Le Hyundai Palisade est un véhicule bien connu chez le constructeur. Après tout, il s’affiche actuellement comme étant le plus gros et le plus spacieux des VUS chez Hyundai. Populaire chez les acheteurs québécois avec pas moins 1 118 exemplaires écoulés dans la province en 2022, il continue de rouler sa bosse en 2023 avec très peu de changements et d’innovations marquantes. Après tout, pourquoi changer une recette gagnante?
Voilà pourquoi sa présence dans la gamme me chicotte. Avec l’arrivée imminente d’un Santa Fe plus costaud et affichant un design nettement plus affirmé, sans compter un IONIQ 7 électrique, jumeau mécanique du Kia EV9, qui arrive à grands pas, quel est l’avenir du Palisade? Curieux de savoir s’il demeure pertinent, j’ai cru bon de le mettre à l’essai.

Toujours au sommet
Il faut dire que le Palisade, comme son jumeau corporatif, le Kia Telluride, est un véhicule que nous connaissons très bien chez RPM. Après tout, il domine le palmarès des Meilleurs véhicules dans la catégorie des VUS intermédiaires à 3 rangées de sièges. Toute notre équipe de journalistes est d’avis que Hyundai et Kia ont bien étudié le segment et offrent précisément ce que recherchent les jeunes familles nord-américaines en matière de polyvalence, d’espace et de capacités.
Si le Telluride priorise davantage l’aventure, la robustesse et la sportivité, le Palisade, lui, y va plutôt d’un ton d’élégance et de luxe, surtout décliné dans la version Ultimate Calligraphy, comme c’était le cas de mon exemplaire.
Comme elle s’affichait fièrement au sommet de la gamme à titre de version la plus riche, cette déclinaison permet au Palisade de réellement se démarquer de la gamme par sa grille de calandre entièrement chromée et accentuée de chrome dans les pare-chocs et sur les flancs du véhicule. Des jantes de 20 pouces, également chromées et exclusives à cette déclinaison, enveloppent le tout, tandis que la couleur émeraude robuste (vert) ne s’offre que sur la version Calligraphy.
Malgré tous ces éléments de luxe, la facture d’un Calligraphy n’est pas si salée qu’on pourrait le croire. Mon exemplaire, peint en bourgogne sierra (250 $) et équipé d’un habitacle recouvert d’un cuir Nappa beige perlé, affichait une facture finale de 59 745 $ y compris tous les frais.

Il pourrait s’agir d’un VUS de luxe
Mais c’est surtout dans l’habitacle que le Calligraphy nous donne réellement l’impression d’être à bord d’un modèle de luxe. Les énormes sièges en cuir sont bien rembourrés, et les réglages de confort sont nombreux. Durant les semaines de canicule où j’avais ce véhicule, les sièges ventilés m’ont assuré un degré de confort supplémentaire, tandis que la visibilité périphérique était sans reproche.
Tout recouvert d’un beige crème — une couleur que je ne recommande vraiment pas si vous avez des enfants ou même, un chien —, et parsemé d’agréables touches couleur brun chocolat, l’habitacle du Palisade Calligraphy embarrasse certains modèles qui se qualifient dans les segments de luxe.
Je pense, entre autres, à des produits comme l’Acura MDX, à l’Infiniti QX60 et au Cadillac XT6, notamment, qui ne réussissent pas nécessairement à convaincre le consommateur de payer plus cher que ce Palisade en termes d’habitacle. Le Calligraphy nous enveloppe de surfaces en cuir ou en velours. Même le plafond et les piliers A et B sont recouverts de velours, ce qui enrichit davantage l’impression de luxe.

Fidèle aux habitudes du constructeur, le Palisade présente son information par l’entremise d’une grande tablette qui incorpore à la fois l’instrumentation numérique et le système multimédia. Tout fonctionne avec une belle fluidité, et les touches rapides physiques, installées sous l’écran multimédia, permettent de rapidement se rendre à certains menus, comme la chaîne audio ou la carte de navigation.
Toutefois, bien que ce VUS fasse preuve de plusieurs options de connectivité (deux connexions USB et deux prises à 12 volts en avant), j’ai été déçu de ne pas pouvoir connecter Android Auto sans fil. Les espaces de rangement se sont toutefois montrés généreux grâce à d’énormes vide-poches dans les portières et à une console centrale assez profonde pour y insérer des bouteilles d’eau ou, même, un sac à main.
À l’arrière, mon Palisade était équipé de fauteuils à la deuxième rangée de sièges. On aime ou on n’aime pas. Si vous avez un bambin et que vous désirez faire monter deux autres passagers, il y en a un qui devra emprunter la 3e rangée de sièges.

