Malgré la popularité des utilitaires, le marché des berlines compactes au Canada demeure extrêmement important. Cette réalité est d’autant plus concrète chez nous, au Québec. En 2018, il s’est vendu au pays 69 005 Honda Civic, 48 796 Toyota Corolla, et sur la troisième marche du podium, la Hyundai Elantra, avec 41 784 unités. Toutes ont leurs qualités. Les deux premières ont presque une religion à leur nom.
La Civic est reconnue pour son dynamisme de conduite, même si ça n’a pas toujours été vrai. La Corolla, pour sa fiabilité éternelle, alors que l’Elantra a toujours représenté une bonne valeur en fonction du prix demandé. Dans les trois cas, les versions sont multiples, tout comme les rabais qui leur permettent de dominer les ventes.
La génération actuelle de l’Elantra est arrivée tout juste en 2017. Comme la concurrence se renouvèle et qu’elle veut rester dans la course, la compacte coréenne 2019 et ses nombreuses variantes se voient majorées avec un design incisif et plus de punch.
Hyundai ne perd pas de temps quand il est question de style. Même si la robe du modèle 2017 était toujours dans le coup, l’Elantra subit une refonte partielle pour 2019. Était-ce nécessaire? J’en doute, mais le résultat lui permet de mettre la table pour l’arrivée de sa grande sœur, la Sonata 2020. Plus angulaires que jamais, les blocs optiques adoptent une forme triangulaire. Toutes les versions ont droit à une bande de diodes électroluminescentes (DEL) en flèche, très caractéristique. Quant à la calandre, on obtient plus de fluidité avec les arêtes pointues.
Au profil, peu de changement, si ce n’est les nouvelles jantes de 17 pouces sur l’Ultimate qui donnent l’impression que deux styles se superposent. À l’arrière, les concepteurs ont intégré une configuration évolutive des feux, la plaque d’immatriculation descend sur le parechoc, et l’appellation ELANTRA est affichée sur le coffre. Hyundai nous a habitués à une bonne finition extérieure, à une grande qualité de peinture, et l’Elantra 2019 ne fait pas exception.
À l’intérieur, les modifications de mi-mandat sont passablement plus discrètes. Les buses d’aération sont à peine redessinées, c’est tout. Pour le reste, la très bonne ergonomie générale est reconduite, de même que la visibilité, sans faute. Au niveau de la planche de bord, les matériaux sont de bonne facture avec des textures souples, mais aux portières, le plastique rigide règne en maître. Hyundai a toutefois bien pris soin d’ajouter différentes couleurs pour l’habillage, et encore une fois, la finition est sans reproche.
Toutes les caractéristiques de luxe de l’Ultimate – version à l’essai – sont au rendez-vous. En plus des sièges et du volant chauffants, les assises sont même climatisées. On retrouve le système tactile de navigation et de gestion multimédia, très efficace et surtout facile d’utilisation. Toutes les commandes sont bien placées et de bonne taille, pour une manipulation aisée. Franchement, l’aménagement des fonctions est sans reproche. Avec l’Ultimate, on a également accès à une collection d’aides et d’assistances à la conduite bien calibrées. Quoique dans certains cas, comme celui du régulateur de vitesse adaptatif, la gestion se montre un peu sévère; j’aurais aimé qu’il accorde une distance plus courte avec le véhicule qui nous précède.
Une des grandes qualités de l’Elantra est indéniablement son volume intérieur. Les dégagements brillent par leur amplitude. À l’arrière, la ligne de toit complique l’accès et limite un peu l’espace pour la tête, mais une fois en position – particulièrement les enfants –, on y trouve un certain confort. Pour la malle, l’Elantra a un volume de 407 litres, ce qui la place entre les deux ténors japonais; avec les Corolla et Civic, on obtient respectivement 368 et 428 litres.
Pour l’Elantra régulière, Hyundai propose une motorisation moderne et surtout très récente : un quatre-cylindres de 2,0 litres de 147 chevaux avec un couple de 132 lb-pi. C’est dans la tangente inférieure du segment. Le rendement est intéressant dans la mesure où l’on ne cherche pas le dynamisme au volant. Dans la version à l’essai, la mécanique est jointe à une automatique à seulement six rapports. Bien que son efficacité soit bonne, une boite CVT servirait probablement plus adéquatement le moteur. La consommation de carburant impressionne peu avec une moyenne de 7,8 litres aux 100 kilomètres. À titre d’exemple, la Corolla 2020 retranche près de 0,5 litre, alors que la Civic est avantagée de 1 litre/100 km. Sur ce point, je m’attendais à mieux.
Prendre le volant de l’Elantra n’est pas une expérience inoubliable. Elle propose un comportement sain, mais sans histoire. On remarque rapidement que l’habitacle mériterait une insonorisation supérieure. Le moteur se fait allègrement entendre, tout comme les bruits extérieurs. À ce chapitre, Hyundai pourrait facilement améliorer sa voiture.
Sur le plan dynamique, la direction offre une intéressante précision sans être très communicative. Le système de freinage ne m’a pas paru particulièrement endurant, pas plus que puissant. En zone urbaine, il accomplit sa tâche, mais pour un freinage à haute vitesse, il manque de mordant. Rien qui ne soit pas sécuritaire, mais en comparaison avec une Civic, l’Elantra performe moins bien par rapport à ce critère. Une belle fermeté se fait sentir au niveau des suspensions, ce qui contribue au dynamisme de la conduite. On peut prendre plaisir dans les virages, et ce, malgré la poutre de torsion à l’arrière. Considérant que les roues sont repoussées aux extrémités de la plateforme, l’Elantra se démarque par une grande stabilité sur la route.
Tant au Canada qu’au Québec, l’Elantra 2019 maintient ses acquis pour demeurer sur le podium des ventes. L’ordre des choses reste le même, mais au niveau provincial, l’Elantra talonne encore plus la Corolla. En effet, seulement 714 unités les séparent chez nous. Elle n’a plus l’avantage du prix comme « dans le temps », mais continue d’être compétitive. Pour un achat à long terme, on recommande toujours les deux Japonaises, plus particulièrement la Toyota. Il n’en demeure pas moins que l’Elantra est une voiture solide et représente une bonne valeur pour le consommateur.