Genesis GV80 Coupe 3,5T V6 E-SC AWD 2025 : Juste pour faire comme les autres

Depuis son introduction, en 2021, j’ai toujours considéré que le GV80 est un produit bien né face à la concurrence. Il est certain que la marque doit gagner ses lettres de noblesse et établir sa réputation face à la solide concurrence allemande. Dans le but de se maintenir à jour à la vitesse sud-coréenne, on arrive pour 2025 avec une collection d’améliorations dans la gamme du GV80. Toutefois, ce qui retient l’attention aujourd’hui c’est l’entrée du nouveau Genesis GV80 Coupé dans la gamme. Outre une plus forte personnalité, il reçoit une motorisation à suralimentation électrique qui était jusqu’à maintenant réservée à la grande G90.

Pas facile de s’imposer

Dans une mer de VUS toujours plus grande, il n’est pas facile pour une jeune marque comme Genesis de s’imposer. C’est d’autant plus difficile que ses concurrents sont des produits de luxe à forte personnalité auxquels le GV80 Coupé vient se frotter : les BMW X6, Mercedes-Benz GLE Coupé, Audi Q8 et, même, Porsche Cayenne Coupé. Il faut dire que l’équipe de Luc Donckewolke a réussi le passage de la version VUS à Coupé avec le GV80. Contrairement au X6, il n’est pas tombé dans la caricature. Genesis suit plutôt l’approche de Porsche en maintenant des feux arrière très proches de ceux du VUS.

Le « Coupé » se manifeste dans la ligne de toit fuyante vers l’arrière pour épouser le hayon. Afin de donner des éléments de style supplémentaires, l’aileron se soulève aux extrémités pour donner un effet « Double Bubble Dome » à la Zagato que je ne déteste pas du tout. Je trouve intéressant l’effet de « queue de canard » au hayon dont la base commence dans les ailes. Encore une fois, j’observe une belle maturité dans ce style d’autant plus que cet attribut permet d’éviter la nécessité d’un disgracieux essuie-glace arrière. Plus bas, le Coupé obtient des embouts d’échappement chromés bien en évidence. Le tour se complète avec des jantes de 22 pouces qui lui sont exclusives. L’assemblage est sans reproche.

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Ce je-ne-sais-quoi

Ce n’est un secret pour personne que Genesis est la marque de luxe du groupe Hyundai. Dans les faits, ce n’est pas un gros problème puisque plusieurs constructeurs l’ont fait, comme Honda et Toyota avec Acura et Lexus. Malheureusement, comme ces deux autres constructeurs, quand on est à bord du GV80 Coupé, on ressent moins l’effet de prestige qu’on retrouve dans les produits allemands. Ce n’est pas que le luxe n’est pas présent, pas de problème non plus avec la finition ou le confort, mais il manque ce je-ne-sais-quoi qui fait basculer une gamme de produits de luxe à prestige.

Comme le GV80 VUS, le Coupé obtient un écran OLED unique et en continu de 27 pouces qui sert à la fois à l’instrumentation et à l’intégration du système multimédia. Facile à consulter et à manipuler, je trouve qu’il y a un manque de recherche stylistique à l’instrumentation où l’on est contraint à des cadrans numériques très conservateurs. Heureusement le reste de l’écran offre une collection de commandes et de présentations qui permettent de vivifier le tout. Sa manipulation tactile est très simple et d’utilisation intuitive.

Genesis introduit un volant en forme de D avec un moyeu de petite taille. Cette configuration permet une bonne prise en main d’autant plus que le boudin est de bonnes dimensions. Comme sur les portières, les sièges et la console, on obtient des surpiqûres rouges du plus bel effet sur le volant. Sous l’écran, on dissimule les buses d’aération pour maintenir une apparence épurée. Une grande applique de fibre de carbone à la finition douteuse glisse du tableau de bord à la console. Un autre écran sert de doublon pour la gestion de la climatisation. Le reste de l’habitacle est recouvert de cuir de bonne qualité, alors que le pavillon est en suédine. Pour les plaisirs de nuit, un généreux éclairage d’ambiance agrémente le tout.

Habituellement, l’approche de Coupé nuit aux places arrière. Dans le cas présent, cette concession ne touchera que l’ouverture où la ligne de toit est plus basse. Une fois en place, le confort y est réel, et les dégagements sont amples. Le coffre est aussi assez généreux. Pour le moment, Genesis n’a pas divulgué les volumes officiels.

Un seul moteur

Au Canada, le Coupé n’a droit qu’un un seul moteur. Contrairement à d’autres marchés, on n’obtient pas le 4-cylindres turbo de 2,5 litres ou le V6 turbo de 3,5 litres de 375 chevaux. Chez nous, on passe directement au « gros » moteur qui est une évolution du 3,5— litres. Il s’agit du même moteur qu’on a découvert dans la grande berline G90. Sa différence est simple, avec l’apport d’un système d’hybridation légère à 48 volts, il assure la suralimentation électrique de la mécanique. Ainsi, sa puissance atteint 409 chevaux, et son couple, 405 livres-pieds. Comme ce système est situé entre le moteur et la boîte de vitesses à 8 rapports, on obtient un rendement de l’automatique passablement plus fluide que dans le GV80 régulier qui n’a pas droit à ce système.

Sur la route, l’aplomb est réel. La puissance est bonne, et, même quand on joue avec les différents modes de conduite, la mécanique n’est jamais brutale. En Sport +, toute la mécanique se réveille de même que la sonorité artificielle de la motorisation. La direction plus résistante se montre aussi plus en harmonie avec l’allure sportive du GV80 Coupé. On y gagne en plaisir, mais, encore une fois, on n’est pas à l’école des versions calibrées par M chez BMW ou AMG chez Mercedes-Benz. Le fait de l’hybridation permet un gain en matière de consommation ; en effet, au terme de ma semaine d’essai hivernale j’ai complété le tour à 11,3 litres/100 kilomètres.

L’apport de suspensions adaptatives donne le choix entre un confort souple ou plus ferme qui sied mieux au tempérament du véhicule. Ce GV80 Coupé est capable de donner une conduite dynamique et solide et de négocier des virages avec entrain et sans handicap significatif face aux allemands. La réactivité du pédalier m’a déçu au freinage. Elle se montre trop spongieuse pour l’obtention d’une bonne sensation de contrôle. Fait intéressant, le Coupé maintient la même capacité de remorquage que le VUS à 2 722 kilos (6 000 livres).

Conclusion

Genesis n’offre au Canada qu’une seule version tant en matière d’équipement que de motorisation ; on se retrouve donc avec le modèle complètement équipé. De ce fait, le prix de base est de 104 000 $. Le modèle à l’essai avec les frais, la taxe de luxe et une option de peinture atteignait 105 563 $. Même si le Genesis GV80 Coupé est un produit satisfaisant, c’est cher pour un véhicule qui cherche toujours à établir sa réputation.

De plus, si l’on se fie au GV80 d’occasion, ce n’est pas un produit qui conserve une bonne valeur de revente. Financièrement parlant, c’est un choix discutable, d’autant plus que la concurrence est mieux établie. Afin de voir comment le véhicule se placera dans le marché, nous vous recommandons d’attendre avant de vous lancer, d’autant plus que nous devons valider la fiabilité de cette évolution du V6 de 3,5 litres dont l’échantillonnage actuel est trop faible pour se faire une idée.

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