Le Honda Pilot vieillit. Arrivé en 2016 pour cette troisième génération, il a fêté son septième anniversaire en 2022. Alors que d’autres véhicules de la catégorie se sont renouvelés, comme le Toyota Highlander ou le Chevrolet Traverse, d’autres sont nouvellement débarqués, tels que le Kia Telluride, le Hyundai Palisade ou le Subaru Ascent. Le gros Honda a-t-il encore ce qu’il faut pour se démarquer ou son âge le rattrape? Un essai d’une semaine m’a permis d’y voir clair.
Un style dépassé
Je ne passerai pas la moitié de ce texte à parler de l’apparence du Honda Pilot parce que je suis convaincu que personne ne l’achète pour son style. Déjà en 2016, le Honda Pilot ressemblait à une fourgonnette relevée, ce n’est guère mieux depuis le redesign de 2020. Si la grille de calandre est mieux affirmée qu’auparavant, le reste des traits de design ne mentent pas : le capot court et incliné, le pare-brise couché et l’arrière relevé ne laissent aucune place à l’aventure. Face à la concurrence au style plus fluide et plus moderne, le Pilot fait pâle figure.
Néanmoins, les qualités rationnelles sont là. Les phares à DEL sont puissants et larges, la qualité de construction est convaincante – contrairement aux plus récents produits Honda – et la surface vitrée est généreuse. Les longerons de toit sont inclus de série, mais les traverses sont optionnelles à moins de 400 $, ce qui est nettement plus abordable que l’ensemble de remorquage de 2 272 kilos (5 000 livres) qui commande un déboursé énorme de près de 2 700 $.
Déjà, pour 2022, le nombre d’unités de Honda Pilot est limité, à en croire le site web du constructeur. Visiblement, le prix élevé n’a pas empêché les consommateurs de l’acheter. Pour la version d’entrée de gamme Sport, il faut débourser près de 49 000 $, alors que pour la version Touring à sept places que j’ai conduite, la facture culmine à 59 000 $ en raison de la peinture optionnelle au coût de 300 $. C’est cher par comparaison avec d’autres modèles, comme le Subaru Ascent ou le Hyundai Palisade.

Un habitable qui mise sur la fonction
À l’instar du design de l’extérieur, personne ne sera décontenancé par l’apparence intérieure. C’est la fonctionnalité qui prime : toutes les commandes sont placées de manière optimale, à portée de main. Même les commandes de climatisation qu’on retrouve généralement assez bas dans la planche de bord sont placées tout juste en bas de l’écran pour une manipulation rapide et facile. L’essentiel est d’ailleurs contrôlé par le système d’infodivertissement de 8 pouces, placé tout en haut.
Pour le prix demandé, l’écran de 8 pouces n’a pas sa place. Ce n’est pas qu’il n’est pas fonctionnel ou facile à consulter, bien au contraire, mais il devrait être agrandi d’au moins 50 % pour demeurer concurrentiel. C’est la même chose pour l’instrumentation qui n’attirera personne, mais qui demeure facile à lire et à consulter.

Les dégagements sont amples à l’avant. La console centrale continue d’être d’une utilité rarement vue dans la catégorie : les accoudoirs fixés aux sièges dégagent une ouverture gigantesque pour la console, bien exploitée. Que dire aussi des espaces de rangement foisonnants dans les portières, un réel atout pour un véhicule à vocation familiale.
Les sièges avant sont confortables. Leur maintien est bon et ils font penser un peu à des sièges allemands avec l’assise assez ferme qui ne déplait jamais. L’autre point qui marque est la qualité de finition. Tous les matériaux sont de bonne qualité, sont assemblés avec rigueur et une impression de solidité ressort de l’habitacle. Cet aspect est nettement plus convaincant que ce qu’on retrouve du côté du Subaru Ascent, du Ford Explorer ou du Toyota Highlander.

Place à la marmaille
Le Honda Pilot est un véhicule à huit places assises, exception faite des version Touring à sept places et Black Edition, qui proposent des sièges capitaine à la seconde rangée plutôt qu’une banquette pleine. Ces sièges sont coulissants et leur dossier peut être ajusté, en plus de comprendre un accoudoir rabattable. Ils se basculent à la pression d’un bouton facilement accessible pour ouvrir l’accès à la troisième rangée de sièges, elle aussi assez confortable. Elle est placée à la bonne hauteur et bien qu’elle ne propose pas beaucoup de support, l’espace est généreux. Idéal pour permettre aux passagers de visionner une vidéo via l’écran repliable de 10,2 pouces, une exclusivité dans le segment.
Ce qui étonne le plus à bord du Pilot, c’est l’espace habitable. D’autres concurrents sont plus gros, mais le Pilot demeure le plus spacieux. 524 litres sont disponibles derrière la troisième rangée, 1 583 litres derrière la seconde rangée et 3 092 litres derrière la première rangée. Superbe pour le côté pratique.

Un engin connu
C’est toujours le bon vieux V6 atmosphérique à injection directe et à désactivation des cylindres de 3,5 litres qui se trouve sous le capot, fort de ses 280 chevaux de puissance et de ses 262 lb-pi de couple. Cette mécanique demeure concurrentielle, quoique certains compétiteurs retiennent plutôt les services d’un 4-cylindres turbocompressé. La boîte automatique à neuf rapports d’origine ZF est toujours là, de même que le rouage i-VTM4.
Quel bonheur de se retrouver une fois de plus au volant d’un véhicule avec ce groupe motopropulseur. La puissance de la mécanique est très bonne de même que la douceur de la transmission. Que dire aussi de l’efficacité du rouage intégral qui contribue à la tenue de route même sur pavé sec avec sa fonctionnalité de vectorisation de couple à l’arrière. Le seul reproche que je puisse faire va à la boîte automatique, trop lente en rétrogradation quand le besoin de puissance se fait sentir. D’enlever le mode « Eco » redonne un peu de pep à la mécanique.
Le comportement routier du Pilot n’a rien d’enlevant mais comme le reste du véhicule, il livre la marchandise. Les mouvements de caisse sont rapidement contrôlés en raison de l’empattement allongé, des voies larges et de la suspension ferme. La direction est toujours aussi légère, donnant l’impression de n’avoir rien dans les mains, mais elle est rapide et directe, ce qui facilite la maitrise du véhicule. On ajoute à tout ça l’excellente visibilité sous tous les angles et vous obtenez un véhicule facile à conduire, facile à vivre et qui donne confiance.
La consommation d’essence s’est chiffrée à 11,1 litres/100 km, ce qui m’apparaît correct dans les circonstances.

Conclusion
Bien que le Honda Pilot ne soit pas révolutionnaire, ni particulièrement moderne dans sa présentation ou ses prestations, il continue de faire très bien ce qu’il doit faire : transporter des gens en tout confort, avec une bonne fiabilité, des coûts d’entretien faibles et avec une grande efficacité. Même si nous espérons un renouvellement imminent, nous continuons de le recommander pour toutes les qualités précédemment nommées.
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