L’Infiniti QX60 est le véhicule qui tient la marque de luxe de Nissan en vie depuis des années. Il s’est vendu 3 342 exemplaires de l’Infiniti QX60 au Canada en 2024. Au 2e rang, on retrouve le QX80 avec 946 exemplaires écoulés, c’est toute une marge de différence! Le VUS intermédiaire de luxe se frotte à plusieurs rivaux de choix : du lot, le Lexus TX et l’Acura MDX. Qu’est-ce qui a fait le succès de l’Infiniti QX60? Il convient aux familles à la recherche d’un modèle spacieux et luxueux, capable de transporter jusqu’à 7 personnes et, surtout, vendu à un prix relativement abordable.
Une nouvelle Édition Noir
L’Infiniti QX60 2025 est proposé cette année au Canada en 5 versions, au prix de base de 63 886 $. La nouveauté cette année, c’est l’ajout d’une version baptisée Édition Noir, celle que j’ai eu l’occasion de mettre à l’essai durant la période des fêtes. Elle se distingue par son traitement monochrome ; sa grille, sa calandre, ses emblèmes et, même, ses jantes sont noirs. Je dois avouer que l’effet était assez réussi, ce type de traitement va bien au QX60 2025, surtout que ça élimine quelques moulures d’apparence faux-chrome. La bonne nouvelle? À 70 186 $, cette version arrive en milieu de gamme, ce qui la rend plus accessible.

Du reste, c’est principalement le niveau d’équipement qui distingue les 5 versions, il vous suffira de choisir celle qui répond le mieux à vos besoins. Contrairement à certains concurrents, les allemands surtout, la version de base est intéressante et ne demande pas de véritables compromis sur le luxe. Ses roues de 18 pouces vous permettront même d’économiser sur l’achat de pneus. C’est ici qu’un véhicule comme le QX60 trouve ses avantages. En termes de valeur de revente, vous y perdrez rapidement les premières années, ce qui n’en fait pas la meilleure affaire du côté financier. Il y a cependant de bonnes affaires du côté des modèles d’occasion.
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L’extérieur n’a pas véritablement changé. Malgré l’âge de la génération actuelle, l’Infiniti QX60 demeure au goût du jour, il vieillit bien. J’aime ses lignes profilées et fluides, un lavage à la main m’a aussi permis de constater la bonne qualité de l’assemblage et de la finition. Seuls quelques panneaux de carrosserie, surtout le bas des pare-chocs avant et arrière, donnent un effet plastique et moins haut de gamme.

Pratique pour les familles
À l’intérieur, j’aime bien l’instrumentation numérique qui est bien en vue. Les commandes au volant permettent de choisir simplement la présentation de l’information qu’on désire. Le volant offre une bonne prise en main et une impression de contrôle. Son large boudin en cuir souple est aussi confortable. Les sièges procurent aussi un bon confort, mais ils n’apportent pas un maintien latéral suffisant. J’aurais aimé que le siège du conducteur me maintienne un peu plus fermement en place.
La partie centrale du tableau de bord est principalement occupée par l’écran tactile du système d’infodivertissement de 12,3 pouces pour toutes les livrées. On se familiarise avec le système en quelques instants, surtout quand on utilise Apple CarPlay ou Android Auto. Un peu plus bas, on retrouve quelques commandes classiques intégrées sur une plaque noire ; ces commandes permettent de contrôler le système de climatisation. J’aime encore l’idée de séparer ces fonctions plutôt que de tout intégrer dans le système principal.

La force de l’Infiniti QX60 2025, c’est l’espace à bord. Je dois avouer que le véhicule était à son avantage puisque mon essai s’est déroulé durant la période des fêtes, moment où l’on se déplace en groupe avec boîtes et cadeaux. C’est dans ces conditions que le véhicule se fait le plus apprécier.
Les passagers arrière profitent d’amplement d’espace, même pour la tête, et également de sièges chauffants. La 3e banquette est facilement accessible, l’espace est assez généreux pour permettre à des adultes d’y prendre place sans trop souffrir. On retrouve un peu moins d’espace de chargement derrière la troisième banquette du QX60, soit 411 litres ; c’est moins que l’Acura MDX (462 litres) ou le Lexus TX (572 litres). Il n’est donc pas le plus volumineux.
En général, l’intérieur dégage une bonne impression de qualité, mais ce n’est pas aussi spectaculaire que certains rivaux, surtout les allemands.