On comprendra toutefois les parents qui ont des enfants un peu plus vieux (et un peu plus tannants) de prioriser cette configuration pour séparer les petits.
L’installation de la coquille pour bébé dans ces sièges capitaines s’est faite somme toute facilement, mais les crochets d’ancrage ne sont pas des plus faciles à saisir. L’arrière d’un Palisade Calligraphy continue de surprendre par son degré d’équipement. Bien que l’absence d’un système de divertissement me paraisse curieux dans cette gamme de prix (même pas offert en option), la présence de commandes de climatisation indépendantes, d’une prise de courant de 110 volts, d’une autre prise de 120 volts et d’un total de 5 ports USB rend la vie plus facile pour les occupants. Il en est de même des 2 porte-gobelets installés à même les portières.
Tout cela étant dit, l’accès à la 3e rangée demeure étriqué, mais une fois installé dans ces sièges, un adulte de grande taille peut néanmoins y trouver confort pour un court trajet. Le Palisade propose également l’un des espaces de chargement les plus élevés de la catégorie : on obtient jusqu’à 2 447 litres quand on replie le dossier des sièges arrière.

V6 éprouvé, aucune forme d’électrification et aucun autre choix de moteur
Sur le plan technique, le Palisade continue avec une formule gagnante, c’est-à-dire un V6 de 3,8 litres qui a fait ses preuves en matière de fiabilité. Il développe une puissance de 291 chevaux et produit un couple de 262 livres-pieds. Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports, tandis que la transmission intégrale est offerte de série. La capacité de remorquage de ce modèle est chiffrée à 2 268 kilos (5 000 livres).
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Bien que fiable, le Palisade ne propose aucune autre motorisation et, surtout, aucune forme d’électrification. Sachant que Hyundai détient déjà des motorisations hybrides et hybrides rechargeables, il aurait été agréable de voir le constructeur les proposer dans son gros VUS. Idem pour une motorisation turbocompressée de plus faible cylindrée, quitte à sacrifier un peu la capacité de remorquage.

Doux et silencieux, mécanique pas très raffinée
Le Palisade est un VUS qui fonctionne avec une douceur assez impressionnante. Malgré l’absence d’une suspension réglable, il encaisse très bien les imperfections de la route et les rend presque imperceptibles dans l’habitacle, une qualité qui sera assurément appréciée par les parents cherchant à conserver un certain calme dans l’habitacle lorsque les enfants dorment.
Toutefois, bien que le V6 s’est toujours montré à la hauteur de la tâche au chapitre des accélérations, je reproche la présence d’un fâcheux délai dans sa boîte de vitesses. Même sur le mode sport, il faut un certain temps avant que la mécanique ne s’active. Ajoutez une pédale d’accélération beaucoup trop sensible qui cause parfois des sursauts d’accélération par inadvertance. Ces fâcheux défauts divulguent une mécanique en manque de raffinement, ce qui détonne par rapport à la promesse de luxe de cette déclinaison.
Enfin, bien que les 10,9 litres/100 kilomètres qu’affichait mon Palisade après un trajet d’un peu plus de 1 000 kilomètres s’avèrent tout à fait acceptables pour la taille et la motorisation de ce véhicule — sans compter un climatiseur qui fonctionnait à fond de train durant cette période — on réalise à quel point une motorisation hybride permettrait à ce VUS d’afficher une véritable consommation de carburant concurrentielle.

Toujours pertinent?
En effet, on ressent en conduisant ce véhicule que le bon vieux VUS à trois rangées de sièges mu par un moteur thermique, bien que dépassé sur le plan technique, a encore sa place dans l’univers de l’automobile, non pas pour ses innovations, mais bien pour ses qualités pratiques et rationnelles.
Voilà pourquoi le Palisade, comme certains de ses concurrents (Honda Pilot, Nissan Pathfinder, Volkswagen Atlas) demeure une véritable vache à lait pour le constructeur. Toutefois, le jour où un modèle du genre sera proposé en version électrique avec un prix atteignable, je crains bien que la demande pour ces véhicules thermiques baisse drastiquement.
Mais avant d’en arriver là, le Palisade demeure un VUS que nous recommandons, tant en raison des qualités énumérées ci-haut que de son excellent dossier de fiabilité.
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