Toute la gamme du Ford Bronco est maintenant complète. Avec l’arrivée du Raptor, l’été dernier, le VUS hors route de Ford propose désormais jusqu’à 8 versions différentes, sans compter une quantité presque infinie d’options de personnalisation. En effet, Ford est officiellement armée pour affronter Jeep avec son Wrangler sur plusieurs flancs.
Toutefois, historiquement, le Bronco, comme son principal adversaire chez Jeep, est un véhicule a 2 et non à 4 portières. Étant personnellement adepte de ce type de configurations, je l’ai mis à l’essai sur une période d’une semaine. Mon véhicule d’essai était équipé de la boîte de vitesses manuelle, ce qui m’a permis de goûter à l’inspiration originale de ce modèle iconique.
En ayant plus avec moins
Si j’avais à configurer un Bronco, il serait très semblable à cet exemplaire car c’est dans sa configuration à 2 portières qu’il se rapproche le plus du concept initial imaginé par Donald Frey – aussi responsable de la Mustang – en 1966. J’irais même avec quelque chose d’encore plus dénudé que ce modèle Badlands qui se situe tout de même vers le sommet de la gamme. Il est le cinquième de six déclinaisons de Bronco à 2 portières, se positionnant sous le Wildtrak à un prix plutôt élevé de 58 944 $. Mon exemplaire en valait 60 484 $ avec les options ajoutées. Ça monte vite !
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Au moins, à ce prix, Ford ajoute une panoplie d’options qui permettent au véhicule de mieux performer en situation hors route : des pneus de 33 pouces, la possibilité de désengager la barre stabilisatrice avant, des amortisseurs de marque Bilstein, des différentiels avant et arrière autobloquants et des détails esthétiques uniques au Badlands, notamment.
En configuration à 2 portières, le Bronco est plutôt mignon en raison de son court empattement. Les gros pneus du modèle Badlands lui confère toute une allure aventurière. Dans cette configuration, il affiche une apparence beaucoup plus singulière et axée sur le hors-route.
Plus petit, mais tout de même polyvalent
Le Bronco continue de séduire par son habitacle hautement fonctionnel. On y retrouve de gros boutons physiques pouvant facilement être manipulés avec des gants, des compartiments de rangement pratiques et des matériaux rugueux permettant d’encaisser plusieurs va-et-vient salissants tout en étant facilement nettoyables. Le système multimédia Sync 4 est rapide à répondre, moderne, attrayant, et il m’a permis de rapidement se synchroniser à Android Auto.
L’empattement plus court et l’absence de 2 portières réduisent évidemment l’espace de chargement total de ce Bronco. Quand on replie le dossier des sièges arrière, on se retrouve avec 1 481 litres contre 2 350 d’espace total. C’est un sacrifice assez considérable, donc songez-y avant d’opter pour un Bronco à 2 portières. À éviter si vous devez transporter avec vous un ou deux enfants et les accessoires qui les accompagnent.
Toutefois, pour une personne seule ou en couple, ce format fait amplement l’affaire ; il demeure somme toute polyvalent, un peu à la saveur d’une voiture compacte à hayon. Son vaste habitacle carré lui permet de toujours être spacieux, et l’accès à l’avant est hyper facile grâce à une portière dont l’ouverture est très large.
Il faut toutefois grimper à bord quand le véhicule est équipé de gros pneus comme mon exemplaire. Heureusement, des poignées sont ingénieusement bien placées pour faciliter l’accès à bord.
Grimper à l’arrière se révèle tout aussi simple grâce à un siège qui s’escamote rapidement et qui laisse place à un espace assez grand pour que même un individu de plus grand gabarit puisse y accéder. Et une fois à bord, le grand dégagement pour la tête qu’octroie la forme du toit empêche l’expérience d’être désagréable. Deux personnes de 6 pieds peuvent s’assoir l’un derrière l’autre dans un Bronco à 2 portières sans problème.
La motorisation la plus intéressante
Le Bronco à 2 portières est plus court que son grand frère de 400 millimètres. C’est surtout en raison d’un empattement qui passe de 2 949 à 2 550 millimètres.