La fin du moteur V6
Le changement le plus important cette année touche sa motorisation. Toutes les versions délaissent le moteur V6 de 3,5 litres, appelé VQ35DD. Ce moteur développait une puissance de 295 chevaux et produisait un couple de 270 livres-pieds. Infiniti l’a remplacé par son moteur à compression variable, introduit sous le capot de l’Infiniti QX50 il y a quelques années, mais je dois avouer que l’opération n’a pas été un succès.
Ce moteur à 4 cylindres turbo de 2 litres développe une puissance légèrement moindre que l’ancien V6, soit 268 chevaux, mais son couple de 286 livres-pieds est plus généreux. Jumelé à la même boîte de vitesses automatique à 9 rapports, ce moteur est censé apporter une économie de carburant beaucoup plus intéressante. Infiniti nous avait mentionné, lors de l’introduction de ce moteur en 2019, qu’il serait aussi efficace qu’une mécanique Diesel, mais les années ont démontré que ce n’est pas le cas. Non seulement la consommation n’est pas réellement en baisse, mais la fiabilité n’est pas sans faille, en plus de devoir composer avec une mécanique très complexe, ce qui est inquiétant pour un achat à long terme. Je crois que ce moteur gâche la sauce et qu’il risque d’entacher le succès du modèle, chose qu’Infiniti ne peut se permettre à la lumière de ses ventes en chute libre. C’est une décision risquée, probablement prise au nom de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais pas au bénéfice des consommateurs.

Au moins, l’Infiniti QX60 2025 peut encore remorquer 2 722 kilos (6 000 livres), ce qui est supérieur aux 2 268 kilos (5 000 livres) de l’Acura MDX et du Lexus TX. Il faut cependant opter pour les deux versions plus haut de gamme pour obtenir cette capacité, ma version Édition Noir et les deux autres de base se contentent curieusement d’une capacité de 1 600 kilos (3 500 livres)
Confortable et silencieux
Sur la route, je me suis rapidement rendu compte que j’étais au volant d’un VUS assez imposant. Je n’avais pas l’impression qu’il était agile, c’est perceptible dans son comportement, mais aussi dans la vision qu’on a bord. Sa ceinture de caisse haute, tout comme son capot, ses zones vitrées réduites et la vision arrière difficile le rendent moins intéressant en conduite urbaine. Il faut se rabattre sur le système de caméras, assez efficace, pour assurer les manœuvres de stationnement. Il n’a pas l’agilité des modèles moins imposants, on se sent pénalisé si on exploite assez souvent les avantages de son gabarit.

La position de conduite est aussi très élevée, typique des fourgonnettes. Certains acheteurs apprécieront ; à mon avis, même si l’on abaisse le siège au maximum, c’est un peu trop élevé. Au moins, le large repose-pied et la colonne de direction télescopique permettent d’obtenir une bonne position de conduite et d’être à l’aise.
Ce qui fait le charme du QX60, c’est le confort sur la route et, surtout, le silence qui règne dans l’habitacle. Les bruits ambiants sont bien filtrés, et le véhicule s’est révélé très confortable sur la route. Son rouage intégral est aussi très efficace, une petite neige du temps des fêtes m’a parmi d’exploiter ses divers modes : Auto, Éco, Sport, Neige et Personnalisé. Le mode Auto se tire bien d’affaire, les autres modes apportent peu, surtout le Sport qui ne fait qu’étirer les rapports de la transmission.

Pas de reproche à la boîte de vitesses automatique à 9 rapports, elle n’est jamais hésitante et elle procure une certaine dynamique au véhicule. Elle est nettement plus intéressante que la CVT qui animait le QX60 par le passé. Pour ce qui est de la consommation, j’ai terminé mon essai avec une moyenne de 11,8 litres/100 kilomètres, ce qui se révèle très proche de ce que j’avais obtenu avec le V6, preuve que cette nouvelle mécanique ne tient pas ses promesses.
En évaluation
L’équipe de RPM recommandait l’Infiniti QX60 en 2024. Cependant, malgré le peu de changements apportés au modèle, sa nouvelle mécanique à compression variable nous force à le placer en évaluation. Ce moteur est loin de nous avoir convaincus dans le passé.
C’est dommage, je ne comprends pas la décision du constructeur de changer une recette qui fonctionnait bien, de la même manière qu’avec le Nissan Rogue lors de l’arrivée de son moteur à 3 cylindres.