Cinq ans
Ainsi se pointe l'édition 2018 de l'Expedition, une édition entièrement revue, une édition qui est en préparation depuis cinq ans. En fait, l'équipe qui vient de nous le présenter travaille déjà sur son remplaçant.
Les produits GM, eux, ont été revus il y a trois ans. A-t-on dormi au gaz chez Ford ? Clairement, même si on nous répond que les priorités étaient ailleurs... Depuis quand est-ce que l'un empêche l'autre ? Enfin...
Toujours est-il qu'une pente raide attend Ford pour ramener l'Expedition au sommet de sa catégorie.
A-t-elle accouché d'un produit suffisamment compétent pour accomplir cette tâche ?
Allons-y d'une analyse sommaire en cinq points.
1— Moteur
Il y a quelques années, Ford décidait que seul son V6 EcoBoost de 3,5 litres serait au service de ses gros VUS. Si le choix en a fait grincer des dents quelques-uns, force est d'admettre que c'était le bon, d'autant plus qu'aujourd'hui, la configuration de ce moteur met, au minimum, 375 chevaux bien éveillés au service de l’Expedition. Sous le capot des versions Platinum, la cavalerie est de 400 chevaux. Le couple, respectivement, est de 470 et 480 livres-pieds.
À l'accélération, franchement, on ne peut qu'être impressionné. La puissance y est et la livrée est bonne à tout régime, tout comme la souplesse. Il ne faudrait cependant pas imaginer que l'Expedition est l’équivalent d’un sprinter bedonnant capable de distancer Usain Bolt ; le véhicule demeure lourd.
Pour travailler de pair avec ce bloc, on retrouve la nouvelle boîte à 10 rapports que propose Ford. Il est encore tôt pour parler de son rendement et de sa fiabilité, mais ce premier test a été concluant. Une boîte qui sait se faire oublier est une boîte efficace.
2- Poids
Ford a fait perdre quelques 300 livres à l'Expedition grâce à l'utilisation d'une carrosserie en aluminium. Ça paraît et la différence ressentie au volant est semblable à celle qui a marqué le passage du F-150 en acier au F-150 en alu, en 2015.
Ça se ressent à l'accélération, bien sûr. En fait, on n'a plus l'impression qu'une remorque est constamment attelée à l'arrière, si on compare la sensation avec les anciennes versions à moteur V8. La direction, elle aussi, a gagné en légèreté. Nous avons été en mesure de la constater sur la route, mais aussi en conduite hors route.
Un bon pas en avant.
Pour la consommation, aucun miracle n'est possible avec une bête de la sorte. Ford annonce des médianes de 12,4 et de 13,2 litres aux 100 kilomètres selon la longueur de l'empattement. Il faut s'attendre à plus et une fois chargé, bien sûr, encore plus.
3- Capacités
L'Expedition, malgré tout le luxe qu'il peut avancer, demeure bien souvent choisi en raison de sa capacité de remorquage. Au maximum, ce sont des charges de 9 200 livres qui peuvent être tractées. L'ensemble de remorquage demeure optionnel à travers la gamme, en échange de 1 400 $. Il comprend l'ajout d'un radiateur plus robuste, d'un système d'assistance en marche arrière avec la remorque, d'un différentiel électronique à glissement limité, d'un rapport de pont de 3.73, de même que d'une boîte de transfert à deux vitesses.
Un ensemble hors route nommé FX4 peut aussi être sélectionné dans le catalogue pour 2 000 balles et comprend des modifications spécifiques à ce type de conduite, comme des plaques de protection et des amortisseurs avant pensés pour affronter les pires conditions. Des modes de conduites adaptés ainsi que des aides viennent faciliter la tâche du conducteur.
4- Habitacle
Vous le devinez, on a aussi tout revu à bord et règle générale, c'est bien fait. La recette qui a servi l'Explorer a été appliquée à l'Expedition. Nous avons donc droit à un environnement beaucoup plus luxueux que jadis et c'est reflété dans la facture (voir prix plus bas).
En raison de la taille du véhicule, l'espace à bord est évidemment roi, qu'on se trouve à l'intérieur de la variante à empattement court ou allongé, la MAX. Cette dernière propose un volume de chargement de 3 340 litres. Si vous manquez d'espace rendu là, c'est d'un fourgon dont vous avez besoin.
Plus on grimpe dans la gamme, plus le niveau de luxe est apparent. La facture, du modèle de base XLT à la variante Platinum en passant par la Limited, est salée. Respectivement, on parle de 59 999 $, 72 999 $ et 80 999 $. Les deux dernières sont livrables en version allongée MAX, moyennant un ajout de 3 000 $.
5- Style
Enfin, s'il y a un élément qui commençait à nuire à l'Expedition, c'était son style, figé dans le béton. Là, on vient de moderniser ses lignes et le monstre risque de plaire davantage. Ce qui est intéressant à noter, c'est l'incroyable ressemblance entre l'allure générale de l'Expedition et l'approche préconisée chez GM. Ce qui fonctionne pour un doit fonctionner pour l'autre, a-t-on certainement réfléchi chez Ford.
Est-ce que ce nouvel Expedition séduira autant les amateurs du genre que le trio de produits commercialisés par GMC ? Pas sûr. Mais, puisque les goûts ne se discutent pas, ce sont les consommateurs qui auront le dernier mot.
L'Expedition était sérieusement dû pour une mise à jour. Maintenant que c'est fait, reste à voir quel genre de rattrapage Ford pourra effectuer auprès des produits de la General Motors. Vos prédictions valent les nôtres.
La seule chose dont nous sommes sûrs, c'est que certains acheteurs voudront continuer à profiter d'un moteur V8, qu’importe ce que diront les chiffres.
Nul doute, la pente sera raide pour Ford.