Après plusieurs années d’attente et une forte demande provenant des consommateurs canadiens, Honda commercialise enfin le CR-V hybride sur notre marché. Il apporte donc un vent de fraîcheur chez un constructeur qui accuse d’un sérieux retard dans l’électrification.
Toutefois, face à des concurrents qui ont pris de l’avance à ce chapitre, les Ford Escape hybride, Toyota RAV4 hybride et le duo Kia Sportage/Hyundai Tucson hybrides, notamment, comment le CR-V hybride 2023 se débrouille-t-il? Je l’ai mis à l’essai sur une période d’une semaine, en hiver, pour le savoir.

Design conservateur
Depuis quelques temps, Honda approche le design de ses véhicules d’un œil beaucoup plus rationnel qu’avant. Si l’ancien CR-V affichait une allure futuriste et contemporaine, celui-ci est nettement plus conservateur, sobre et, même, homogène. Personnellement, je trouve que ce design est sans personnalité. Cela étant dit, face à ses concurrents sud-coréens aux design éclatés, il est clair que ce CR-V paraît clairement plus mature.
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Cette 6e génération gagne substantiellement en gabarit. Par exemple, le véhicule est 68,6 millimètres plus long que son prédécesseur grâce à un empattement qui s’étire de 40,6 millimètres. Il est aussi plus large de 10,1 millimètres.
Comme c’est le cas pour tous les nouveaux produits Honda, le CR-V est victime d’une forte hausse de prix. Le plus désolant dans tout cela, c’est que, pour accéder à la version hybride, on doit absolument opter pour la déclinaison Touring (seule version offerte chez nous) au prix démesuré de 50 995 $ avant les options et les couleurs de carrosserie complémentaires (le rouge « rayonnant » de mon exemplaire coûte 300 $). C’est beaucoup trop cher payé quand on considère qu’un Toyota RAV4 hybride commence à 37 279 $.

Qualité de construction, belle finition et beaucoup d’espace
Au moins, à ce prix, on reçoit un produit franchement bien assemblé, bien fini et qui dispose d’un habitacle hautement spacieux et confortable. En fait, j’ai été satisfait de la qualité de la peinture de ce CR-V hybride. Honda nous a habitués récemment à une inconstance à ce chapitre, mais dans le cas de mon exemplaire, c’était sans reproche.
Le CR-V est nettement en avance sur sa concurrence au chapitre de l’ergonomie. Il est facile de prendre place à bord grâce à une grande ouverture des portières et d’un siège dont l’assise est basse. Et une fois installé dans le siège du conducteur, le fait qu’on puisse baisser le siège davantage très bas dans l’habitacle se révèle agréable pour une personne de grand gabarit. Ce siège est douillet et confortable. J’ajoute que la visibilité périphérique de ce VUS est excellente.

Comme c’est le cas de la Civic, on a affaire à une planche de bord épurée et simpliste. Une grille de climatisation s’étend tout au long de la partie centrale de cette planche, ce qui lui confère une impression de largeur. La qualité générale des matériaux et de l’assemblage est franchement impressionnante. Un affichage entièrement numérique permet de rapidement saisir l’information affichée. La navigation de ses menus est simple comme bonjour.
Il en est de même pour le système multimédia qui dispose d’une belle qualité graphique et qui répond rapidement à nos commandes. Ma connexion sans fil à Android Auto s’est effectuée rapidement et sans interruption tout au long de ma semaine avec le véhicule.
Le CR-V est très spacieux, tant à l’avant qu’à l’arrière où une grande personne s’y glisse facilement et y trouve un grand dégagement pour les jambes et la tête. C’est franchement très agréable. Deux buses d’aération permettent de climatiser l’arrière et deux ports USB assurent le branchement des accessoires. Ce grand espace se reproduit dans la capacité de chargement totale (avec dossier des sièges replié). À 2 166 litres, le CR-V est carrément le plus polyvalent de la catégorie.

Mécanique éprouvée, mais aucunement révolutionnaire
Pour en arriver à un CR-V hybride, Honda prend intégralement la motorisation du modèle de dernière génération qui était vendu du côté des États-Unis. Il s’agit en fait du moteur LFB-H4 qui avait été introduit dans l’Accord hybride en 2017.
Au centre de cette motorisation, on retrouve un moteur thermique à 4 cylindres à cycle Atkinson de 2,0 litres. Il est jumelé à 2 moteurs électriques, un qui entraîne les roues par l’entremise de la transmission à variation continue (eCVT), et l’autre qui agit à titre de générateur. Une batterie au lithium-ion dont la capacité fait 1,4 kilowattheure permet d’alimenter les moteurs électriques seulement pendant de très courtes périodes.
Au total, cette motorisation développe une puissance combinée de 204 chevaux et produit un couple de 247 livres-pieds. Le CR-V hybride vient de série avec le rouage intégral. Toutefois, contrairement au Toyota RAV4 hybride qui a recours à un moteur électrique sur le train arrière, le CR-V est toujours équipé d’un arbre de transmission.

Rendement et consommation de carburant décevants
Avant d’entrer dans les détails du rendement de la motorisation de ce CR-V hybride, permettez-moi de vous mentionner que ce véhicule m’a agréablement surpris par sa douceur de roulement, l’insonorisation de son habitacle et le confort général de ses suspensions. Sur une route abîmée comme celles qu’on retrouve trop souvent au Québec, ce VUS s’est montré solide, doux et totalement adapté aux conditions.
C’est toutefois lorsque j’ai commencé à réellement analyser son rendement énergétique qu’il m’a déçu. En attendant en file à un lave-auto (pour prendre des photos du véhicule), à une température de -6 degrés Celsius, mon CR-V refusait carrément d’activer son mode électrique lorsque j’activais la climatisation à une température de 20 degrés. C’est seulement lorsque j’ai éteint la climatisation, ou quand je l’ai réglée à une température de 18 degrés qu’il a enfin décidé d’éteindre son moteur thermique.
Enfin, sur un trajet qui s’est déroulé sur une distance de 247,4 kilomètres, toujours à des températures sous la barre du 0 degrés – mélange d’autoroute, de ville et de routes de campagne entre Montréal et les Cantons de l’est – j’ai enregistré une consommation moyenne de 8,7 litres/100 kilomètres, un chiffre timide face à certains concurrents qui peuvent facilement s’en tirer sous les 7 litres/100 kilomètres dans les mêmes conditions.

Pas un mauvais produit, mais la concurrence offre plus pour moins cher
Il est évident que, avec son CR-V hybride 2023, Honda a choisi d’y aller d’une approche conservatrice afin d’éviter de brusquer les ventes d’un modèle fort populaire sur notre marché. Justement, en raison du fait que sa motorisation a fait ses preuves en matière de fiabilité dans d’autres modèles du constructeur, dont l’Accord, nous pouvons recommander le produit sans hésitation.
Toutefois, en raison de son rendement énergétique décevant, son prix beaucoup trop élevé et le fait que ses principaux concurrents offrent tous une version hybride rechargeable en prime, nous n’avons pas le choix de vous suggérer d’aller voir ailleurs.
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