Hyundai a décidé de se lancer dans l’univers des camionnettes sans suivre les normes établies par les Américains. Dans les faits, c’est du côté du Honda Ridgeline qu’on voit l’inspiration : prendre un VUS et en faire une camionnette comportant d’étonnantes capacités.
On pourrait croire que le Hyundai Santa Cruz n’est qu’un Tucson auquel on a apposé une caisse, mais ce n’est pas le cas. Il suffit de les mettre côte à côte pour voir qu’ils sont différents. Oui, on reconduit la signature visuelle des multiples triangles en DEL qui forment les phares de jour à partir du Tucson, mais, pour le reste, le Santa Cruz joue d’angles plus prononcés, plus masculins. Tout comme d’autres produits de la famille, les principaux blocs optiques sont plus bas et plus discrets, mais ne sont pas moins puissants le soir. Leur luminosité impressionne. Malheureusement, ils ne sont pas directionnels. Même si j’ai détesté le chrome fumé sur l’Elantra, je trouve le concept intéressant sur le Santa Cruz. Ça lui donne une touche particulière et unique.
De profil, on découvre l’audace de Hyundai. Les jantes de 20 pouces à deux tons ont une allure robuste. Sur les arches de roues en plastique noir, les stylistes ont ajouté de la texture et, même, la silhouette du Santa Cruz. Ça fait très Jeep, mais j’aime toujours ! Contrairement au Ridgeline, Hyundai est parvenue à conserver une ligne dynamique. Le pilier C s’incline fortement vers l’avant, refusant ainsi l’approche habituelle d’une camionnette avec des lignes franches. Un avantage de sa conception monocoque.
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Du côté de la caisse, Hyundai y va de nombreux accessoires. De facto, le hayon vient avec une ouverture progressive. De plus, un couvre-caisse en lattes métalliques se rétracte sur une simple pression d’une languette. C’est pratique pour cacher les objets, mais son réceptacle prend énormément de place dans le fond de la caisse. Par contre, Hyundai a bien fait ses devoirs pour ce qui est des fonctionnalités. On retrouve de petits boîtiers dans les parois, des projecteurs à DEL, des rails avec ancrages et un sous-coffre avec un drain. Hyundai ne réinvente rien, mais on réalise vite que les autres camionnettes ont bien été étudiées. Le Santa Cruz a une caisse de 52,1 pouces de profondeur, donc 4,3 pieds. C’est peu, mais il vise plutôt les loisirs que le travail.
Hyundai n’a pas cherché à se casser la tête pour la planche de bord. Elle est identique à celle du Tucson. On note cependant des bandes de couleurs orange devant le passager qui sont plutôt mal intégrées. On retrouve l’instrumentation numérique à la lecture simple qui, grâce à l’ordinateur de bord, livre une foule de renseignements. Malheureusement, comme c’est le cas des autres modèles Hyundai qui en sont équipés, on arrive vite aux limites des différents tableaux. L’écran multimédia central de 12,3 pouces demeure lui aussi. Il en est de même du design, agréable, et de l’ergonomie, facile. Là, on ne compte plus les menus qui touchent les multiples paramètres et données. À l’exception des commandes de climatisation, tout y est. Ces dernières sont d’ailleurs bien intégrées dans une applique noire lustrée qui se fond au tableau de bord.
À la base, les connexions habituelles y sont pour nos accessoires. Différenciation, dans le Santa Cruz, contrairement aux boutons dans le Tucson, on obtient un sélecteur de vitesses. J’imagine que ça fait plus camion ! Étant la version Ultimate, l’équipement est très complet, il ne manque absolument rien. On sent une grande impression de qualité dans le choix des matériaux et l’assemblage.
À l’arrière, on doit considérer les 3 places pour des enfants ou des trajets occasionnels avec des adultes. Tous les dégagements sont bons, à l’exception de ceux pour les jambes, plus limités. Des passagers m’ont mentionné que le dossier est très droit, sans possibilité d’ajustement, donc plutôt inconfortable. Pour le transport d’objets, l’assise peut se redresser et nous donne par le fait même accès à un coffre de rangement.
Au Canada, il n’y a qu’une seule option mécanique. Elle ne vient pas du Tucson, mais bien plutôt du Santa Fe. Il s’agit d’un 4-cylindres turbocompressé de 2,5 litres de 281 chevaux et d’un couple généreux de 311 livres-pieds. C’est une mécanique connue chez Hyundai et chez Kia, et, dans tous les cas, ce moteur est couplé à une boîte de vitesses automatique à double embrayage à 8 rapports. Tout comme pour les autres produits équipés de cette combinaison technique, à basse vitesse, les premiers rapports sont plus hésitants ou saccadées en fonction de la vitesse. Une fois à vitesse constante, son rendement s’améliore grandement.
Personnellement, si je considère le fait que le Santa Cruz vient avec une capacité de remorquage de 2 273 kilos (5 000 livres), je pense qu’une boîte automatique traditionnelle serait mieux adaptée. Les boîtes à double embrayage sont plus complexes, plus capricieuses et habituellement plus fragiles. C’est un choix inattendu ou peut-être une erreur de débutant pour Hyundai dans l’univers des camionnettes.
Le rouage intégral est de série. Ayant fait un peu de hors-route léger, il a démontré un bon rendement. Le Santa Cruz propose plusieurs modes de conduite sur différents types de surfaces. Considérant le fait que le Santa Cruz est conçu en fonction des loisirs plutôt que le travail, il accomplit correctement sa tâche.
J’ai apprécié la conduite de cette camionnette. Elle donne l’impression d’être au volant d’un VUS et non d’une camionnette. Le seul autre produit qui offre un tel comportement est sans surprise le Honda Ridgeline. J’ai même trouvé le Santa Cruz plus agréable sur la route que le Tucson en raison de l’empattement plus long de 25 centimètres. Il se veut plus stable, mieux ancré. Au terme de mon essai, j’ai conclu avec une consommation moyenne de 10,1 litres/100 kilomètres. Je n’ai pas eu l’occasion de tester le Santa Cruz en situation de remorquage puisqu’il n’était pas équipé de cet ensemble (option à environ 890 $).
J’ai aimé le Hyundai Santa Cruz 2022, et le prix de 46 624 $ est bien étudié pour ses compétences. Ce n’est pas une camionnette classique et elle s’assume très bien ainsi. Conçue pour les loisirs comme le kayak, le vélo, les activités hors route de VVT ou de motoneige, cette camionnette remplit bien cette mission, d’autant plus que ses 2 273 kilos (5 000 livres) de capacité de remorquage sont bien adaptées. Difficile à prendre en défaut si ce n’est de mon doute quant au choix de boîte de vitesses, le Santa Cruz est l’un des véhicules qui m’ont le plus agréablement surpris cette année. Par contre, cette motorisation est toujours en attente de notre approbation, tout comme la boîte de vitesses. Pour l’instant, la fiabilité est au rendez-vous, mais comme il s’agit d’une nouvelle configuration de camionnette, la patience est de mise pour la première année de production.