Le Ford Explorer fait partie des modèles-cultes chez Ford aux côtés de la Mustang, de la Série F et de la Pinto. Bon, oublions la Pinto. Pour 2020, l’Explorer profite d’une toute nouvelle génération, la sixième depuis son introduction au début des années 90. Utilisant une nouvelle plateforme qu’il partage avec le Lincoln Aviator, l’Explorer s’inscrit dans le segment des VUS intermédiaires à 7 places. Il a la tâche ingrate de rivaliser avec des modèles comme le Honda Passeport, le Toyota Highlander et le Subaru Ascent. Il est très apprécié des corps policiers ; on déteste aussi l’apercevoir dans le rétroviseur tous feux clignotant.
Vous avez besoin d’un VUS familial offrant de l’espace ainsi qu’un bon niveau d’équipement et capable de transporter tout l’attirail d’une famille pour un week-end? Le Ford Explorer ST fait partie des choix intéressants dans la liste des VUS à 7 places, mais, malheureusement, sa fiche de fiabilité lui a fait perdre des plumes par le passé.
Tout nouveau pour 2020, l’Explorer propose quatre versions. Celle de base, la XLT, est offerte au prix de base de 44 299 $, ce qui n’en fait pas nécessairement une aubaine par rapport à ses concurrents. La bonne nouvelle, c’est que vous obtenez de série le rouage intégral et un bon niveau d’équipement qui ne vous force pas à opter pour les versions haut de gamme pour obtenir toutes les commodités.
De notre côté, nous avons mis à l’essai la version ST – pour Sport Technologies – celle à vocation sportive. Avec l’engouement pour les VUS, presque tous les constructeurs (surtout les Allemands) s’amusent à créer des versions de hautes performances de leur VUS. Ford serait bien mal venue de se priver de ce lucratif marché, surtout que le Canada représente une contrée de choix pour tout ce qui touche la sportivité. D’ailleurs, qui aurait cru que le F-150 Raptor connaîtrait de succès ici ?
L’Explorer S, c’est surtout une question d’apparence. Notre modèle d’essai, tout en bleu, avec son échappement quadruple, ses jantes de 21 pouces, sa grille avant et ses garnitures de couleur noire dégageait tout un style. Il m’aura valu bien des commentaires positifs tout au long de mon essai. Les passants et les amis en avaient peu pour sa puissance supérieure, c’est surtout ce qu’il dégageait qui retenait toute l’attention. Les gens veulent de distinguer et ne veulent pas se retrouver au volant de l’Explorer de monsieur Tout-le-monde, c’est ce que le ST leur assure.
Entre l’Explorer de base et le ST, il y la version Limited, la seule pouvant être offerte avec une motorisation hybride. Au sommet de la gamme se trouve l’Explorer Platimun qui vous coûtera un peu plus de 65 000 $, mais qui offre tout le niveau d’équipement des VUS de luxe. Les versions XLT et Limited seront sans doute les plus populaires car le prix grimpe rapidement dans le cas des deux autres.
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L’intérieur et l’ergonomie du Ford Explorer ST 2020 ont été entièrement repensés par rapport à l’ancienne génération. Toutefois, les versions de base n’offrent pas la même sensation de qualité qu’on retrouve à bord des deux livrées plus cossues. Plusieurs détails de notre modèle d’essai faisaient la différence, notamment les surpiqûres grises des sièges, des portes et du tableau de bord, ainsi que les garnitures argentées. On aurait pu porter une plus grande attention à certains éléments comme le pédalier et le repose-pied.
Un autre élément à bord qui favorise les deux versions plus haut de gamme, c’est l’écran numérique de 12,3 pouces du bloc d’instrumentation qui vous permet de personnaliser l’information à afficher et, surtout, qui apporte une belle touche de modernisme. Les deux versions de base profitent d’une instrumentation plus classique et moins intéressante.
