Le Honda Ridgeline est commercialisé au Canada depuis 2006, et j’ai toujours eu de la difficulté à le comparer à d’autres modèles du segment des camionnettes intermédiaires. Dans mon esprit, il ne me semble pas satisfaire tous les critères de définition. Pourquoi? Il s’agit d’un véhicule qui utilise un châssis monocoque plutôt qu’un châssis en échelle comme les camionnettes classiques. Dans les faits, il s’agit d’un VUS doté d’une caisse ouverte, un Honda Pilot version camionnette dans le cas qui nous occupe.
Il fait donc face à des modèles plus orthodoxes comme les Chevrolet Colorado, GMC Canyon, Ford Ranger, Nissan Frontier, Jeep Gladiator et Toyota Tacoma. Basé sur le Hyundai Tucson, le Hyundai Santa Cruz est récemment entré dans la danse avec le même ADN que le Honda Ridgeline.
J’ai repris contact avec le Honda Ridgeline 2025 le temps d’un essai afin de comprendre pourquoi mes collègues l’affectionnent autant, lui qui se retrouve depuis des années dans notre palmarès des meilleures camionnettes intermédiaires.

Trois versions et un prix de base assez cossu
Le Honda Ridgeline 2025 est proposé au Canada en 3 versions qui se distinguent principalement par leur niveau d’équipement. Par de choix de motorisations, de types de cabines ou de longueurs de plateau comme c’est le cas ailleurs, tous les Ridgeline sont égaux.
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La version Sport est proposée de série à 54 512 $, y compris les frais ; c’est élevé si l’on compare avec la concurrence. Le Chevrolet Colorado se vend tout juste sous les 40 000 $ par comparaison aux 45 000 $ du Ford Ranger. Le Honda Ridgeline n’est clairement pas donné, c’est un aspect qui, à la base, ne joue pas en sa faveur. Au sommet de la gamme trône le Ridgeline Black Edition à un prix de 60 511 $.

De mon côté, j’avais droit à la version intermédiaire Trailsport, nouvelle de l’an dernier et vendue à 58 011 $. C’est à mon avis la plus intéressante puisqu’elle propose quelques équipements supplémentaires intéressants par rapport au Sport. Du lot, des sièges arrière chauffants en cuir plutôt qu’en tissu, une suspension calibrée pour le hors-route et des capteurs de stationnement.
Le Honda Ridgeline est cher, mais il conserve au moins une bonne valeur de revente, ce qui vous aide à rattraper le déboursé supplémentaire effectué initialement.

Un design moins polarisant, l’aspect pratique mis de l’avant
En termes de style, je dois avouer que le modèle actuel, de 2e génération, me plaît plus, et plusieurs sont du même avis. Le problème de la 1re génération, c’était surtout la partie supérieure des côtés de caisse surélevés et en angle qui apportaient un style assez étrange et polarisant.
Le Honda Ridgeline propose maintenant des lignes un peu plus classiques qui contribuent certainement à attirer une clientèle plus large. La couleur bleu de ciel de mon modèle d’essai lui conférait une belle touche. Son bouclier avant et son imposante grille apportent de la robustesse, c’est aussi une amélioration de style intéressante par rapport au passé.
Avec sa vocation d’aventurier, le Honda Ridgeline Trailsport se distingue aussi par ses pneus General Grabber A/T Sport. La mention Ridgeline est estampillée en gros caractères à l’arrière, impossible de se méprendre. L’échappement double intégré sous le pare-chocs ajoute aussi au design comme les jantes grises à 5 rayons. En général, le Ridgeline dégage une impression de qualité, ses composants de carrosserie sont solides et bien assemblés.

Si le Ridgeline n’offre pas de choix en termes de configuration de caisse, il propose tout de même quelques fonctionnalités inédites dans sa catégorie. Le hayon peut être ouvert de manière classique, à l’horizontale. On peut aussi le rabattre de côté comme une portière, ce qui rend l’accès au plateau plus simple.
L’élément le plus intéressant, c’est qu’on retrouve à nouveau un espace de rangement étanche sous le plateau, le « In-Bed Trunk ». Il permet de transporter au sec divers objets ou de servir de glacière en cas de besoin. Il a un volume de chargement de 207 litres et donne également accès à la roue de secours qui est située derrière. Seul irritant, la caisse est peu profonde, il faudra arrimer très solidement les objets plus haut. Les passages de roues ajoutent également 2 petites bosses de chaque côté, ce qui empêche d’avoir un plancher entièrement plat.

