Véritable pionnier dans le segment des VUS à trois rangées de sièges, le Honda Pilot roule sa bosse depuis 2003. Malgré l’arrivée massive de concurrents au fil des années, il a toujours fait bande à part, en raison de son style conservateur et de la technologie utilisée, nommément le rouage intégral.
Il est toutefois rentré dans les rangs en 2016 à l’occasion du lancement de la troisième génération. Trois ans après ce renouvellement, Honda apporte quelques modifications de mi-cycle à son populaire mastodonte. Le but est de le maintenir à jour dans la concurrence renouvelée. Et vous savez quoi? Ça marche.
Depuis 2016, Honda crée une cassure avec ce qu’on connaissait auparavant du Pilot. Le style très carré, c’est terminé; on fait place à la convivialité. Le constructeur tentait alors de se dissocier des gros VUS énergivores tout en étant significativement différent d’une fourgonnette.
Malgré l’effort, c’est seulement partiellement réussi. En effet, son court museau avec capot plongeant, sa très grande surface vitrée et son long porte-à-faux arrière ne me fait penser à rien d’autre qu’une minivan. Même si elle a été largement critiquée à l’arrivée du modèle en 2016, cette approche est néanmoins bénéfique pour la visibilité et l’espace intérieur.
En 2019, une nouvelle calandre, un pare-chocs avant plus agressif et des feux retravaillés visent à redonner un look plus aventurier à cette fausse fourgonnette. Ce n’est pas une révolution, mais ça permet de conserver le modèle au goût du jour.
Personnellement, je ne suis pas un admirateur de la nouvelle calandre, que je trouve trop massive et chromée, mais je salue l’installation d’un pare-chocs à l’apparence plus aventurière. Même si le Pilot introduit en 2016 n’était pas un canon de beauté, je m’étais habitué à son look plus… harmonieux!
Quelles sont les caractéristiques recherchées par les acheteurs de VUS à sept passagers? L’espace intérieur, la fonctionnalité, le confort et le silence de roulement font partie des critères. Bonne nouvelle : le Honda Pilot les a toutes, ce qui est positif car – une fois de plus – il ne charmera personne avec le design de son habitacle.
Vous n’aurez donc aucune surprise en constatant que la conception du tableau de bord n’est pas plus clinquante que l’extérieur. L’ergonomie est excellente; tout est dégagé, les commandes du système audio et de climatisation sont positionnées très haut dans la planche de bord, et les espaces de rangement sont multiples. Bref, c’est la fonction plutôt que le coup d’œil qui prime.
L’année modèle 2019 amène quelques améliorations à la cabine, notamment l’intégration du système d’information-divertissement de nouvelle génération. Cette addition fait le plus grand bien puisque le système précédent était instable et complexe à utiliser.
Les sièges avant offrent un confort équivalent à ce qu’on s’attend d’un tel véhicule. Ils bichonnent les occupants avec un bon support latéral, une mollesse appréciable et un accoudoir à hauteur réglable. Deux sièges baquets sont en place à la seconde rangée, maximisant le confort tout en limitant le risque de chamaillage entre les jeunes (et moins jeunes) passagers. Ils sont ajustables de multiples façons et se replient facilement à l’aide d’un simple bouton-poussoir pour permettre un accès facile à la troisième rangée. Cette dernière est parmi les plus accueillantes du segment, n’étant pas trop rapprochée du plancher ni trop étroite. Même si elle n’atteint pas le niveau de confort d’une dernière rangée de minifourgonnette, elle place le Pilot en position favorable en comparaison avec plusieurs autres véhicules sur le marché, exception faite des gigantesques Chevrolet Traverse ou Volkswagen Atlas.
Le V6 de 3,5 litres (partagé – tiens donc – avec la fourgonnette Odyssey) muni de l’injection directe, de la désactivation des cylindres, du système arrêt-démarrage et du calage variable des soupapes i-VTEC demeure inchangé pour 2019. Bon pour 280 chevaux à 6 000 tr/min et 262 lb-pi de couple à 4 700 tr/min, il est jumelé – dans la version Touring à l’essai – à une boîte automatique retravaillée à neuf rapports.
Afin d’améliorer le confort de roulement et de diminuer les à-coups, elle démarre avec le second rapport dans la plupart des circonstances. Le premier rapport est donc superflu? Pas du tout. Il s’enclenche quand vous sélectionnez le mode Sport ou quand vous écrasez l’accélérateur, pour un maximum de performance.
Le Honda Pilot est solidement équipé en matière de rouage intégral avec un système qui se rapproche passablement de celui utilisé par Acura. Le i-VTM4 favorise d’abord les roues avant mais transmet la puissance au train arrière, en accélération et lorsque nécessaire. Le vecteur de couple arrière permet de maximiser la tenue de route et la stabilité dans une courbe.
La première chose que l’on remarque une fois assis à bord, c’est la superbe visibilité. Les piliers minces, la position assise élevée et les appuie-têtes bien dessinés augmentent l’impression de sécurité lors de la conduite de ce colosse.
Dès les premiers tours de roue, la mécanique fait bonne impression. L’habituel V6 de 3,5 litres démontre à la fois une grande douceur et un punch appréciable, assisté de surcroît par la récente et compétente transmission automatique à neuf rapports. En effet, la reprogrammation subie pour 2019 lui fait le plus grand bien, la faisant passer d’hésitante et détestable à fluide et agréable.
En situation hivernale, le système i-VTM4 s’est montré rapide et mordant, contrairement à celui de certains rivaux. Le vecteur de couple à l’arrière fait une réelle différence, améliorant la tenue de route sur les surfaces glacées. Bref, c’est un champion à ce chapitre.
Malheureusement, la direction du Pilot est surassistée, sapant le plaisir et la sensation de solidité au volant. Toutefois, la suspension indépendante aux quatre roues est bien calibrée.
Vous appréciez certaines qualités propres à la minifourgonnette, mais vous tremblez à l’idée que quelqu’un vous voit en conduire une? Pas de panique. Comme vous l’avez lu, le Pilot est un solide substitut.
Il y a un bémol toutefois : la fiabilité n’est pas aussi rose que la réputation de Honda pourrait nous le laisser croire. Elle se situe dans la moyenne, sans plus. Est-ce suffisant pour vous inviter à regarder ailleurs?
Certainement pas! Avec le Pilot, la fonctionnalité est maximisée, le confort est exemplaire, l’économie de carburant est bonne, de même que la valeur de revente. Toutes des qualités – et bien d’autres – qui font que le Pilot est un véhicule tout à fait rationnel… comme une fourgonnette!