Si le segment des berlines intermédiaires est en perte de vitesse en faveur des VUS, certains modèles continuent de très bien se vendre. C’est le cas de la Honda Accord, qui s’est écoulée à un peu plus de 200 000 exemplaires au Canada et aux États-Unis l’année dernière. Les consommateurs l’apprécient pour son beau mélange de qualités, sa réputation de fiabilité et son efficacité mécanique. Revisitons-la avant que Honda ne la remplace pour une prochaine mouture.
Honda prépare déjà la 11e génération de l’Accord, laquelle nous sera présentée dès cet automne et sera mise sur le marché l’année prochaine.
D’ici là, le modèle actuel continue de bien vivre au sein de la gamme du constructeur. Une légère mise à jour lui a été apportée en 2021 ; elle n’affecte que quelque peu la partie avant et les jantes et propose de subtiles altérations dans l’habitacle. Il s’agit essentiellement du même coup de crayon que lors de son introduction, en 2018, pour le meilleur et pour le pire. À mes yeux, l’Accord a une allure étrange.
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Ses parties avant et de profil sont magnifiques en raison d'une calandre qui rappelle celle de l’Acura NSX et d’une ligne de toit racée. Mais ce design se gâche quand il franchit la partie arrière, surtout à la hauteur du pilier C, où une étrange bande de chrome et une fenêtre maladroitement dessinée bouclent mal la ceinture de fenestration. Et que dire des feux en forme de pinces de homard ? (…).
Il s’agit ici de la déclinaison hybride offerte en deux déclinaisons seulement : de base et Touring. Il faut payer 38 985 $, y compris les frais de transport et de préparation, pour en être propriétaire. Notre exemplaire était une Touring vendue à un prix nettement plus élevé de 45 685 $.
Au moins, à ce prix, l’Accord hybride Touring est vraiment bien équipée et reçoit une pléthore d’accessoires de luxe comme des sièges en cuir chauffés et ventilés, un affichage tête haute, des phares à DEL et une borne WiFi, entre autres.
L’habitacle de l’Accord n’a pas vraiment changé en 5 ans, mais tout demeure au goût du jour. Elle affiche une excellente qualité de finition, un design agréable et un degré d’ergonomie presque déconcertant.
Par exemple, de minces piliers A et une planche de bord installée bas dans l’habitacle octroient à l’Accord une excellente visibilité vers l’avant ; on se sent en contrôle du véhicule. La visibilité vers l’arrière est toutefois un peu moins bonne en raison de la forme des piliers C.
L’excellente ergonomie se poursuit avec un volant dont la partie centrale est plate pour bien voir l’instrumentation. Celle-ci est semi-analogique, semi-numérique et affiche très bien l’information selon nos préférences.
L’assise du siège du conducteur est sans reproche, toutes les commandes sont bien positionnées et d’accès facile, et le système multimédia Display Audio continue d’être d’une simplicité remarquable. Ses gros boutons physiques et ses grandes icônes colorées répondent rapidement. Dans mon cas, la connexion Android Auto sans fil s’est effectuée sans tracas.
À l’arrière, l’Accord dispose d’énormément d’espace pour la tête et les jambes. Je me suis assis derrière le siège du conducteur qui était réglé pour ma taille (1 mètre 82), et je n’ai éprouvé aucune difficulté à trouver le confort. Deux connexions USB sont à la disposition des occupants à l’arrière, tandis que le modèle Touring ajoute des sièges chauffants.
Enfin, le coffre de l’Accord peut loger jusqu’à 473 litres de marchandise. Ceci lui permet d’être plus polyvalent que celui d’une Toyota Camry (425 litres) et d’une Kia K5 (453 litres).
L’Accord offre un choix de deux moteurs à 4 cylindres turbocompressés, soit de 1,5 et de 2,0 litres. L’hybride est toutefois composé d’un moteur à 4 cylindres du type atmosphérique de 2,0 litres et d’un minimoteur électrique alimenté par une batterie lithium-ion d’une capacité de 1,3 kilowattheure.
Cette motorisation, qui est jumelée à une transmission à variation continue (CVT), déploie une puissance totale combinée de 212 chevaux. L’Accord hybride est une traction, et Honda affirme que ses émissions de CO2 s’élèvent à 117 grammes par kilomètre, ce qui en fait l’une des rares voitures dans le parc automobile actuel à s’approcher des normes d’émission de l’EPA de 112 grammes de CO2 par kilomètre.
L’élément le plus frappant quand on conduit une Accord hybride, c’est de voir à quel point la transition entre le moteur thermique et le moteur électrique se fait en toute discrétion. Outre le témoin EV qui s’allume en vert au bas de l’instrumentation, il serait difficile de dire quel moteur entraîne cette berline.
L’une des grandes qualités de l’Accord a toujours été son habileté à pouvoir bien harmoniser confort au quotidien et conduite sportive, et même avec la présence d’une motorisation hybride sous son capot, elle continue de livrer la marchandise à ce chapitre. La déclinaison Touring est équipée d’amortisseurs adaptatifs qui se raffermissent quand on active le mode Sport. Son châssis est d’une précision remarquable dans les virages, et la prise en main du volant est superbe.
Pour ce qui du rendement de la motorisation en soi, on pourrait lui reprocher d’être pourvu de délais fâcheux en raison de la CVT et du fait que deux moteurs doivent s’activer. Mais une fois que tout fonctionne, l’Accord hybride fait preuve de franches accélérations et d’un impeccable rendement mécanique. Tout s’effectue en douceur et en silence, une rareté du côté des motorisations hybrides où l’on entend souvent le moteur thermique râler quand on le sollicite. En matière de performance, cette motorisation se situe donc entre le 1.5T et le 2.0T. Elle n’est aucunement désagréable à utiliser.
Durant ma période d’essai, qui s’est déroulée en plein mois de février et sur plus de 1 000 kilomètres autant en ville que sur l’autoroute, l’Accord hybride a enregistré une consommation moyenne de carburant de 7 litres/100 kilomètres. C’est raisonnable considérant la taille du véhicule et les conditions de la météo, mais je me serais attendu à quelque chose d’un peu plus bas venant de cette mécanique électrifiée.
La Honda Accord demeure une valeur sûre en raison de la qualité générale du produit, de son efficacité mécanique, de son degré de confort et de son excellente valeur de revente. Si vous n’avez pas besoin d’un VUS dans votre vie, sachez qu’il existe encore d’excellentes berlines sur le marché. L’Accord en est la preuve.
Considérant le prix de l’essence par les temps qui courent, l’hybride devient soudainement la motorisation la plus intéressante. Ajoutez à cela un dossier de fiabilité impeccable et des frais d’entretien à la baisse pour cette mécanique en particulier, et il est clair que RPM peut recommander l’achat d’une Accord hybride sans la moindre hésitation.