Conduire le Ford Escape hybride 2021 m’a permis de faire un constat de taille : tous les VUS sous-compacts devraient proposer, de série, une motorisation hybride, question de réduire les frais d’utilisation. Voilà un argument central lorsque les jeunes familles de la classe moyenne achètent un véhicule du genre. Hélas, l’industrie ne semble pas être du même avis. C’est ce qui permet au moins à cet Escape de se retrouver dans un segment très exclusif où il n’affronte que deux (bientôt trois) concurrents. Mais réussit-il à les détrôner ? C’est ce qu’on a vérifié.
Par concurrents, je parle, bien sûr, du Toyota RAV4 hybride, du Hyundai Tucson hybride et bientôt, du Kia Sportage hybride. Non, Honda ne commercialise toujours pas le CR-V hybride chez nous. Rappelons que l’Escape a été le premier VUS compact à proposer une motorisation du genre en 2005.
Outre le subtil écusson hybride que Ford lui a apposé sur le coffre, il n’y a pas grand-chose qui permet à cet Escape de se distinguer des autres déclinaisons. Certains apprécieront toutefois cette subtilité.
Je continue de croire que ce coup de crayon est raté. Cet Escape, introduit en 2020, s’éloigne plus que jamais de ses racines aventurières, des qualités qui reviennent désormais au Bronco Sport, lequel repose sur la même architecture. L’Escape de quatrième génération affiche plutôt l’allure d’une grosse compacte à hayon, mais le design est fade, homogène et sans personnalité. Disons qu’il se fond hyper bien dans la circulation.
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Un Escape hybride SE de base se détaille à 34 844 $, y compris les frais de transport et de préparation, ce qui lui permet d’être un peu moins cher qu’un RAV4 hybride LE (35 209 $) et qu’un Tucson hybride Luxury (40 724 $). Mon exemplaire profitait toutefois de quelques options, ce qui faisait gonfler la facture à 40 699 $.
L’habitacle de l’Escape propose une instrumentation simpliste mais efficace où tout est bien présenté et facile à saisir. L’accès à bord est facile grâce à un toit élevé, la visibilité est excellente, et on a l’impression d’être assis derrière le volant d’une voiture tellement ce véhicule est bas. Je reproche toutefois au siège du conducteur d’être dur et inconfortable, surtout pour les longs trajets.
La qualité de la finition m’a également déçu. L’Escape est tapissé de plastiques bon marché et de surfaces dures. On obtient quelque chose de nettement plus haut de gamme à bord d’un RAV4.
L’interface multimédia Ford Sync3 de l’Escape se révèle le logiciel d’ancienne génération (Ford propose maintenant Sync4 dans d’autres modèles), mais il continue d’être convivial, simple et rapide à utiliser. La connectivité à Android Auto (dans mon cas) s’est faite rapidement, et la carte de navigation a été agréable à utiliser lors d’un séjour à Toronto.
L’accès à l’arrière est tout aussi facile qu’à l’avant, et le dégagement pour les jambes et la tête est bon sans être excellent. On ressent nettement plus d’espace dans un RAV4. Il en est de même du volume du coffre. Bien que les 1 925 litres qu’offre son habitacle une fois le dossier des sièges abaissé sont plus que suffisants pour les besoins d'une jeune famille, un RAV4 hybride (1 976 litres) et un Hyundai Tucson hybride (2 119 litres) demeurent plus volumineux.
Le moteur thermique principal de l’Escape hybride est un 4-cylindres de 2,5 litres de 165 chevaux et 155 lb-pi de couple. Ford intègre ensuite un moteur électrique à même la transmission à variation continue (CVT), puis un deuxième minimoteur électrique sert ensuite de générateur pour faire tourner les accessoires.
La puissance totale combinée s’affiche donc à 200 chevaux.
Oui, l’Escape hybride est équipé du rouage intégral par l’entremise d’un système mécanique, y compris un arbre de transmission et un différentiel arrière, tout comme un Escape ordinaire. L’Escape hybride peut rouler sur le mode tout électrique, mais seulement à très basse vitesse (sous les 45 kilomètres/heure) et pendant une très courte durée.
J’ai parcouru Montréal-Toronto aller-retour au volant de cet Escape, ce qui m’a vraiment permis de mettre à l’essai sa consommation de carburant. Je vous le confirme : il s’agit d’un VUS compact frugal, et dont la consommation moyenne n’a jamais dépassé les 7,5 litres/100 kilomètres.
Pour un véhicule de ce gabarit équipé des 4 roues motrices, c’est bien, mais ça demeure haut en comparaison avec le 5,8 litres/100 kilomètres qu’annonce le constructeur. Ce chiffre est toutefois clairement mieux que ce qu’enregistrent la plupart des VUS compacts à moteur thermique, soit d’environ 10 litres/100 kilomètres.
Ce que l’Escape perd en matière de confort et de finition d’habitacle, il le regagne dans sa dynamique de conduite hautement engageante. Oui, engageante. Je parie que vous ne vous attendiez pas à ce genre de commentaire dans un essai de VUS hybride, n’est-ce pas ?
À ma grande surprise, l’Escape hybride s’est avérée très habile sur une route sinueuse de campagne. Il colle à la chaussée, sa direction est précise et procure une bonne rétroaction. On peut le pousser davantage dans les virages et découvrir un châssis hautement bien calibré, à un point tel qu’on presque l’impression de conduire une sportive du type « hot hatch ».
L’instantanéité du groupe motopropulseur m’a également plu. Le fait que le moteur électrique soit logé à l'intérieur de la CVT fait en sorte que tout réagit beaucoup plus rapidement que du côté des autres hybrides. Ce moteur électrique permet également de camoufler l’effet élastique normalement ressenti avec une CVT.
Et ça avance ce petit VUS-là ! Les accélérations sont franches et les reprises du groupe motopropulseur s’effectuent rapidement. On remarque un groupe motopropulseur beaucoup plus silencieux que celui du RAV4 et du Tucson hybride, et tout semble mieux s’harmoniser, surtout en conduite nerveuse.
Dans la mince catégorie des VUS compacts hybrides, l’Escape s’en sort somme toute haut la main, du moins, au chapitre de la consommation de carburant et du plaisir de conduire. Le problème, c’est que des concurrents plus complets et mieux assemblés chez Toyota et Hyundai viennent lui voler la vedette, ce qui le force à passer à la troisième position.
Cela dit, en raison d’un dossier de fiabilité acceptable depuis son arrivée sur le marché et de ce qu’il apporte à la catégorie, l’Escape hybride demeure un véhicule que nous recommandons.