L’introduction du trio Hyundai IONIQ 5, Kia EV6 et Genesis GV60 a démontré le sérieux du géant industriel sud-coréen à s’investir dans l’électrique. Parmi ces trois modèles populaires, c’est l’IONIQ 5 qui est la plus vendue au Québec. Certes, elle a été mise en marché quelques mois avant les deux autres, mais elle demeure la plus populaire. Curieux de comprendre pourquoi elle est tant aimée, je l’ai mise à l’essai sur une période d’une semaine.
À la fois grosse et petite
Ayant conduit sa jumelle, la Kia EV6, l’hiver dernier, j’avais très hâte de conduire l’IONIQ 5 pour comparer. À mes yeux, il s’agit du plus beau modèle du trio en raison de son design nostalgiquement charmant, incorporant une touche de rétromoderne par son look angulaire ainsi que ses phares et ses feux à DEL carrés. Du type hatchback, ce modèle trompe l’œil en nous faisant croire qu’il est plus petit qu’il ne l’est en réalité. Si, de loin, l’IONIQ 5 semble avoir les proportions d'une Volkswagen Golf, elle a plutôt la taille d’un Mazda CX-5 quand on s’en approche.
Personnellement, je trouve qu’elle ressemble à une Lancia Delta Integrale qui aurait évolué jusqu’à aujourd’hui. Ayant grandi durant les années 1980 et 1990, je dois avouer que ce design me parle beaucoup. Je commence finalement à comprendre pourquoi tant de jeunes parents de mon âge s’arrachent les cheveux de la tête pour s’en procurer une.
L’exemplaire à l’essai est une IONIQ 5 Preferred AWD à longue autonomie avec l’ensemble Ultimate (5 000 $). Il s’agit du modèle le plus cher de la gamme avec sa facture de 62 024 $. Malgré ce prix élevé, l’IONIQ 5 demeure admissible aux deux rabais gouvernementaux pour les véhicules électriques, réduisant sa facture finale de 12 000 $.

Vous souvenez-vous du film Demolition Man ?
Ceux qui se souviennent du film d’action de 1993 Demolition Man trouveront que l’habitacle de cette Hyundai IONIQ 5 rappelle les étranges voitures autonomes du futur dans le film. En effet, le design de cette planche de bord a une sensation de dystopie. L’usage excessif de couleurs pâles accentue davantage cet effet.
- À LIRE AUSSI : Hyundai IONIQ 5 2022 : assurément un hit !
- À LIRE AUSSI : La différence de prix entre le Genesis GV60 et le Hyundai IONIQ 5 est-elle justifiée ?
L’habitacle de l’IONIQ 5 mise surtout sur le confort et le bien-être de ses occupants. L’accès à bord s’effectue facilement grâce à de grandes ouvertures de portières et une garde au sol qui n’est ni trop haute, ni trop basse. Une fois à bord, on découvre un habitacle vaste et somptueux. Étonnamment, l’IONIQ ne présente pas le même problème de hauteur du siège du conducteur que l’EV6. Ce siège comprend un repose-jambes et permet de s’incliner à l’horizontale, une fonction pratique quand on attend à une borne de recharge.
Tout comme ses jumeaux, la planche de bord de l’IONIQ 5 est essentiellement un gros écran installé à l’horizontale. L’information affichée est évidemment personnalisable, et des mises à jour à distance viendront. Tout demeure sur le thème de la sérénité avec fond blanc le jour ou fond noir la nuit, et c’est somme toute facile à comprendre.

Malgré cet usage excessif d’écrans, l’IONIQ 5 préserve quelques commandes physiques, comme la climatisation et le réglage du volume, entre autres. Et ça, ça fait du bien. J’apprécie aussi le fait que le véhicule conserve ses bras de contrôle des essuie-glaces et des clignotants, par comparaison avec Tesla qui a tendance à vouloir les éliminer.
Hyundai a même installé le levier de positionnement de vitesses sur le volant. Mon seul reproche va au levier de vitesses qui est beaucoup trop proche de celui des essuie-glaces. On se mélange parfois entre les deux. Parlant d’essuie-glace : l’IONIQ 5 continue de ne pas en offrir un dans sa lunette, ce qui rend les moments de conduite sous la pluie ou dans la neige désagréables, réduisant de façon considérable la visibilité arrière.
Outre ce défaut, les places arrière sont spacieuses et d’accès facile. Le dégagement pour les jambes, déjà excellent, s’améliore quand on recule le siège. Le degré d’ajustabilité des places arrière est d’ailleurs superbe.
Enfin, l’IONIQ 5 demeure très polyvalente en raison de son hayon, mais considérant sa grosse taille, les chiffres n’impressionnent pas nécessairement. Quand on replie le dossier des sièges arrière, on se retrouve avec 1 679 litres d’espace. Un Kia Seltos peut donc faire mieux (1 778 litres).

