Après la mode des VUS de plus en plus luxueux, on note un retour du balancier avec des VUS qui prétendent retourner à leurs racines, c’est-à-dire les activités hors route. C’est bien beau des roues de 22 et de 23 pouces sur un VUS, mais ce n’est pas particulièrement pratique quand on veut s’aventurer hors des sentiers battus. Bien que le Ford Expedition soit l’un des pionniers dans le segment en Amérique du Nord, une telle version manquait à la gamme. Pour 2022, on arrive avec le Timberline qui cherche à repousser les frontières de l’aventure pour ce géant des routes et des sentiers.
La fine ligne orange
L’Expedition a connu un rafraîchissement pour l’année modèle 2022. En 2023, pas grand-chose en matière de changement. Le Timberline est facilement reconnaissable parce qu’il intègre des éléments qui lui sont propres. Le plus frappant est la configuration du pare-chocs avant avec une fine ligne orange. Comme le modèle à l’essai était bleu pierre (600 $), le contraste était très apparent, d’autant plus qu’on retrouve une applique grise tout juste en dessous. Justement, sous le nez du véhicule, Ford ajoute une plaque de protection plus grande que sur les autres versions de l’Expedition. Le Timberline a aussi son propre design pour l’aménagement de la calandre. Les phares sont partagés avec les autres modèles, mais je tiens à souligner leur efficacité la nuit. De plus, les phares de route étaient à activation automatique, et, pour une rare fois, la calibration était bien faite.
De profil, Ford ne laisse qu’une ligne de chrome à la base de la fenestration. On maintient ainsi le caractère sportif du véhicule. Pour favoriser les capacités hors route, les jantes sont réduites à 18 pouces et sont, bien sûr, exclusives à cette version. En matière de pneus, là encore, on ne lésine pas avec des 32 pouces pour le hors-route. Pour le côté pratique, Ford inclut un marchepied, ce qui est une bonne idée considérant le fait que la garde au sol est surélevée à 10,6 pouces. Il faut toutefois être vigilant, le recouvrement n’est pas très adhérent, il est même assez glissant. Sur le toit, les longerons permettent de transporter encore plus d’accessoires ou des coffrets. Les barres transversales coûtent tout près de 400 $. Pour ce qui est de l’arrière, c’est assez tranquille, mais j’aimais bien l’accent orange sous les lettres EXPEDITION. D’une manière générale, la finition est bonne pour le segment tout comme la qualité de la peinture.
Bienvenue au salon
Que prendre pour un voyage de ski ou de randonnée au Vermont avec 4 gaillards et tout leur équipement? C’est donc avec les sacs de skis, les bottes et les valises pour 4 que j’ai fait ce périple. Le coffre a tout englouti sans même entraver ma visibilité, et je peux vous dire que nous ne voyagions pas léger. Le fait que la deuxième rangée de sièges de la version à l’essai était des sièges capitaines permettait même qu’on passe les skis. Pour la planche à neige, en diagonale derrière les dossiers. En ce qui me concerne, mes bâtons de marche n’ont pas causé de problème! Au compte, la version courte de l’Expedition, la seule livrable avec l’ensemble Timberline, peut engouffrer 546 litres derrière la troisième rangée, 1 628 litres avec 4 places en position comme durant l’essai et jusqu’à 2 962 litres si le dossier de tous les sièges est abaissé. Bien que ce soit généreux, c’est quand même passablement plus petit que le Chevrolet Tahoe qui offre 722/2 056/3 480 litres dans les mêmes conditions.
Au poste de pilotage, j’attire votre attention sur la présentation intérieure avec ses accents orange un peu partout comme sur la planche de bord et les surpiqûres sur les sièges. Ces derniers, vert cyprès, contrastaient avec l’orange. La visibilité est un point fort, la fenestration est généreuse même si l’on peut dire que le tableau de bord est un peu haut. Difficile de cacher ses origines de camionnette. Le confort des sièges est à prendre en considération pour tous les occupants, particulièrement aux deux premières rangées. À l’avant, les sièges proposent de multiples réglages en plus d’être chauffants et climatisés. Pour la deuxième ligne, ils sont sur glissière et chauffants. Les dégagements sont amples pour tous, même à la troisième rangée.
