Il y a de cela quelques mois, notre collègue Antoine Joubert faisait l’essai de la nouvelle Infiniti Q50 Red Sport 400, la plus dynamique du nouveau trio formé par la division nipponne. Si ce dernier a épluché les avantages et les inconvénients de cette berline gonflée aux stéroïdes, j’ai récemment hérité du modèle de base, une livrée munie d’un nouveau moteur 4-cylindres turbo de 2,0-litres de cylindrée, du jamais vu à bord de la Q50 ou de ses devancières (G35 et G37).
Les bonzes du constructeur ont enfin compris qu’il n’était pas nécessaire d’avoir un groupe motopropulseur explosif pour mouvoir la berline la plus populaire de la marque. Après tout, les autres joueurs le font depuis un bon moment déjà!
Justement, l’un des autres joueurs a bien voulu partager sa quincaillerie avec la marque nipponne pour meubler ce compartiment moteur. En effet, ce moulin n’a pas été déniché sur les tablettes de l’alliance Renault-Nissan, mais plutôt au sein du catalogue de Mercedes-Benz. Sous le couvercle en plastique noir qui sert de bouclier thermique se trouve le même 4-cylindres qui prend place au sein des CLA et GLA du constructeur allemand. D’ailleurs, le nouveau Infiniti QX30 en sera également muni, lui qui partage beaucoup de ses composantes avec le GLA justement.
Malgré la robe assez réussie de la Q50 à l’extérieur, la berline n’a pas le même effet lorsque les occupants prennent place. Face à certaines rivales, l’ambiance noire/argent de la Q50 est un peu terne, du moins à mon avis. Le constructeur peut faire mieux, c’est certain! Au-delà de l’arrangement de la planche de bord, il règne heureusement un sentiment de travail bien fait. Durant cet essai, aucun bruit suspect n’a été entendu; l’assemblage semble donc être à point, comme sur les autres produits de la marque.
Comme c’est le cas chez d’autres modèles concurrents, le tandem d’écrans (celui du bas est tactile) domine la portion centrale du tableau de bord. Évidemment, c’est très techno (et même joli), mais ça n’empêche pas le conducteur de devoir quitter la route des yeux lorsqu’il ajuste les différents réglages du véhicule en roulant. Bref, le mot d’ordre est de ne pas abuser de cet écran situé en plein centre des occupants de la première rangée.
Je me dois également de souligner le confort de la sellerie, un aspect qui n’est pas nécessairement maîtrisé par tous les constructeurs.
Avec une puissance tout à fait juste de 208 chevaux-vapeur et un couple optimal de 258 lb-pi, Infiniti vise en plein dans le mille de la catégorie. Malgré l’attrait des deux autres versions à moteur V6 biturbo de 3,0-litres (la Q50 Hybride qui fait encore confiance au V6 de 3,5-litres), le fait que la voiture puisse enregistrer une consommation combinée de 9,6 L/100 km est un argument qui pèse dans la balance de plusieurs consommateurs de nos jours. À ce sujet, mon premier contact avec la berline s’est très bien déroulé puisque ma consommation moyenne obtenue, après un beau mélange d’autoroutes et de ville, était de 9,4 L/100 km.
Derrière le moteur, la transmission automatique à sept rapports demeure la seule option pour l’acheteur, celle-ci permettant le changement manuel des vitesses grâce au levier seulement, les palettes derrière le volant brillant par leur absence dans cette mouture. Et, contrairement aux années précédentes, toutes les berlines Q50 sont livrées d’office avec le rouage intégral, celui-ci favorisant le train arrière comme c’est souvent le cas avec ce genre de berline sport.
Lors de l’annonce de cette nouvelle option mécanique, mon premier réflexe a été de spéculer sur les performances un peu moins enivrantes de la berline munie du 4-cylindres turbo. Heureusement, mon hypothèse était loin de la vérité.
Bien entendu, avec des chiffres de puissance et de couple plus justes, les temps d’accélération s’allongent un tantinet, mais il s’agit réellement d’un détail. De plus, la sonorité de l’ancien 6-cylindres a été remplacée par celle d’un 4-cylindres qui laisse parfois entendre le sifflement du turbocompresseur, mais c’est à peu près tout. Qu’importe, ce bloc Mercedes-Benz est une excellente nouvelle pour la moyenne de consommation de la marque japonaise. De son côté, la boîte de transmission automatique à sept rapports s’acquitte plutôt bien de sa tâche, malgré l’absence de palettes.
De son côté, la direction adaptative de la Q50 a beau ne pas offrir une sensation aussi nette du revêtement qui se trouve sous les pneumatiques, il n’en demeure pas moins que celle-ci réussit à masquer les imperfections rencontrées sur nos routes de la Belle Province. Pour ceux et celles qui aiment une direction moins qui donne plus d’informations sur le bitume, il faudra toutefois regarder ailleurs.
S’il y a un élément qui surprend à bord de cette berline, c’est le confort de roulement. La rigidité du châssis jumelée aux jantes de 17 pouces (et non celles de 19 pouces des versions plus cossues) fait en sorte que l’équilibre quasi parfait entre tenue de route sportive et confort est atteint. En fait, c’est ce m’a le plus impressionné à bord de cette berline
À un prix de base de 39 900 $, la Q50 2.0t 2016 n’est pas la plus abordable du segment, mais avec une liste de technologies de sécurité et un équipement généreux livré de série, il faut avouer que l’offre du constructeur nippon a plusieurs arguments en sa faveur. L’exemplaire prêté avait 6000 $ d’équipement additionnel, ce qui fait osciller la facture à 48 000 $ et des poussières avec les frais de livraison, mais bon, dans le monde de la voiture de luxe, il est très rare qu’une voiture sorte d’une concession automobile sans aucune option.
Il sera intéressant de constater la réaction du public sur cette offensive à trois modèles. Avec cette réorganisation, la division luxueuse de Nissan devrait normalement ratisser plus large, une stratégie que tout constructeur veut réussir.