Trois ans après son introduction, Ford arrive avec plusieurs améliorations esthétiques qui permettent au F-150 2018 d’avoir un nouveau souffle. Suivant l’approche de la Série Super Duty, les phares ont eu droit à un traitement plus imposant tout en étant plus dynamiques. Plus larges, ils servent maintenant de cadre à la calandre. Comme par le passé, on retrouve deux configurations de blocs optiques, le premier conventionnel comme sur le modèle à l’essai ou encore ceux assemblés uniquement avec des DEL et dont la signature visuelle est l’une des plus distinctives de l’industrie. Pour ce qui est des nombreuses calandres, là encore, elles diffèrent selon le niveau d’équipement. Pour le reste de la carrosserie, il ne se passe pas de grandes choses si ce n’est de la reconfiguration de la structure interne des feux. Franchement, Ford sait comment habiller une camionnette, ici, tout comme chez GM ou RAM, les versions et les possibilités esthétiques sont presque illimitées.
Le XLT est possiblement celui qui a le plus de sens dans l’ensemble de la gamme du F-150. On obtient toutes les caractéristiques de luxe et de confort nécessaires pour rendre ce produit efficace. Je sais qu’il existe plusieurs autres versions, toutes plus luxueuses les unes que les autres, mais en considérant qu’une camionnette est d’abord et avant tout un véhicule pour le travail, le groupe électrique complet qu’on y retrouve est, à mes yeux, amplement suffisant pour la grande majorité du public. Évidemment, il y a toujours place à la discussion!
Extrêmement bien pensée, la cabine du F-150, et ce, peu importe la version, se montre très efficace. On ne se cherche pas, les contrôles sont tous là où l’on s’attend à les voir. L’ergonomie générale ne récolte aucun reproche. Il y a bien quelques commandes un peu éloignées, mais considérant qu’il y a pratiquement deux fuseaux horaires entre le conducteur et le passager, c’est normal!
Une autre force du F-150, l’espace intérieur. On retrouve partout des cachettes pour y ranger des accessoires ou des articles personnels. Sous l’accoudoir de la console centrale, on découvre une aire de la taille d’une caverne, il faut presque une perche pour y récupérer les objets au fond… j’exagère à peine! Pour tous les occupants, on ne compte pas les dégagements. À l’avant, on jouit de multiples réglages pour trouver une position de conduite maximale. À l’arrière, on se croit dans une limousine tant l’espace entre la banquette et les passagers avant est ample. Une bonne note aussi à la modularité de l’assise arrière qui se redresse pour libérer des bancs de rangement. Divisible 60/40, on peut facilement transporter à la fois de gros objets en plus d’un ou deux convives.
Chez Ford, on parle à outrance du V6 EcoBoost de 3,5 litres. Premier du genre dans le F-150, il s’est vu rejoindre par le 2,7 litres. De plus petite cylindrée, il se montre tout autant efficace tout en étant plus économique à la pompe, deux avantages à considérer. Sa puissance de 325 chevaux et le couple de 375 lb-pi juxtaposés à la boite automatique à 10 rapports font des merveilles. Je pèse mes mots, il s’agit de l’une des meilleures combinaisons mécaniques dans une camionnette sur le marché actuellement. Bien que moins imposant que le 3,5 ou le V8 de 5,0 litres, il s’en tire très bien en matière de rendement avec une capacité de remorquage maximale de 8 500 livres et de chargement de 2 210 livres. C’est passablement moins que les 12 200 livres du 3,5 litres, mais pour une grosse majorité d’acheteurs ce sera amplement suffisant. Au terme de mon essai de plus de 900 kilomètres, j’ai obtenu une moyenne de 12,8 litres. C’est mieux qu’avec n’importe quels autres moteurs de la famille, mais considérant que j’ai fait beaucoup d’autoroute et à lège, je trouve ça encore un peu haut. Rien n’est parfait.
Je n’ai jamais été un amateur de la conduite d’une camionnette. La direction me semble floue, les suspensions sautillent un peu, leur habileté sur route me paraît toujours aléatoire et c’est beaucoup trop encombrant pour en tirer une forme d’agrément. Sans complètement me réconcilier avec ces aspects d’un bon vieux « pick-up », je dois admettre que le F-150 offre un comportement intéressant considérant ce qu’il est. Par contre, je m’interroge encore sur la pertinence d’avoir une direction sans aucune sensation et à laquelle on doit exagérer les mouvements pour obtenir une réaction. Est-ce qu’un concepteur de direction de camionnette a déjà entendu parler de précision? Au niveau des suspensions, on jouit d’une mollesse permanente jusqu’au moment, où l’on ajoute du poids. À ce moment, le F-150 se plante sur la route et devient passablement plus stable. Évidemment, dans cette situation, c’est la consommation de carburant qui paye le prix. Pour le freinage, considérant la masse d’un F-150, on doit jouer de vigilance. Le système fait bien le travail, mais les lois de la physique demeurent bien réelles. En situation d’urgence, le nez plonge beaucoup et déstabilise le véhicule, soyez prévoyants.
Le Ford F-150 est depuis les 52 dernières années le véhicule le plus vendu au Canada. Bien que je ne sois pas un amateur de la chose, je dois admettre que Ford maitrise l’art du « pick-up » mieux que quiconque dans le segment. Toujours à la fine pointe de la technologie et des innovations, il conserve généralement un ou deux coups d’avance sur la compétition. Pour 2018, Ford réitère cette réalité et n’est pas prêt d’y mettre un terme.