Les consommateurs ont le choix de deux motorisations : un 4-cylindres turbocompressé de 2,3 litres ou un V6 biturbo de 2,7 litres. Mon exemplaire était équipé du moteur à 4 cylindres, à mon avis la motorisation la plus intéressante, surtout pour le modèle à 2 portières.
Ce moteur étant considérablement plus léger que le V6 et moins encombrant sous le compartiment-moteur permet non seulement de donner à ce quatre-quatre une meilleure répartition du poids – améliorant son agilité en sentier –, mais permet aussi de réduire la masse nette du véhicule de 238 kilos (525 livres) par rapport à un Bronco à 4 portières mû par le moteur V6.
Et ce 4-cylindres plutôt costaud développe une puissance de 275 chevaux et produit un couple de 325 livres-pieds. Il peut être jumelé à une boîte de vitesses automatique à 10 rapports. Mon exemplaire était plutôt équipé de la boîte manuelle à 7 rapports (y compris un rapport de démultiplication), ce qui en fait un modèle d’autant plus alléchant pour les adeptes de hors route cherchant à véritablement maîtriser le véhicule.
Capable, mais pas très maniable
Si l’essai du Bronco que vous apercevez à l’écran s’est surtout déroulé en contexte urbain, j’ai eu la chance de mettre des Bronco à 2 portières – dans plusieurs déclinaisons – dans les sentiers boueux du Nouveau-Brunswick lors du lancement du Bronco Raptor 2023. Ford avait mis à notre disposition plusieurs versions, dont des exemplaires à boîte manuelle, ce qui nous permettait de les comparer en contexte aventurier.
C’est vraiment là que j’ai constaté à quel point un Bronco à 2 portières et mû par le moteur à 4 cylindres se faufile mieux dans un étroit sentier marécageux. Étant le plus léger du groupe, il se révèle clairement le plus maniable de la gamme, et la boîte manuelle me permettait d’être totalement en contrôle du véhicule.
Personnellement, j’ai toujours préféré la simplicité, surtout quand je m’aventure en sentier avec un véhicule 4x4. J’ai déjà été propriétaire d’un Suzuki Sidekick avec boîte manuelle par le passé et j’ai même quelques centaines de kilomètres d’expérience en hors route. Ce Bronco me rappelait mon ancien Suzuki par sa maniabilité et son approche directe et connectée avec la mécanique.
En contexte urbain, j’ai apprécié le rendement du moteur à 4 cylindres pour sa frugalité. J’ai enregistré une consommation moyenne combinée de 9,0 litres/100 kilomètres, ce qui me semble tout à fait raisonnable compte tenu de la taille de ses pneus. Ce moteur a même une bonne livrée de puissance, et la boîte de vitesse est directe et précise, éclipsant la boîte rudimentaire du Jeep Wrangler au passage.
Je reproche toutefois à l’empattement court du Bronco de causer des sautillements sur la route, ce qui réduit la stabilité globale du véhicule et induit un comportement routier maladroit. À ce chapitre, le Bronco à 4 portières est beaucoup plus stable !
Enfin, il n’a pas été trop compliqué de retirer les deux panneaux du toit au-dessus des sièges avant lors d’une journée ensoleillée. Cependant, bien que la conduite décapotée se soit révélée agréable, j’ai rapidement constaté à quel point il ne reste plus beaucoup d’espace de chargement une fois les panneaux installés dans le coffre !
Charmant, mais attendons un peu…
Sous toutes ses formes, le Ford Bronco est un véhicule hautement attrayant et très capable dans les sentiers. Son vaste spectre de versions permet aux propriétaires de le personnaliser comme bon leur semble ; et bien que la facture grimpe vite, les accessoires qu’ajoute Ford permettent à ce véhicule de réellement performer hors des sentiers battus.
J’ajoute même que sa prestance sur la route demeure plutôt étonnante, même s’il est déjà sur le marché depuis plus d’un an.
Nous vous mettons toutefois en garde : le Bronco a récemment été victime de plusieurs problèmes de fiabilité, certains ayant été causés par des difficultés du côté de la production et des chaînes d’approvisionnement en lien avec les perturbations de la pandémie de COVID-19. Or, tant et aussi longtemps que Ford n’aura pas corrigé la qualité du produit, nous ne pouvons recommander l’achat d’un Ford Bronco.
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