Quand GMC est arrivée avec la nouvelle génération de Sierra en 2019, nous avons été déçus. Déçus de sa qualité de finition, déçus de son comportement routier et surtout déçus qu’il accuse autant de retard en comparaison avec le Ford F-150 et le Ram 1500. Après une semaine à son volant, j’ai néanmoins pu constater qu’il a plusieurs atouts dans sa manche et qu’il n’en manque pas beaucoup pour qu’il redevienne concurrentiel.
Les camions pleine grandeur, c’est d’abord et avant tout une affaire de style. Et bonne nouvelle, le GMC n’en manque pas. Avec sa devanture à la fois musclé et raffinée, le GMC Sierra 2021 fait bonne impression. C’est particulièrement le cas de cette édition Denali peinte en noir, une combinaison classique dont le charme ne s’estompe pas avec le temps.
Les gigantesques roues de 22 pouces volent la vedette sur le côté du véhicule. Elles habillent le Sierra en lui donnant une prestance bienvenue, supérieure à celle qu’on obtient avec une Ford F-150 Platinum ou un Ram 1500 Limited.
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Ce ne sont pas les caméras qui manquent sur ce camion. En plus de la vision sur 360 degrés, le Sierra Denali est muni du rétroviseur caméra et de la fonctionnalité « remorque transparente », une exclusivité dans ce segment. On a aussi le marchepieds de hayon, qui comprend ici une chaine audio Bluetooth Kicker, et un toit ouvrant, malheureusement seulement simple.
Le prix de détail du modèle essayé est de 85 599 $ puisqu’il comprend l’ensemble Denali Ultimate et quelques options à la carte. C’est cher, mais ce n’est pas surprenant compte tenu du prix demandé par la concurrence.
C’est là où c’est le plus difficile pour le GMC Sierra. L’accès à bord n’est pas méchant, particulièrement en raison des marchepieds à déploiement électrique qui sont rapides, contrairement à ceux de certains concurrents. Une fois en place, cependant, on se retrouve dans des sièges qui n’offrent pas beaucoup de support pour les jambes et dont l’assise est particulièrement ferme.
Mais cet aspect ne saurait être aussi déplorable que la présentation du tableau de bord elle-même. Déjà, en 2019, le camion avait l’air dépassé et ce n’est pas mieux aujourd’hui. Pour l’instrumentation, qui s’avère claire et complémentée d’un affichage tête-haute, ça passe toujours, mais c’est la partie centrale qui désappointe.
L’écran de 8 pouces haut-perché commence à faire pitié dans une catégorie où le standard des camions bien équipés commande un écran d’une dimension minimale de 12 pouces. Les commandes de climatisation sont bien placées, mais ont l’air de provenir d’un camion de 2013, et la rangée de bouton tous pareils est confondante, un peu plus bas. De plus, même si on a un levier de vitesse à la colonne pour libérer la console, l’espace est mal exploité, surtout quand on compare avec un Ram 1500 qui est un champion à ce chapitre. Rajoutez à cela une qualité de finition ordinaire et des matériaux qui n’ont pas leur place dans un camion de ce prix.
À l’arrière, hormis un bon espace, il n’y a pas place au contentement. La banquette est dure, les appuie-têtes aussi et le fait de relever l’assise ne dégage pas complètement l’espace de chargement.
Le GMC Sierra Denali est disponible avec un choix de trois moteurs : le V8 5,3 litres de 355 chevaux, le 6-cylindres-en-ligne turbodiesel de 3,0 litres de 277 chevaux et le V8 6,2 litres de 420 chevaux. La boîte automatique à dix rapports est de série, tout comme le système 4x4, sur la version Denali.
Le camion à l’essai était équipé du plus puissant des trois, le V8 6,2 litres, un vieux moteur à tiges et culbuteurs. Celui-ci était en plus équipé d’un système d’admission d’air de performance et d’un échappement sport, deux équipements offerts en option.
Ce qui différencie le Denali des autres modèles GMC Sierra, c’est évidemment le niveau de luxe. Du point de vue technique, ce luxe passe par la présence d’une suspension adaptative magnétique qui évalue la route et qui ajuste la fermeté des amortisseurs pour améliorer le comportement routier. Le point négatif de cette suspension est la diminution de la capacité de remorquage; elle plafonne à 8 600 lb.
En conduite, le point fort du GMC Sierra est la mécanique. D’une grande souplesse, le V8 6,2 litres livre sa puissance avec vigueur et ardeur, chaque accélération étant accompagnée d’un vrombissement très agréable offert par l’entrée d’air et l’échappement optionnel. La transmission automatique à 10 rapports s’est révélée être d’une douceur remarquable, tout en ne manquant pas une occasion de rétrograder adéquatement lorsque nécessaire.
En courbe, le GMC surprend par sa fermeté, malgré la présence d’une suspension magnétique. On a affaire à une tenue de route pratiquement sportive, d’autant plus que la direction rapide permet de pointer le camion aisément et rapidement. J’ai toutefois été surpris du comportement sautilleur du camion; bien que ce soit moins pire qu’avec une suspension régulière, je ne m’attendais pas à ce que le camion se déhanche au franchissement d’une imperfection en courbe.
Là où le GMC rafle tous les honneurs, c’est en matière de calibration de freinage. La pédale est rapide, la course est courte et le freinage est solide. Malgré la grosseur du camion, la force de freinage inspire confiance.
À vitesse de croisière, le camion dort. Le silence de roulement est notable et c’est là où la suspension fait le meilleur travail. Les sièges sont malheureusement trop fermes, on s’en lasse après plusieurs heures au volant, nuisant à l’appréciation générale de l’habitacle.
En matière de consommation, le GMC fait bien. J’ai obtenu une moyenne de 12,0 litres/100 km, dont une grande portion a été obtenue sur la 401 entre Kingston et Montréal. Très bon, en dépit de la puissance du moteur.
Le GMC Sierra 2021 est concurrentiel en matière d’équipement, de caractéristiques, de mécaniques et même de capacité à travailler. Mais il laisse de côté un aspect qui ne pardonne pas dans une catégorie aussi compétitive que celle des camions pleine grandeur : la qualité de l’habitacle. Il ne manque pas grand-chose, mais vous conviendrez que ce défaut fait quand même toute la différence, surtout à ce prix.
La bonne nouvelle est qu’une mise à jour considérable, qui retouchera complètement son habitacle, est prévue pour l’année modèle 2022. À en juger ce qui a été fait pour le Chevrolet Silverado 2022, le changement sera drastique à bord et ce sera pour le mieux. Si vous le pouvez, je vous encourage à l’attendre si vous prévoyez acheter un GMC. Mais, si l’envie est trop pressante, sachez que ce camion est toujours recommandé par RPM.