de Nissan. Toutes les versions ont droit à l’écran de 12,3 pouces pour les applications multimédias. Cet écran récupère encore le vieux système à l’ergonomie peu intuitive et inutilement complexe de Nissan. Apple Carplay et Android Auto viennent sauver la mise.
À la base du tableau de bord, une applique noire intègre les commandes de la climatisation. Elles sont d’accès facile, à effleurements, et une vibration confirme notre demande. La console centrale donne beaucoup de rangement, une plaque de recharge par induction et une petite caverne dans l’accoudoir central.
À l’arrière, la version Autograph offre deux fauteuils avec, au centre, une console dont la solidité est douteuse. Le confort y est bien présent tout comme les accessoires, dont les sièges chauffants. Le toit panoramique permet une belle luminosité. L’accès à la troisième rangée est facile grâce au bon dégagement libéré par l’articulation du siège. Ces deux assises supplémentaires sont dans la moyenne autant en matière de confort que d’espace. Le volume du coffre se chiffre à 411, à 1 178 et à 2 135 litres en fonction du nombre de rangées en position. L’Acura MDX propose de 462 à 2 690 litres.
Encore une fois, le QX60 tire l’ensemble de ses composants techniques directement du Pathfinder. Toutefois, Infiniti a la prérogative d’avoir une variante un peu plus puissante du V6 de 3,5 litres. Il développe une puissance de 295 chevaux au lieu de 284, et le couple atteint 270 livres-pieds contre les 259 du Nissan. J’admets n’avoir vu aucune différence entre les deux.
S’il y a une chose cependant qui relance le QX60, c’est bien l’intégration d’une véritable boîte de vitesses automatique à 9 rapports. Son rendement se montre adéquat, mais ne permet pas de dynamiser la conduite du QX60. Toutes les versions viennent avec un rouage intégral réactif qui favorise la traction. La capacité de remorquage demeure de 6 000 livres (2 727 kilos) pour les versions Sensoriel et Autograph. Pour les modèles de base Pure et Luxe, c’est 3 500 livres . Contrairement à la majorité de la concurrence, il n’y a pas de frais supplémentaire pour les composants d’attelage.
Le QX60 ne s’est jamais distingué par le plaisir qu’on éprouve derrière son volant. C’est encore le cas avec le 2022. On retrouve différents modes de conduite, mais aucun qui ne transforme l’expérience en un moment mémorable. Disons qu’il se comporte plus comme une fourgonnette qu’un véritable VUS. La direction manque de précision, et la communication avec la route est presque inexistante. J’espérais que les suspensions seraient plus fermes que sur le Pathfinder, mais non. Le QX60 demeure mou sur la route, limitant d’autant le plaisir de conduire et son dynamisme.
Le point qui m’a toutefois le plus déçu est indéniablement la qualité du rouage intégral. On sent bien que la traction tire plus que l’arrière ne pousse. On ne ressent pas le mordant des 4 roues dans la neige. À ce chapitre, dans l’ensemble, la concurrence fait nettement mieux. Ayant fait l’essai en plein hiver avec des pneus pour l’occasion, j’ai obtenu une consommation moyenne de carburant de 12 litres/100 kilomètres.
L'Infiniti QX60 2022 n’apporte absolument rien de nouveau dans ce segment où la concurrence est très féroce. Présente-t-il un avantage par rapport à la concurrence ? Non, aucun. Nous pourrvions être tenté de dire sa capacité de remorquage, mais le Jeep Grand Cherokee L et le Genesis GV80 l’égalent ou le surpassent. Je vais encore plus loin. Il ne vaut pas la peine, même face au Nissan Pathfinder Platine qui est environ 13 000 $ moins cher. Il y a bien un peu plus d’équipements, mais pour 13 000 $ ? Jamais. Le QX60 Autograph 2022 est une déception de 71 000 $. Étant Puisqu’il est à sa première année sur le marché sous cette forme, on recommande d’attendre et franchement, j’espère que 2023 apportera un peu plus de nouveau.