Il est facile d’oublier la Hyundai Veloster N, et c’est dommage car, d’un point de vue technique, elle n’a absolument rien à envier aux ténors de la catégorie des compactes sportives. Revisitons-la, question de nous rappeler à quel point elle remplit bien sa vocation.
C’est la Veloster N qui a ouvert la porte à toute la gamme de performance N chez Hyundai, laquelle grandira en 2022 avec deux nouveautés, soit les Kona et Elantra N. Introduite sur notre marché en 2019, la Veloster N traverse le millésime 2022 inchangée. En 2021, Hyundai avait ajouté l’option d’une boîte de vitesses automatique, comme en est équipé notre exemplaire d’essai.
Il est intéressant d’observer la gestation rapide de la Veloster depuis son apparition en 2012. Toujours étrange en raison de sa configuration à hayon avec petite portière installée du côté passager seulement, les premières éditions sport de ce modèle n’étaient tout simplement pas à la hauteur de ses rivales européennes et japonaises. Mais en très peu de temps, la Veloster s’est rapidement améliorée au point de devenir une rivale de taille aux meilleures sportives du marché.
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Le design de ce modèle de deuxième génération est également beaucoup plus fluide et cohérent que celui de sa devancière. Personnellement, j’ai un faible pour la bouille sympathique de cette compacte et de son format atypique. Habillée en N, elle ne passe certainement pas inaperçue avec son énorme aileron, ses jantes de 19 pouces et ses gigantesques embouts d’échappement.
Ce modèle n’est désormais offert que dans la déclinaison N, et très peu d’options sont proposées. Il faut payer 39 524 $, y compris les frais de transport et de préparation, pour en être propriétaire. On ajoute ensuite 1 600 $ pour la boîte de vitesses automatique. La couleur flamme rouge de mon exemplaire en valait 200 $, pour un prix final de 41 324 $.
L’habitacle d’une Veloster N est spacieux à l’avant mais étriqué à l’arrière, ce qui fait en sorte qu’elle se situe quelque part entre un coupé et une voiture à hayon.
On note des sièges baquets sport hyper enveloppants et confortables, même pour les individus de gabarit plus imposant. Quelques détails d’habitacle, comme les ceintures bleues, un volant sport ainsi que des boutons et des éléments de finition bleutés permettent de distinguer une N d’une Veloster ordinaire.
Pour le reste, la présentation d’habitacle est très conservatrice, et les matériaux utilisés sont corrects, sans plus. Certains plastiques font bon marché, tandis que l’instrumentation analogique semble provenir d’un véhicule Hyundai de génération précédente.
Outre ce manque de modernité et de raffinement, le degré d’ergonomie d’une Veloster est bon, et toutes les fonctionnalités du véhicule sont faciles à saisir. Il en est de même pour le système multimédia. C’est l’ancien système du constructeur. Bien qu’il manque à l’appel en matière de sophistication, il est d’une simplicité et d’une convivialité remarquables. J’apprécie le menu N qui nous permet à la fois de régler le véhicule à notre guise, de consulter de l’information pertinente à notre conduite sportive et, même, d’enregistrer un tour de piste !
La petite portière latérale facilite en effet l’accès aux places arrière, mais le dégagement pour la tête et les genoux demeure très serré pour un adulte. Je recommande de réserver ces sièges aux enfants.
La plateforme de la Veloster N a été renforcée à des endroits clés pour augmenter sa rigidité. Hyundai a ensuite procédé à l’installation d’amortisseurs adaptatifs dont la fermeté varie selon le mode de conduite choisi. Ces amortisseurs sont enveloppés de ressorts plus courts et plus fermes qu’une Veloster ordinaire.
Toutes les Veloster N viennent de série avec un différentiel avant à glissement limité. Les freins ont été repensés et comprennent à la fois des disques plus gros (13,6 pouces à l’avant et 12,4 pouces à l’arrière) ainsi que des étriers plus performants.
Un seul moteur l’anime, soit un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres d’une puissance de 275 chevaux et d’un couple de 260 livres-pieds. Il peut être jumelé à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports ou à une automatique à double embrayage à 8 rapports. Celle-ci débloque la technologie Grin Shift qui octroie des accélérations encore plus viscérales pendant 20 secondes.
J’avais déjà conduit la Hyundai Veloster N équipée de la boîte de vitesses manuelle sur circuit fermé et j’étais tombé en amour avec sa précision, ses performances et, surtout, le plaisir qu’elle évoque derrière le volant. J’étais donc curieux de découvrir si, même avec la boîte automatique, elle livre aussi bien la marchandise.
Oui, cette sportive demeure hautement engageante en l’absence d’une pédale d’embrayage. Il s’agit toutefois d’une conduite très différente. Ce qu’on perd en sensations fortes, on le regagne en efficacité. Il est clair que cette boîte automatique, surtout dans le mode Grin Shift, permet à la Veloster d’être très rapide et précise.
C’est sur une route sinueuse de campagne que la Veloster N nous montre ses vraies couleurs. Bien que sa suspension soit intolérable sur les routes du Québec sur le mode Sport, sa fermeté permet à ce petit bolide de carrément dévorer la chaussée. À très haute vitesse à l’entrée d’un virage, on pourra même se permettre de faire valser le train arrière tellement elle est bien calibrée. On n’a qu’à relâcher l’accélérateur un tout petit peu afin de reprendre notre trajectoire grâce à une direction rapide et précise.
Les accélérations sont spontanées, et la trame sonore qui les accompagne ne fait qu’augmenter l’euphorie. La Veloster N n’est aucunement subtile. Elle hurle, crie et crache même d’énormes pétarades lorsqu’on relâche l’accélérateur. À plein fouet sur les petites routes des Cantons-de-l’Est, je me sentais comme un pilote de rallye professionnel tellement j’éprouvais du plaisir derrière le volant. En toute légalité, bien entendu.
La boîte à double embrayage s’est montrée à la hauteur pour la tâche, autant en conduite sportive, qu’en situation urbaine. Je n’ai ressenti aucun coup, ni de comportement saccadé, même sur le mode le plus doux. Autre observation : les amortisseurs deviennent beaucoup plus tolérables sur le mode Confort, tellement qu’ils transforment cette sportive en une compacte facile à endurer au quotidien.
La Hyundai Veloster N 2022 est une sportive qui gagne à être connue, et ce, peu importe la boîte de vitesses qu’on choisit. Personnellement, j’irais avec la manuelle question d’obtenir le maximum de sensations fortes derrière le volant, mais l’automatique tire néanmoins bien son épingle du jeu.
Outre une valeur de revente encore nébuleuse, il va de soi qu’il s’agit d’une compacte sportive réussie sur toute la ligne. En raison de son excellent dossier de fiabilité, même depuis l’ajout de la boîte automatique, nous pouvons la recommander sans hésiter.