Un peu plus de performances que d’autonomie
L’IONIQ 5 propose différentes combinaisons de batteries et de rouages. De base, le véhicule est une propulsion et il est alimenté par une batterie dont la capacité est chiffrée à 58 kilowattheures. L’autonomie annoncée de ce modèle est de 354 kilomètres.
Mon exemplaire avait toutefois la batterie de 77,4 kilowattheures et les quatre roues motrices. Cette configuration octroie au véhicule nettement plus de puissance et de couple (320 chevaux et 446 livres-pieds) ainsi qu’une meilleure autonomie de 414 kilomètres. Il est aussi possible d’obtenir une autonomie annoncée de 488 kilomètres en optant pour la version à 2 roues motrices.
Toutes les IONIQ 5, à l’exception du modèle Essential de base, sont équipées d’une pompe à chaleur permettant de préchauffer l’habitacle l’hiver. L’IONIQ 5 est compatible avec des bornes de recharge rapides pouvant aller jusqu’à 350 kilowatts.

Faire tourner les têtes, comme une supervoiture
Normalement, ce sont les supervoitures qui font tourner les têtes sur notre passage. Mais au volant de l’IONIQ 5, on se sent comme une vedette. Sa nouveauté sur le marché et son fort pouvoir d’attraction – surtout en raison de son design –, en font un modèle qui attire l’attention, et ce, même si le nombre d’exemplaires se multiplie à vue d’œil sur les routes.
L’IONIQ 5 arbore un comportement routier semblable à l’EV6, c'est-à-dire qu’on la sent bien ancrée au sol et qu’on observe une marque de qualité et un raffinement supérieur. Par exemple, sa structure est rigide, ce qui permet de bien encaisser les imperfections de la route, tandis que le degré d’insonorisation de l’habitacle est surprenant.
Tout comme son équivalent de chez Kia, l’IONIQ 5 à moteurs doubles est très rapide. Il suffit d’effleurer la pédale de l’accélérateur pour se retrouver à une vitesse de croisière d’autoroute en une fraction de seconde. Les fortes accélérations ne manquent jamais à l’appel. Mais bien que j’apprécie le fait que le train arrière aime valser quand on retire (partiellement) le système d’antipatinage, il est impossible de cacher la lourdeur de cette bagnole qui la rend maladroite en conduite sportive.
Ma IONIQ 5 n’a rencontré aucune difficulté à atteindre les 100 ou encore les 150 kilowatts qu’annonçaient les bornes que j’ai utilisées, et ce, tout au long de leur cycle de recharge. Enfin, une période d’une semaine en sa compagnie durant un chaud mois de mai m’a permis d’enregistrer une moyenne de consommation de 21 kilowattheures/100 kilomètres.

Ce succès durera-t-il encore longtemps ?
Bien qu’elle soit techniquement identique à ses confrères de chez Kia et Genesis, l’IONIQ 5 réussit à se démarquer grâce à son design et à son expérience style lounge qui risquent de plaire à un plus grand nombre de propriétaires, notamment les jeunes parents de la génération Y auxquels son design semble être ciblé. C’est du moins ce qui semble lui conférer l’engouement observé.
Outre son pouvoir d’attraction, la Hyundai IONIQ 5 2022 surpasse les attentes en matière de technologie, de sophistication et de raffinement, se présentant comme un modèle qui en offre beaucoup pour le prix payé. Espérons que ce succès ne s’estompera pas, car le manque de disponibilité perturbe les ventes et teste la patience des consommateurs. Le modèle est toujours sous évaluation par nos journalistes. Nous vous revenons bientôt avec une recommandation.
Plus de détails :
- Hyundai (modèles en vente, essais, vidéos et actualités)
- Hyundai IONIQ 5 (prix, évaluation, spécifications, essais et actualités)
- Hyundai IONIQ 5 d'occasion à vendre