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L’instrumentation entière numérique de 12,4 pouces est bien faite avec des graphiques simples et clairs. On trouve beaucoup d’information, et, bien qu’il y ait beaucoup de possibilités, ce n’est jamais compliqué de s’y retrouver. Même approche pour l’écran de 15,5 pouces à la planche de bord qui regroupe toutes les commandes ou presque. Ford propose maintenant l’un des systèmes multimédias des plus efficaces, rapides et intuitifs à utiliser. Là encore, c’est un point marquant pour l’Expedition. Il faut cependant dire qu’on reçoit une très grande partie de ce généreux équipement dans le groupe 501A qui ajoute à la facture un montant de 10 895 $. Étant gigantesque, l’Expedition fournit plusieurs espaces de rangement secondaires dans l’habitacle. Bien que l’espace soit plus limité que chez certains concurrents, l’Expedition offre une expérience pour ses passagers qui est presque sans faute.
Pas de demi-mesure
Avec le Timberline, tout comme l’édition « Furtive » de haute performance, on obtient la plus puissante version du V6 biturbo de 3,5 litres. On parle ici de 440 chevaux dont le couple fait pas moins de 510 livres-pieds. Ce n’est jamais violent, même en optant pour le mode Sport. Sans surprise, Ford greffe sa boîte de vitesses automatique à 10 rapports. Je dois admettre que son rendement n’est pas toujours agréable, surtout avec les 4 premiers rapports aux passages souvent saccadés. Comme nous sommes en hiver, à 4 et avec des bagages, j’ai obtenu une consommation moyenne de 14,1 litres/100 kilomètres. Évidemment, il y a beaucoup d’autoroute dans cet essai. En ville, la consommation passe vite les 16 et les 17 litres/100 kilomètres. Et c’est sans parler de la capacité de remorquage à 4 182 kilos (9 200 livres), l’une des meilleures du segment. On vise la puissance, pas l’économie de carburant. Je m’interroge quand même à savoir pourquoi l’Expedition ne jouit pas, au moins en option, du V6 hybride PowerBoost livrable dans le F-150.
Avec le Timberline, on n’a pas que de gros bras sous le capot. On propose quelques changements, dont une garde au sol de 10,6 pouces contre 9,8 pour les autres versions. Le pont arrière a un ratio de 3,73 à 1 et un différentiel à glissement limité électronique. Les éléments de suspensions sont revus et adaptatifs en fonction du mode de conduite choisi. À ce compte, il y a 8 modes différents en plus des gammes haute et basse du rouage d’entraînement. Ces suspensions transforment complètement le comportement du véhicule par rapport aux autres dans la gamme. Elles sont plus souples, mais certainement pas plus molles. En aucun cas, on n’a l’impression d’être au volant d’un VUS dérivé d’une camionnette comme c’est habituellement le cas dans le segment. On flotte sur la route ; cependant, en virage, on perd du dynamisme avec le centre de gravité plus haut. Sans surprise, malgré les modes, la direction demeure peu communicative et aseptisée. C’est d’ailleurs une sensation qu’on partage avec le pédalier de frein qui est spongieux. Il faut y aller de fermeté pour mieux se sentir en contrôle.
Conclusion
Le Ford Expedition est, à notre avis, le meilleur achat dans son segment ; nous le recommandons. L’apport de la version Timberline est judicieuse dans la mesure qu’elle propose une nouvelle orientation au véhicule et fait bonne figure face à la concurrence en matière de compétence et de capacité. Là où il perd des plumes, c’est au chapitre du prix. Le Timberline 2023 débute à 90 940 $ alors que tous ses concurrents axés sur le hors-route sont entre 5 000 $ et 11 000 $ moins chers. Le modèle à l’essai excédait les 100 000 $ en raison de ses options. Oui, il offre la mécanique la plus puissante et la plus haute capacité de remorquage pour le genre, mais c’est encore cher.
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