Sur notre marché depuis maintenant 2017, on peut dire que Genesis a pris son temps avant de se lancer dans le segment des VUS compacts de luxe. Maintenant que le Genesis GV70 2022 est arrivé, pouvons-nous dire que notre patience est récompensée ?
Genesis assure un lien fort entre la berline G70 et le VUS GV70. Cette familiarité se manifeste particulièrement à l’avant avec la composition des blocs optiques dont la forme est plus arrondie que celle découverte l’an dernier sur les G80 et GV80. Les feux de jour sont composés de deux fines bandes de DEL qui s’illuminent, alors que le soir, l’éclairage est assuré par de puissants projecteurs, aussi à DEL. Fait important, cette caractéristique s’applique à l’ensemble de la gamme, même le modèle de base Select à 49 000 $.
Deux tendances sont offertes sur le GV70. La première est plus conservatrice, avec les Select, Advanced (55 000 $) et Advanced Plus (59 000 $) où l’on retrouve des accents de chrome bien dosés à la grille de calandre, au pare-chocs, à la ceinture de fenestration et aux longerons de toit. Pour ces versions, la taille des jantes ira de 18 à 19 pouces.
Si l’on opte pour la seconde catégorie, soit les Prestige (63 000 $), Sport (68 500 $) et Sport Plus (75 500 $), tout le chrome passe au fumoir avec une teinte plus sombre. Le nez adopte également une présentation plus dynamique avec notamment des babines remontées pour les fausses prises d’air. Ici, les Sport et Sport Plus auront droit à des jantes de 21 pouces.
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Genesis joue d’audace en ne cherchant pas à imiter les trois ténors allemands (Audi Q5, BMW X3 et Mercedes-Benz GLC). On se tourne vers les plus dynamiques esthétiquement, les Porsche Macan et Alfa Romeo Stelvio. C’est saisissant quand on regarde les rondeurs du profil avec le long capot, la cabine déportée vers l’essieu arrière et le hayon fortement incliné. Du côté du coffre, ce qui frappe c’est la configuration à deux bandes horizontales à DEL pour les feux. Là encore, c’est distinctif. Je n’apprécie pas l’énorme applique de plastique noir sur le pare-chocs. Les stylistes veulent jouer de sportivité, mais cet aspect est raté. Cependant, j’aime bien les deux gros pots d’échappement. Étonnamment, les versions de base ont aussi cette abondance de plastique noir, seule la forme des embouts est différente.
Comment ne pas dire « WOW » quand on s’installe au volant d’un GV70. C’est frappant avec la version Sport Plus dont l’habitacle entier est recouvert d’un cuir nappa rouge avec surpiqûres diamantées sur les sièges. Tout est de première qualité pour ce qui est des matériaux comme les accents de fibre de carbone et l’exceptionnelle finition.
Avec une facture de plus de 75 000 $, nous sommes en droit d’avoir des gadgets et des bébelles. La liste est longue et très satisfaisante. Les sièges ont capté mon attention. Il faut dire que tout est mis en œuvre pour que chacun y trouve son compte : réglables dans tous les sens, soutien lombaire, chauffants, ventilés et, même, massants. Étrangement, cette dernière caractéristique est réservée au conducteur !
L’équipement est des plus complets avec une instrumentation en 3D exclusive au Sport Plus. Toutes les autres versions auront un cadran analogique standard et un écran de 8 pouces. Drôle de décision considérant qu’une Elantra à 30 000 $ a une instrumentation numérique de 10,25 pouces. Au sommet de la planche de bord, on joue avec un moniteur de 14,5 pouces fonctionnel et facile à manipuler. Erreur d’ergonomie, la molette pour assurer sa gestion est presque de la même taille que celle de la boîte de vitesses ; elles sont également très proches l’une de l’autre. On se trompe souvent. Critiques supplémentaires, les boutons de la climatisation sont petits, et la plaque en aluminium décorative à la console peut nous éblouir lors des journées ensoleillées.
À l’arrière, l’espace répond aux standards du segment. L’équipement se montre complet. Pour ce qui est du coffre, on va de 816 à 1 610 litres en fonction de la position du dossier, dans la norme de la catégorie.
À l’annonce du GV70, j’étais tenté de croire qu’on s’alignerait sur les motorisations de la G70, mais ce n’est pas le cas ; il faut regarder plus haut, du côté des G80 et GV80. À l’ouverture de la gamme pour les Select, Advanced, Advance Plus et Prestige, on obtient un 4-cylindres turbocompressé de 2,5 litres qui développe une puissance de 300 chevaux et produit un couple de 311 livres-pieds. La version à l’essai, tout comme la Sport, reçoit le V6 biturbo de 375 chevaux à 5 800 tours/minute et dont le couple véloce de 391 livres-pieds est disponible dès 1 300 tours/minute. Toutes les versions viennent avec une boîte de vitesses automatique à 8 rapports et avec le rouage intégral favorisant la propulsion de série.
En matière de comportement, quand la concurrence s’appelle Acura, Alfa Romeo, Audi, BMW Mercedes-Benz, Porsche ou Volvo, il n’y a pas vraiment de marge d’erreur. Le GV70 est dans l’obligation de livrer la marchandise s’il veut être crédible. Je n’ai pas été déçu, du moins avec le Sport Plus. Le mariage du moteur et de la boîte de vitesses fait un sans-faute. Le passage des rapports se fait en souplesse tout en maintenant un dynamisme non négligeable. Inutile d’insister sur le fait qu’on a plus de puissance que nécessaire.
Évidemment, il vient avec des avantages marqués comme des suspensions adaptatives qui lisent la route pour optimiser leur réaction tant en confort qu’en sportivité. De plus, la Plus offre un différentiel électronique à glissement limité. Tout est en place pour avoir du plaisir en virage, et j’en ai eu. L’aplomb est réel tout comme sa stabilité générale. Je me suis amusé dans l’attaque des courbes.
La direction répond au doigt et à l’œil avec précision. Évidemment, l’apport des quelques modes de conduite nous permet de le faire changer de personnalité. Pour libérer la bête, il suffit d’y aller avec le programme Sport + qui désactivera aussi le système de contrôle de la stabilité et le système d’antipatinage pour un plus grand plaisir. La glisse sera d’autant plus facile, et il est même possible de faire un départ lancé (Launch Control), une caractéristique qu’on voit rarement dans un VUS.
Est-ce que je considère le Genesis GV70 2022 comme une réussite ? ? Oui. Est-il devant la Sainte Trinité allemande ? Non, mais il est tout juste dans leur rétroviseur. Plusieurs raisons expliquent notre refus de lui donner des lauriers. Bien qu’il soit dérivé de la plateforme de la G70, mais avec les motorisations des G80 et GV80, avec des composants ayant démontré une bonne fiabilité pour le moment, il demeure un nouveau produit. De plus, il est cher, dans les mêmes eaux que les Allemands. Pour un nouveau joueur, on trouve ça présomptueux de la part de Genesis. Quelle sera sa valeur de revente dans 5 ou 10 ans ? Difficile de le prédire, on doute qu’elle soit supérieure aux marques établies. Ce GV70 est bien né, il ne lui reste plus qu’à se faire une réputation et démontrer hors de tout doute que la fiabilité est au rendez-vous sur une plus longue période.