Absent du paysage depuis 25 ans, le Ford Bronco revient en 2021 avec un modèle qui a peu à voir avec le modèle qu’on a connu dans le passé. Le Ford Bronco moderne de sixième génération se décrit surtout comme un VUS intermédiaire stylisé, amusant et, surtout, redoutable hors des sentiers battus. Il tentera surtout de voler des parts de marché au Jeep Wrangler, le roi de la discipline depuis des décennies. Comment Ford a-t-elle l’intention de le démarquer ? Grâce à des capacités hors route à haute vitesse supérieures issues de l’ADN du Ford Raptor.
D’abord, il ne faut pas confondre le Ford Bronco et le Ford Bronco Sport. Ce dernier lorgne du côté des VUS compacts et utilise la plateforme du Ford Escape, alors que le Bronco est plus imposant et beaucoup plus capable, c’est pourquoi il repose sur la plateforme du Ford Ranger.
Ford a décidé de faire du Bronco un véhicule « cool » dans tous les sens du terme. Le constructeur s’est donné la peine de trouver des appellations très originales pour les diverses versions, Big Bend, Black Diamond, Outer Banks, Wildtrack et Badlands. On a probablement laissé le petit nouveau décider du nom de la version de base ; pour impressionner ses collègues, il a eu une idée de génie en la baptisant « Bronco Version de base ».
Fait intéressant, ces versions ont toute une personnalité propre. Une est équipée pour la vie de tous les jours (Big Bend), une autre est plus urbaine (Outer Banks), et la Badlands est la plus capable en hors-route, l’équivalent du Jeep Wrangler Rubicon.
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Il faudra donc débourser 40 499 $ pour vous payer un Ford Bronco à 2 portières, 45 749 $ pour un exemplaire à 4 portières. C’est tout de même environ 3 000 $ de plus qu’un Jeep Wrangler Sport à 2 portières, mais vous paierez un prix similaire chez Jeep pour un Wrangler Unlimited à 4 portières. Quant aux options, la liste est longue ; vous pourrez personnaliser votre Bronco à souhait avec plus de 200 accessoires, mais la facture grimpera tout aussi rapidement.
Les versions à 2 portières sont proposées de série avec le toit rigide modulaire, tandis que celles à 4 portières ne sont offertes qu’avec le toit souple, sauf dans le cas de la livrée Wildtrak. Cette situation n’est que temporaire (probablement le temps que Ford règle ses problèmes de toit), toutes les versions à 4 portières seront offertes avec le toit modulaire dès l’an prochain ; ça vaut la peine de patienter car, à mon avis, le véhicule est moins sexy avec le toit souple.
À l’intérieur, on retrouve un habitacle misant sur le plastique et laissant entrevoir des sections de métal et des garnitures peintes aux couleurs de la carrosserie. On comprend que l’intérieur est surtout axé sur la simplicité d’entretien puisqu’il est possible de retirer le toit et les portières, ce qui, bien entendu, laissera pénétrer la saleté. J’ai moins aimé le revêtement intérieur du toit rigide, un simili-tapis d’apparence bas de gamme.
Le tableau de bord est très carré, l’effet est assez classique, mais l’écran d’instrumentation entièrement numérique apporte une touche de modernité. On retrouve au centre un large écran tactile de 12 pouces qui permet de contrôler un peu tout à bord. Il est propulsé par la dernière génération du système SYNC de Ford, c’est très efficace et convivial.
Avec sa forme carrée et ses larges sections vitrées, la vision à bord est excellente, même les passagers arrière pourront profiter du paysage. Le toit surélevé apporte aussi un bon dégagement pour la tête, et le tout assure un volume de chargement de loin supérieur au Wrangler.
Sous le capot, la plupart des versions profitent de série d’un 4-cylindres turbocompressé de 2,3 litres développant une puissance de 300 chevaux et produisant un couple de 325 livres-pieds en utilisant du carburant super. Vous pourrez toujours l’abreuver de carburant régulier, mais vous laisserez environ 25 chevaux au passage.
Un V6 biturbo de 2,7 litres est aussi offert, il développe une puissance de 330 chevaux et produit un couple de 415 livres-pieds sur de l’essence du super. Le moteur à 4 cylindres peut être jumelé à une boîte de vitesses manuelle à 7 rapports, offerte de série, ou à une automatique à 10 rapports, en option. Notez cependant que l’automatique à 10 rapports sera l’unique configuration pour le moteur V6.
Le Ford Bronco 2021 profite aussi d’un système de gestion du terrain appelé G.O.A.T. (pour « Goes Over All Terrain »), conçu afin d’optimiser les performances en fonction du terrain. Il comprend jusqu’à huit modes de conduite : Normal, Éco, Sport, Glissant et Sable, Course dans le désert, Boue/ornières ainsi que Roche/traction pour la conduite hors route. Tous ne sont pas nécessairement offerts dans chaque version. Deux types de systèmes à 4 roues motrices sont disponibles ; les deux différentiels sont verrouillables.
Une version hybride devrait aussi être proposée ultérieurement, tout comme une livrée Warthog encore plus dévergondée qui emprunterait la mécanique du Ford F-150 Raptor.
Puisqu’il s’agit d’un premier contact, mon expérience au volant du Ford Bronco 2021 s’est révélée assez courte et surtout axée sur le hors-route. J’ai pu mettre à l’épreuve tous les systèmes du Bronco Badlands et je dois avouer que le véhicule a tout ce qu’il faut pour suivre de près le Jeep Wrangler, et ce, même dans les endroits les plus extrêmes.
J’ai bien aimé la présence d’une caméra à l’avant qui, par l’entremise de l’écran du système d’infodivertissement, me permettait de voir la route devant, et ce, même lorsque mon Bronco avait le nez dans les airs. Les technologies modernes ont littéralement rendu la conduite hors route aussi facile qu’une marche dans le parc.
Malgré ses compétences, il lui faudra tout de même faire ses preuves dans les sentiers les plus robustes, car de nombreux passages dans une fosse de boue a bloqué l’alternateur de quelques véhicules d’essai, empêchant la batterie de se recharger correctement. Le Jeep Wrangler a fait ses preuves depuis des décennies, le Ford Bronco à tout à prouver.
Sur la route, le moteur turbocompressé de 2,7 litres dispose d’une bonne puissance, c’est surtout son couple généreux de 415 livres-pieds qu’on apprécie quand vient le temps d’effectuer une manœuvre de dépassement ou simplement pour s’insérer dans la circulation. Toute cette puissance a un prix, et c’est celui d’une consommation très élevée, semblable à celle d’un F-150.
J’aurais bien aimé mettre les autres versions à l’essai, car mon véhicule, un Bronco Badlands, était bien adapté au hors-route, mais sa direction molle, ses pneus surdimensionnés et sa suspension à fort débattement n’ont rien pour en faire un véhicule très agréable sur l’autoroute. Il est fort probable que les autres versions offrent un meilleur équilibre à ce chapitre, des essais plus complets nous permettront d’en apprendre plus.
Le Ford Bronco 2021 se compare à un jouet, il offre une panoplie de fonctionnalités qui permettent à son propriétaire de s’amuser allègrement. Puisqu’il est à sa première année de commercialisation, nous ne le recommandons pas. Il doit faire ses preuves et démontrer qu’il sera en mesure de conquérir tous les terrains tout en restant en seul morceau.