Vertical ou horizontal? C’est une autre des distinctions importantes dans le cas de l’écran tactile du système d’infodivertissement. Positionné à l’horizontale comme une tablette électronique dans les versions de base, comme dans beaucoup d’autres véhicules d’ailleurs, l’écran est plutôt placé à la verticale dans les Explorer ST et Platimun, comme si on voulait le mettre en vedette. Le tout n’est pas sans nous rappeler l’affichage à bord des Tesla et du nouveau Dodge Ram. On apprend rapidement à apprécier l’idée, surtout quand on utilise des applications de navigation.
Du reste, le Ford Explorer 2020 brille par son espace à bord, il en offre plus que bon nombre de ses concurrents, notamment en raison de sa largeur plus importante. Le tout se traduit également par un volume de chargement plus généreux que le Dodge Durango, le Toyota Highlander et le Subaru Ascent. Vous pourrez opter pour un modèle à 6 ou à 7 places en fonction du choix de la seconde banquette.
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Pour ajouter à la complexité du choix, Ford propose quatre mécaniques sous le capot de l’Explorer. Un 4-cylindres turbocompressé de 2,3 litres équipe de série les versions XLT et Limited, il développe 300 chevaux et produit un couple de 310 livres-pieds ; il est jumelé à une transmission automatique à 10 rapports. La version Limited est la seule qui peut être équipée, en option, d’une motorisation hybride composée d’un V6 de 3,3 litres et d’un moteur électrique positionné entre la transmission et le moteur.
Viennent ensuite deux V6 EcoBoost de 3,0 litres ; le premier qui équipe la version Platinum, déploie 365 chevaux et produit un couple de 380 livres-pieds. L’athlète de la famille, l’Explorer ST, profite du même moteur, mais les ingénieurs de Ford Performance – c’est d’ailleurs écrit « Ford Performance » sur la plaque des seuils de porte – ont réussi à extirper une puissance de 400 chevaux et un couple de 415 livres-pieds de la mécanique, ce qui fait du ST un VUS qui a tout autant d’attitude que de style. Aucun de ses concurrents directs n’en offre autant, sauf bien entendu, le Dodge Durango SRT fort de son V8 de 475 chevaux. Il faut songer qu’il faudra l’alimenter en carburant super, une dépense de plus à la pompe. La seule transmission offerte, c’est l’automatique à 10 rapports.
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Beaucoup d’efforts ont été déployés afin de favoriser le dynamisme de l’Explorer. Son rouage intégral favorise les roues arrière et leur envoie donc, en conditions normales, une bonne partie du couple, une programmation qui recrée le comportement des bolides à propulsion. La transmission automatique à 10 rapports fait du bon boulot, même si on la sent un peu plus hésitante quand on s’amuse à bousculer l’accélérateur, comme si elle devenait mal à l’aise face à nos demandes.
En soulevant le capot, on remarque la présence d’une barre antiroulis qui assure une rigidité supérieure à la carrosserie, mais, avec ses dimensions, l’Explorer n’a rien d’un coupé sport et, malgré les efforts, il n’a pas tout l’aplomb des VUS de hautes performances des Allemands. On apprécie ses accélérations musclées, mais ce n’est certainement pas un VUS de piste, à l’instar du Dodge Durango SRT.
Tous les Explorer sont offerts avec différents modes de conduite, l’Explorer ST en offre un de plus, le mode Sport. Ce dernier rend la direction plus directe pour une réaction plus sportive, et l’accélérateur devient aussi plus nerveux, attendant la moindre petite pression pour s’exciter. Malgré son échappement quadruple, le V6 n’a pas la sonorité d’un véritable bolide, surtout qu’on utilise un subterfuge technologique pour hausser sa sonorité.
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Si nous avions été déçus de l’exécution ST à bord du Ford Edge, les ingénieurs de Ford ont beaucoup mieux réussi la mission dans le cas de l’Explorer ST. Sans être aussi agile que certains VUS de hautes performances de luxe, il dispose de bonnes performances en général ; et en fin de compte, c’est surtout son style plus éclaté qui convaincra bon nombre d’acheteurs.
Il faut donner la chance au coureur, et nous espérons que cette nouvelle génération sera moins problématique que la précédente et, pour ces raisons, nous conseillons d’attendre avant de jeter votre dévolu sur le nouvel Explorer.