Un intérieur plus joyeux
L’intérieur du Ridgeline ne m’a jamais réellement plu : trop sobre, trop gris et, surtout, d’apparence bon marché avec les nombreux plastiques. La refonte de 2024 a amélioré les choses, mais ne justifie toujours pas le prix qu’on en demande.
Honda a ajouté une touche de modernisme avec une instrumentation plus technologique composée d’un écran de 7 pouces, mais avec le rendu rétro, on a recréé un affichage très classique.
Au centre du tableau de bord trône l’écran tactile de 9 pouces du système multimédia dont l’utilisation est simple, et la logique des menus, très compréhensible. Je le trouve simplement un peu trop petit par rapport à plusieurs autres systèmes modernes. J’aime bien les commandes classiques du climatiseur situées en dessous, et le bloc de recharge sans fil permet d’accommoder les téléphones de grandes dimensions.

Ma version Trailsport ajoutait heureusement quelques éléments exclusifs, les emblèmes Trailsport de couleur orange brodés sur les appuie-têtes et des surpiqûres sur les sièges de même couleur, notamment.
La position de conduite est très similaire à celle d’un VUS ; c’est normal étant donné l’ADN du Ridgeline, elle est haute et procure une bonne visibilité. La présence d’une caisse ouverte à l’arrière élimine les angles morts qu’on retrouve normalement dans les VUS. À l’arrière, il ne faut pas s’attendre à retrouver tout l’espace des modèles pleine grandeur, mais c’est tout de même accueillant. Le dégagement pour les jambes est bien, mais les dossiers sont à angle très droit, ce qui les rend moins confortables.

Toujours le V6
Rien de nouveau sous le capot du Honda Ridgeline 2025, on retrouve toujours le moteur V6 de 3,5 litres qui développe une puissance de 280 chevaux et produit un couple de 262 livres-pieds. Il est toujours jumelé à une boîte de vitesses automatique à 9 rapports ainsi qu’au rouage intégral, et ce, de série. Je préfère nettement ce type de mécanique aux 4-cylindres turbocompressés qui gagnent en popularité, et beaucoup d’amateurs partagent cet avis. Les plus grosses cylindrées vous pénalisent moins en termes de consommation quand les véhicules sont chargés plus lourdement.
Pendant qu’on en parle, ce qui fait la faiblesse du Honda Ridgeline, c’est sa capacité de remorquage. Il ne peut tracter que 2 267 kilos (5 000 livres), alors que ses rivaux, pour la plupart, peuvent transporter et charger plus de 3 175 kilos (7 000 livres) grâce à leur châssis en échelle.

Conduite douce et confortable
Sur la route, le 6-cylindres est bien adapté au véhicule, il est efficace et propose un bon niveau de puissance. Quand on enfonce l’accélérateur, il est réactif et procure une impression de puissance. Même constat pour la boîte de vitesses à 9 rapports qui n’est jamais hésitante et qui permet de maximiser la consommation de carburant en maintenant les régimes bas.
En termes de consommation, j’ai complété mon essai avec une moyenne de 14,2 litres/100 kilomètres, ce qui est plus élevé que les chiffres annoncés (12,8 litres/100 kilomètres en moyenne), mais c’était en plein hiver à des températures peu clémentes. La météo m’a tout de même permis d’évaluer le rouage intégral qui, dans l’ensemble, est intéressant. Si, en temps normal, la puissance est surtout envoyée aux roues avant, le couple, jusqu’à 70 %, peut être transféré rapidement aux roues arrière, ce qui rend le Ridgeline assez efficace sur tous les types de terrains. Il dispose d’un vecteur de couple à l’arrière, c’est rare dans le segment et ça aide à maximiser son rendement.
Malgré quelques modes de conduite offerts (Normal/Neige/Sable/Boue), j’aurais aimé avoir un peu plus de contrôle et la possibilité de le verrouiller. Le système n’est pas non plus aussi évolué que celui d’autres rivaux qui disposent du mode gammes basses. Il faut se rappeler qu’il s’agit d’un VUS avec une caisse. Du côté des avantages, on retrouve une conduite plus confortable et raffinée, notamment en raison de ses suspensions à roues indépendantes.

Ce qui me plaît de ce type de camionnettes, c’est son gabarit et son format qui le rendent beaucoup plus agréable à conduire en zone urbaine que les modèles grand format. Le Ridgeline est agile et passe partout sans encombre, il entre même dans les garages moins imposants.
Une fiabilité entachée
Si le Honda Ridgeline a toujours profité d’une bonne réputation en matière de fiabilité, il a été un peu plus malmené au cours des dernières années. Le modèle a subi 4 rappels au Canada en 2024. Son moteur V6, qui équipe aussi plusieurs autres véhicules Honda/Acura est aussi dans la mire du NHTSA, certains problèmes avec les coussinets de bielle ne seraient pas réglés.
Malgré ces quelques accrocs, l’équipe de RPM continue de recommander le Honda Ridgeline 2025 ; le modèle se retrouve au 2e rang des meilleurs véhicules 2025 de sa catégorie.
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