Ford n’a pas fait que lancer un autre VUS compact, elle est revenue avec l’appellation Bronco, et, pour plusieurs, ça ne doit pas être pris à la légère. Je me demande seulement s’il est à la hauteur et digne du nom ou si ce n’est que du marketing.
Les stylistes de Ford frappent fort avec le Bronco Sport. D’abord, il y a les références au vrai Bronco 2021 qui multiplie les liens historiques avec l’original des années 1960. Malgré cette proximité, le Sport arrive avec sa personnalité. L’élément clef se retrouve à l’avant dans l’aménagement de la grille de calandre, le rond des blocs optiques et le trait carré du capot. Les arches de roues et les bas de caisse sont bien protégés et se nettoient facilement. Toujours de profil, Ford intègre un panneau de custode noir qui contraste avec la carrosserie, mais s’harmonise avec la ceinture de fenestration. À l’arrière, on suit une approche rectiligne avec des feux ayant un cadrage à DEL. D’un point de vue pratique, au coffre, on ne peut ouvrir que la vitre ou encore le hayon au complet.
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Ford propose 4 versions du Bronco Sport : Base, Big Bend, Outer Banks et Badlands. Le Badlands est au sommet et le plus distinctif, notamment avec ses projecteurs avant entièrement à DEL. Étant orienté vers le hors-route, il est le seul à recevoir des jantes de 17 pouces, les autres roulent sur des jantes de 18 pouces. Si les jantes du type roues d’acier vous intéressent, il s’agit d’une option qui vous coûtera 1 000 $. Le Bronco Sport intègre aussi une plaque de protection à l’avant et des crochets d’ancrage. Ford comprend que les amateurs aiment la personnalisation. Pour cette raison, on découvre une variété de couleurs comme le gris cactus de la version à l’essai. Le toit peut être noir ou gris. Je donne une bonne note à Ford pour la qualité de l’assemblage.
Le Bronco Sport dans sa version Badlands avec l’ensemble d’options du même nom à 3 000 $ en met plein la vue. Le style est moderne tout en ayant un petit quelque chose de rétro que j’aime bien. Toute la nacelle d’instrumentation et le haut du tableau de bord sont regroupés dans un cadrage de couleur cuivre du plus bel effet. On récupère la couleur pour les sièges en cuir et suédine. La partie supérieure de l’habitacle est recouverte de tissu noir ajoutant à la sensation de qualité.
C’est un sans faute pour l’ergonomie avec des commandes simples et faciles à manipuler. L’instrumentation n’est que partiellement numérique, mais elle fournit beaucoup d’information à partir de l’ordinateur de bord. Étrangement, Ford n’intègre pas son système multimédia SYNC4, on doit donc se contenter du 3. L’équipement est généreux avec des sièges et un volant chauffants ainsi qu’un toit ouvrant non panoramique.
L’accès est difficile à l’arrière avec une ouverture limitée de la portière. Le passage pour les pieds se montre étroit. En position assise, je trouve génial le toit en estrade libérant l’espace pour la tête. Par contre, pour les jambes, on se frotte vite contre le dossier. Malheureusement, la banquette est fixe et non inclinable vers l’arrière. Fait intéressant, la version Badlands comporte un recouvrement de sol en caoutchouc pour faciliter l’entretien.
Ford intègre une foule d’astuces. Il y a un coffre dans la banquette, une pochette profonde avec une fermeture à glissière dans le dossier et, même, des languettes de tissu pour y accrocher des objets. Dans le coffre, j’avais l’option de la tablette qui sert également de séparateur. Cette option vaut les 200 $ qu’on en demande. Malgré la présence d’un seuil élevé, le Bronco Sport propose un volume de chargement entre 821 et 1 700 litres. Le Jeep Cherokee Trailhawk, son principal concurrent, se limite entre 730 et 1 548 litres.
Pour toutes les versions sauf le Badlands, on obtient un 3-cylindres de 1,5 litre dont la puissance fait 181 chevaux, et le couple, 190 livres-pieds. J’avais la motorisation la mieux adaptée : le 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres d’une puissance de 250 chevaux et d’un couple de 277 livres-pieds. Ce moteur est couplé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Grosse déception, sa capacité de remorquage n’est que de 1 000 kilos (2 200 livres), alors que celle de l’Escape atteint les 1 591 kilos (3 500 livres). Cherchez l’erreur !
Outre cette mécanique, le Badlands est le Bronco Sport qui fait honneur à son nom avec plusieurs attributs techniques comme le système de gestion du rouage « G.O.A.T. » à la console qui permet le passage d’un mode de conduite à l’autre (il en compte 7). Dédiés au hors-route, cette version offre un différentiel arrière autobloquant à double embrayage, l’assistance en descente abrupte et des suspensions plus fermes et surélevées qui donnent une garde au sol supérieure d’un pouce par rapport aux autres versions.
Comme il se doit, mon expérience au volant du Bronco Sport se fait en deux temps : sur et hors route. Dans un contexte de conduite de tous les jours, j’ai découvert un produit agréable avec une direction précise et communicatrice. Favorisant la traction, l’effet de couple ne se fait pas attendre à l’accélération. Les sensations quant à la boîte de vitesses varient beaucoup en fonction du mode de conduite. Sur les modes ECO et Normal, j’ai eu l’impression qu’elle glissait à l’occasion, alors que sur le mode Sport, elle devient plus saccadée. Avec ce dernier mode, on extirpe bien la puissance du moteur, et l’agrément de conduite devient réel d’autant plus que les suspensions plus fermes y contribuent.
Avec le Bronco Sport, il faut quitter la route, c’est là qu’il m’a le plus impressionné. Les conditions étaient difficiles avec de la boue, de la neige, des roches, des roulières profondes, le forfait. Selon l’un des 4 autres modes, le rouage intégral devient beaucoup plus sensible ; alors le différentiel se verrouille pour optimiser la traction avec Boue et Sable. Je ne dirais pas que le rouage du Bronco Sport est aussi perfectionné que celui d’un Cherokee Trailhawk, mais il demeure supérieur aux autres dans la catégorie. Au terme de mon essai sans ménagement, j’ai obtenu une moyenne de 10,1 litres/100 kilomètres. Considérant la puissance et les capacités du Bronco Sport, cela me semble décent.
Le Ford Bronco Sport 2021 n’est pas parfait, mais je considère qu’il s’agit là de l’un des meilleurs produits fabriqués par Ford depuis des années. C’est peut-être un Bronco junior, mais il a répondu et, même, dépassé mes attentes. Avant de le recommander, nous devons attendre de voir quelle sera sa fiabilité. Si tout va bien, Ford aura un produit extrêmement sérieux entre les mains.