Depuis l’arrivée du Ford Maverick et du Hyundai Santa Cruz, deux camionnettes du type monocoque, on s’imagine le Honda Ridgeline en train de les regarder de haut en se disant : « Regardez-moi cette belle gang d’amateurs ! ». En effet, Honda a été l’une des pionnières pour ce qui est de la production de ce type de camionnettes. Plus gros qu’un Santa Cruz, mais tout de même moins costaud que ses principaux concurrents intermédiaires, le Ridgeline joue désormais dans deux camps. Revisitons-le afin de nous rappeler de ces qualités et de ses défauts.
En 2021, Honda avait apporté une bonne mise à jour à sa camionnette. La pandémie de coronavirus et de sérieux problèmes d’approvisionnement pour le constructeur, notamment une pénurie de semi-conducteurs, nous avaient empêchés de le mettre à l’essai. Le Ridgeline est donc inchangé pour 2022.
La mise à jour affectait surtout la partie avant qui s’affiche désormais d’un ton clairement plus costaud. On élimine presque entièrement les ressemblances avec le Pilot grâce à un capot, à un pare-chocs, à une grille et à des phares redessinés. En fait, tout ce qui se situe entre le pilier A et le pare-chocs est nouveau.
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Le Ridgeline continue d’afficher une facture salée. À un prix de départ de 50 520 $, y compris les frais de transport et de préparation, pour une déclinaison Sport, non seulement la camionnette de Honda coûte-t-elle quelques milliers de dollars de plus que ses principales concurrentes, mais elle cogne à la porte des camionnettes pleine grandeur. L’exemplaire à l’essai est un Ridgeline Touring vendu au prix de 54 720 $.
En raison du fait qu’il soit basé sur un VUS, le Ridgeline présente l’habitacle le plus spacieux et le mieux fini de la catégorie. L’ouverture des portières est large et haute, ce qui permet d’entrer facilement à bord. Les sièges en cuir du modèle Touring sont tout aussi confortables que ceux qu’on retrouve dans un modèle Acura, et j’aime particulièrement les petits repose-bras flottants.
Comme c’est le cas des autres produits Honda, la visibilité dans un Ridgeline est excellente grâce à une grande fenestration et à de minces piliers A. La qualité de la finition et des matériaux utilisés est franchement supérieure à tout ce qui se fait dans cette catégorie, et la position de conduite élevée nous confère une impression de contrôle agréable.
L’ajout d’un bouton physique pour contrôler le volume de la chaîne audio améliore certes son utilisation, mais ce système demeure inutilement complexe, et la qualité graphique est dépassée.
Décliné en Touring, le Ridgeline inclut une pléthore d’accessoires pratiques comme des sièges chauffants et ventilés à trois niveaux d’intensité, la recharge sans fil par induction, une chaîne audio intégrée à même la caisse et la climatisation trizone avec commandes indépendantes à l’arrière. Un gigantesque compartiment de rangement situé dans la console centrale permet d’y loger une foule de menus objets.
C’est le même son de cloche à l’arrière où le Ridgeline fait preuve d’un excellent dégagement pour les jambes et la tête ainsi que d’un épatant degré de confort. Les ingénieuses solutions de rangement continuent d’étonner, comme les énormes porte-gobelets dans les portières. Il y a aussi la possibilité de soulever la banquette pour y révéler un plancher plat.
Sa conception ne le limite qu’à une seule configuration cabine/caisse (4 portières avec caisse de 5,3 pieds (1,5 mètre)), mais le Ridgeline propose un sous-compartiment dans sa caisse, une caractéristique impossible sur une camionnette montée sur cadre. Ce compartiment, qui est équipé de drains pour en faire une glacière, peut loger jusqu’à 200 litres de marchandise, soit environ la moitié du coffre d’une Honda Civic.
Le Ridgeline continue d’emprunter son architecture au Honda Pilot, au Passport, à l’Odyssey et à l’Acura MDX.
Il est également toujours mu par un V6 atmosphérique de 3,5 litres. Celui-ci est installé transversalement dans le compartiment-moteur et comprend la technologie de calage variable des soupapes VTEC. Il développe une puissance de 280 chevaux et produit un couple de 262 livres-pieds. Il est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 9 rapports fournie par l’équipementier allemand ZF. Le rouage intégral iVTM-4 (avec vecteur de couple) continue d’être offert de série.
La capacité de remorquage du Ridgeline est chiffrée à 2 267 kilos (5 000 livres), s’il est convenablement équipé. Il s’agit de la plus faible capacité de remorquage du segment. La capacité de charge utile, quant à elle, est de 694 kilos (1 583 livres) pour l’édition Sport, 690 kilos (1 521 livres) pour l’EX-L et 674 kilos (1 485 livres) pour le Touring et le Black Edition.
Ce que le Ridgeline perd en chiffres bruts, il le regagne par son comportement routier sans pareil. Sa conception monocoque et sa suspension arrière à roues indépendantes lui confèrent une rigidité structurelle et une tenue de route semblables à celles d’un VUS intermédiaire. Cette camionnette se révèle beaucoup plus stable dans les virages que n’importe quelle autre camionnette intermédiaire.
Mais sa plus grande qualité demeure son moteur. Il s’agit, encore aujourd’hui, d’un réel bijou mécanique tant par son silence absolu lorsqu’il tourne au ralenti que par sa livrée de puissance et de couple quand on le sollicite.
Certes, dans un monde où les moteurs turbocompressés dominent, ce V6 manque de « punch » à bas régime, mais laissez-le monter dans les tours, et il vous déballera tout ce qu’il a dans le ventre.
C’est surtout quand le système VTEC s’active, aux alentours des 5 000 tours/minute, qu’il se met à hurler et à octroyer au véhicule une réelle impression de vitesse. La boîte de vitesses automatique exploite très bien cette puissance, mais à certains moments, surtout quand la mécanique était froide, cette boîte hésitait à réagir. Je me suis même retrouvé dans une situation où j’enfonçais la pédale d’accélérateur, et rien ne se passait.
Quand tout fonctionne comme il se doit, le Ridgeline est rapide. Honda affiche un sprint de 0 à 100 kilomètres/heure aux environs des 6,2 secondes, ce qui fait de lui l’un des plus performants du segment. Malgré tout, sa consommation de carburant n’en souffre pas. En plein mois de janvier, durant des froids sibériens avoisinant les -30 degrés Celsius, j’enregistrais une consommation moyenne de 11,9 litres/100 kilomètres.
Le Honda Ridgeline est certes une camionnette intermédiaire atypique, mais il est parfaitement bien adapté aux propriétaires de produits récréatifs, aux chasseurs, aux pêcheurs ou aux familles cherchant un véhicule utilitaire un peu plus polyvalent qu’un VUS. Et avec l’arrivée de nouveaux concurrents monocoques, Honda nous démontre à quel point elle est au sommet de son art en la matière.
Même si nous le trouvons cher par comparaison avec la concurrence, il est impossible de passer à côté des innombrables qualités et de l’impeccable dossier de fiabilité d’un Ridgeline. C’est donc pourquoi RPM recommande le produit sans hésiter.