Chez Ford, on pousse l’hybridation comme jamais auparavant. On sait que l’Explorer Hybrid, contrairement au Toyota Highlander, ne vise pas que la réduction de la consommation de carburant. On veut aussi maintenir les qualités utilitaires reconnues de l’Explorer.
Étonnamment, l’Hybrid n’est disponible que sur la version Limited. Pour connaître le niveau d’équipement ou la motorisation qu’on retrouve sous le capot d’un Ford Explorer, il suffit de regarder la grille. Il s’agit de l’unique véritable distinction extérieure d’un modèle à l’autre. Le Limited se caractérise par la cote de maille et les bandes de chrome dans la calandre. C’est là que les antibrouillards apparaissent dans le pare-chocs. L’ultime différence, les jantes à 10 bras de 20 pouces au fini argenté. Pour ce qui est de savoir s’il s’agit d’un Hybrid ou pas, l’Explorer est tout aussi discret que l’Escape à ce sujet. On ne retrouve qu’une petite applique HYBRID sur le hayon. C’est tout.
J’aime beaucoup le style proposé par l’Explorer. La planche de bord est massive, mais assez basse pour ne pas être trop envahissante. Dans le Limited, on obtient tout l’équipement qui permet d’avoir une sensation de luxe. L’écran du système multimédia de 8 pouces a une approche un peu moins spectaculaire que les 10,1 pouces des versions ST ou Platinum, mais il permet l’intégration d’un espace de rangement additionnel. Je tiens à souligner que mon modèle d’essai jouissait d’une qualité de fabrication passablement supérieure à celle de l’Explorer ST dont Sam a fait l’essai à l’émission RPM.
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Au-delà des accessoires, l’aménagement intérieur est ce qui rend l’Explorer pertinent à la vie de famille. D’une manière générale, on obtient un confort décent pour tous les occupants. Évidemment, les passagers de la troisième rangée auront moins de dégagement, mais ils y trouvent leur compte malgré tout. L’accès à cette section se fait facilement en activant un levier ou en appuyant sur un bouton sur le dessus du dossier du siège.
Pour ce qui est du coffre, l’Explorer fait bien avec 528 litres, quand tous les dossiers sont en place, 1 264 litres avec le dossier des sièges de la troisième rangée abaissés et 2 132 litres avec tous les dossiers abaissés. Par comparaison avec le Toyota Highlander (455, 1 150, 2 387 litres), il est légèrement déficitaire quand tous les dossiers sont abaissés. Particularité toujours agréable, on peut rabattre tous les dossiers à partir de commandes électriques dans les parois du coffre.
C’est ici que le Highlander et l’Explorer se départagent en matière de VUS hybride. Là où Toyota propose un 4-cylindres de 2,5 litres jumelé à 2 moteurs électriques, Ford propose un bon vieux V6 de 3,3 litres associé à un moteur électrique de 44 chevaux qui se trouve entre le moteur thermique et la boîte de vitesses. En termes de puissance, Ford a nettement l’avantage avec ses 318 chevaux à 6 500 tours/minute et un couple de 322 livres-pieds à 3 000 tours/minute. Chez Toyota, on se contente maintenant d’une puissance combinée de 243 chevaux et d’un couple total de 263 livres-pieds. Du côté de Ford, les ingénieurs ont choisi la boîte automatique à 10 rapports et non pas une transmission à variation continue (CVT) comme chez Toyota. Pour ce qui est de la technologie des batteries, il y a aussi une variation. Ford intègre un système de refroidissement au liquide pour la batterie de 1,5 kilowattheure.
Avec ces différentes approches techniques, un avantage se dessine pour l’Explorer Hybrid : il peut travailler. Le couple électrique instantané à l’accélération limite l’intervention énergivore du moteur à essence. La poussée électrique se sent. Autre caractéristique digne de mention et possiblement la plus pertinente pour bien des consommateurs, la capacité de remorquage de l’Explorer se chiffre à 2 268 kilos (5 000 livres). C’est moins que ce que les autres mécaniques de l’Explorer peuvent faire, mais c’est mieux que le Highlander Hybrid qui plafonne à 1 588 kilos (3 500 livres).
La direction travaille assez bien, mais demeure peu communicative. Malgré ses 2 254 kilos, il demeure bien planté sur la route. Les suspensions du Limited sont plus souples que celles de la version ST que nous avons testée. On vise le confort, mais un soupçon de fermeté demeure bien présent, ce qui dynamise le comportement.
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Contrairement au Highlander Hybrid, il est très difficile de rouler sur le mode électrique. Même en cherchant à le provoquer, il est presque impossible d’éteindre le moteur thermique. C’est à ce moment qu’on réalise que l’hybridation sert de soutien et non pas de motorisation alternative. Contre toute attente, j’ai perçu certaines hésitations du côté de la boîte de vitesses. Elle me donnait l’impression de ne pas trop savoir comment gérer les deux mécaniques.
L’un des éléments qui justifieront de regarder pour un Explorer Hybrid est sa consommation de carburant. Au terme de mon essai avec mon Explorer Hybrid équipé de pneus d’hiver, j’ai obtenu une consommation moyenne de 10,5 litres/100 kilomètres. Sur les quelque 600 kilomètres, j’ai réussi à faire, à l’arraché, un peu plus de 50 kilomètres sur le mode électrique.
Quand on parle de conciliation, l’Explorer Hybrid est un bon exemple. Ford offre un produit qui joue la carte écoénergétique tout en refusant de faire une concession sur les capacités de remorquage. Personnellement, je trouve la consommation de 10,5 litres/100 kilomètres élevée pour un véhicule hybride, même de cette taille. Ford aurait pu faire un autre compromis et opter pour le V6 EcoBoost de 2,7 litres au lieu du 3,3-litres. L’économie de carburant aurait peut-être été plus intéressante et aurait probablement permis de conserver les 2 268 kilos à la remorque.
Pour l’Explorer 2020, on compte déjà 6 rappels. Disons que le départ de cette nouvelle génération de l’Explorer est boiteux. Par contre, bonne nouvelle, la fiabilité de l’année modèle 2021 est présente, pour le moment. Même s’il s’agit de l’Hybrid, conséquemment à notre recommandation quant à l’Explorer ST à l’émission RPM, nous devons avoir plus de recul avant de l’approuver.