Lorsque Hyundai a ajouté l’Elantra Sport à sa gamme en 2017, le modèle avait apporté un vent de fraîcheur dans la catégorie des sportives compactes en raison de son excellent rapport performance/prix, de son plaisir de conduire et de ses performances étonnantes. L’Elantra N Line réussie-t-elle à recapturer les mêmes qualités ? Oui, mais le retrait de la boîte de vitesses manuelle pour notre marché lui fait perdre quelques points.
Voyez la Hyundai Elantra N Line comme une rivale directe de la Honda Civic Si (qui est discontinuée en attente de la prochaine génération) ou de la Volkswagen Jetta GLI. On pourrait également inclure la Kia Forte GT dans le lot étant donné qu’il s’agit sensiblement de sa jumelle mécanique.
Basée sur l’Elantra de septième génération, qui a été entièrement renouvelée pour l’année modèle 2020, la déclinaison N Line pousse ce design éclaté encore plus loin en intégrant des pare-chocs un peu plus sportifs, une grille et des éléments de carrosserie noirs, un becquet arrière, un embout d’échappement double, des couleurs un peu plus vibrantes et des jantes exclusives au modèle.
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Personnellement, je déteste l’apparence de l’Elantra ordinaire en raison d’une incohérence dans son design angulaire (contrairement à celui des Tucson et Santa Cruz qui est beaucoup mieux harmonisé) et de ses longs porte-à-faux qui lui confèrent l’impression d’être beaucoup trop longue et aplatie. J’avoue toutefois que déclinée en N Line, l’Elantra est un peu plus jolie. Les ajouts esthétiques lui permettent d’afficher une présence plus sportive et distinguée.
Il est important de souligner qu’il ne s’agit pas de l’Elantra la plus performante de la gamme. Une réelle Elantra N est en route. Celle-là se mesurera à une Honda Civic Type R ou à une Volkswagen Golf R en matière de performance.
Le prix de départ de l’Elantra N Line s’affiche à 30 038 $ (y compris les frais de transport et de préparation), ce qui est plus abordable qu’une Volkswagen Jetta GLI de quelques milliers de dollars. Aucune option n’est proposée pour cette variante, si ce n’est quelques couleurs additionnelles, comme le rouge Ardent de mon modèle d’essai, un supplément de 200 $.
À l’instar des récents produits du constructeur, l’habitacle de l’Elantra est bien présenté et, surtout, très bien assemblé, tout en étant spacieux et confortable. Quelques détails notables, comme les surpiqûres rouges à l’intérieurs des portières et les sièges semi-cuir/semi-suède, nous rappellent qu’il s’agit d’une déclinaison sportive.
Le thème du rouge se poursuit sur le levier de vitesses, l’instrumentation et autour du sélecteur de modes de conduite, qui ressemble à une grosse mamelle installée dans la partie gauche de la planche de bord. Un volant plus sportif à trois branches intégrant une belle finition chromée est également de la partie. Dans son ensemble, il s’agit d’un habitacle attrayant, bien ficelé et ergonomiquement efficace.
Contrairement à la Sonata N Line qui est fâcheusement pourvu de défauts ergonomiques importants, l’Elantra s’en sort haut la main grâce à un bon vieux sélecteur de vitesses traditionnel et une interface multimédia plus conviviale en raison de ses boutons physiques. Les amateurs de conduite apprécieront la présence d’un frein à main manuel !
L’Elantra propose des places arrière spacieuses et confortables ; même les grandes personnes y trouvent un bon dégagement pour les jambes et la tête. C’est le même son de cloche pour l’espace dans le coffre : il peut avaler jusqu’à 396 litres de marchandise, ce qui est identique à ce qu’offrent une berline Honda Civic 2022 et une Volkswagen Jetta.
Un seul groupe motopropulseur est offert sous le capot de l’Elantra N Line, soit un 4-cylindres turbocompressé de 1,6 litre d’une puissance de 201 chevaux et d’un couple de 195 livres-pieds. Il s’agit essentiellement de la même mécanique que l’ancienne Elantra Sport. Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à double embrayage à 7 rapports. Hélas, la boîte manuelle a été retirée du marché canadien, un élément qui risque de repousser certains acheteurs.
L’Elantra N Line est une traction, mais contrairement à une Jetta GLI, elle n’est pas équipée d’un différentiel à glissement limité.
Et c’est d’ailleurs la première chose qu’on remarque quand on sort d’un virage au volant de cette Elantra : elle fait des siennes pour s’agripper à la chaussée. L’effet de sous-virage est plus présent que dans une GLI, nous forçant à être un peu plus patient avant d’enfoncer la pédale d’accélérateur.
En revanche, le moteur turbocompressé produit assez de couple à bas régime pour se rattraper, octroyant à la N Line des accélérations épatantes pour ce créneau. Ce petit moteur aime aussi monter dans les tours, ce qui le rend d’autant plus agréable. Certes, j’aurais préféré une boîte manuelle afin d’être plus en contrôle du bolide, mais la boîte automatique est rapide et précise, surtout lors des changements de rapports sur le mode manuel.
Cependant, réglée sur le mode automatique, elle est hélas pourvue d’un fâcheux délai de réaction. Cette boîte est également plus saccadée qu’une automatique ordinaire à basse vitesse, ce qui rend l’expérience de conduite un peu plus désagréable en contexte urbain.
Je n’ai toutefois rien à reprocher à la calibration du châssis et de la suspension, ni aux freins. Dès qu’elle prend son erre d’aller, l’Elantra N Line colle à la chaussée et fait preuve d’un athlétisme normalement retrouvé chez des berlines beaucoup plus coûteuses. Sa suspension marie très bien la rigidité qu’on attend d’une sportive à la douceur d’une berline compacte. Il s’agit d’un bel équilibre pour l’amateur de conduite qui doit aussi se servir de son véhicule sur une base quotidienne.
Cette sportive s’est également montrée fort économique en carburant. Même si je l’ai surtout conduite de façon très sportive, l’ordinateur de bord a affiché une consommation moyenne combinée de 8 litres/100 kilomètres sur une distance d’environ 1 000 kilomètres. Ce n’est pas loin des 7,6 litres/100 kilomètres qu’annonce le constructeur.
Le fait que la Hyundai Elantra N Line 2021 soit dépourvue d’une boîte manuelle et d’un différentiel à glissement limité pourrait l'empêcher d’être prise au sérieux par les amateurs de conduite sportive, mais son prix alléchant, sa qualité globale et ses performances somme toute acceptables en font néanmoins une concurrente de taille aux ténors de la catégorie.
Étant donné que cette mécanique a fait ses preuves en matière de fiabilité dans l’Elantra Sport, nous recommandons l’achat d’une Elantra N Line sans hésitation.