Mais que fait, ou ne fait pas, Chevrolet pour que ses VUS se retrouvent dans la cale au chapitre des ventes de leur segment ? C’est le cas pour le Trax, l’Equinox et le Traverse. Pire encore, les jumeaux du Traverse, les Buick Enclave et GMC Acadia sont encore plus bas. Comme je l’ai fait pour l’Equinox, je me prête à l’exercice pour en refaire l’essai et essayer de comprendre pourquoi le Traverse est aussi impopulaire et s’il est justifié de l’éviter. Pour l’exercice, j’obtiens la version RS avec son allure sportive.
Sportif de salon
On peut bien mettre des culottes de jogging, une camisole et des souliers de course, si l’on n’a que l’apparence sans bouger, cela ne fait pas de nous une personne sportive. C’est le cas du Chevrolet Traverse RS 2022. L’allure est sportive avec ses appliques de chrome fumé tout autour de la carrosserie. Même approche dynamique avec ses jantes de 20 pouces peintes en noir. On va même jusqu’à proposer deux beaux gros pots d’échappement à l’arrière. Le plumage, pas le ramage puisque la motorisation demeure la même dans l’ensemble de la gamme. J’avoue aimer le design renouvelé du Traverse 2022 avec ses blocs optiques déstructurés et l’aménagement de la grille de calandre. De profil, c’est long, très long avec une portière arrière interminable. Les feux adoptent un design moderne avec un éclairage à DEL distinctif. Il faut aussi noter que l’ensemble du bas de caisse du Traverse est recouvert de plastique noir mat contrastant qui offre une bonne protection. Malheureusement, la qualité de l’assemblage n’impressionne pas avec des ajustements inégaux entre les panneaux de carrosserie.
Retour en 2000
Je comprends passablement plus la position du Traverse au chapitre des ventes en prenant place à bord. Ce n’est certainement pas l’espace qui manque, bien au contraire. C’est en matière de présentation et de finition qu’on recule. Il suffit de regarder le modernisme des produits sud-coréens pour voir que le Traverse vient d’une autre époque. On commence par une instrumentation partiellement numérique présente depuis plusieurs années chez GM sans grande évolution. Bien que le style soit vieillot, on retrouve l’information facilement, et l’ordinateur de bord est complet. Le système multimédia aussi fait vieux jeu. Là où la concurrence est souvent à plus de 10 ou 12 pouces, on demeure à 8 pouces. Là encore, l’ergonomie est bonne, mais le design graphique fait très année 2000. Cependant, cet écran cache une astuce sympathique : il peut se relever, et l’on retrouve derrière un espace de rangement. Idéal pour y cacher un portefeuille. Pratique, à la console, on obtient une plaque de recharge par induction. Bien que le Traverse soit gigantesque, la visibilité est décente sous tous les angles.
À l’arrière, pour la deuxième rangée de sièges, le confort est correct sans plus. Les assises sont fermes, mais, dans cette optique, les sièges baquets offrent plus de soutien qu’une simple banquette. Fait particulier, on ne peut avoir accès à la troisième rangée que par le côté droit du véhicule, pour certains, ce sera un irritant. Tout au fond, les places sont d’appoint avec un confort relatif favorisant des présences limitées dans le temps pour ses occupants. Pour ce qui est du coffre, le Traverse est l’un des plus grands avec des volumes de 651, 1 637 et 2 781 litres selon le nombre de places en position.
Des valeurs sures
À l’instar de la concurrence, le Traverse propose une seule motorisation, soit le bon vieux V6 de 3,6 litres qui développe une puissance de 310 chevaux et produit un couple de 266 livres-pieds. Ce dernier est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 9 rapports. Je dois admettre que l’union de ces deux composants se prête difficilement aux reproches. Les changements de rapport sont doux et s’enfilent sans à-coups. C’est le genre de souplesse qui est recherché par les acheteurs. Le Traverse favorise toujours la traction dans le but d’économiser le carburant. Grâce à une molette à la console, le conducteur a la liberté de choisir 2WD, 4WD de même que « montage » et « remorquage » en fonction des conditions et de ses besoins. Justement, en matière de remorquage, il se place dans la moyenne du segment avec une capacité de 2 268 kilos (5 000 livres). Pour ce qui est de la consommation, j’ai obtenu une moyenne de 10 litres/100 kilomètres, ce qui n’est pas particulièrement bon ni particulièrement mauvais.
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Des manques à gagner
Le Traverse est un gros utilitaire sport, et on le sent très bien derrière le volant. En fait, j’ai même eu l’impression d’être dans un VUS pleine grandeur tant il est large et que la lunette est loin de nous. La position du capot encourage aussi cette sensation. Bonne note toutefois pour la visibilité périphérique grâce à la généreuse fenestration.
La direction ne se distingue pas particulièrement. La précision y est, mais pas les sensations. Les suspensions font un bon travail pour offrir un maximum de confort. Toutefois, je m’interroge sur leur fermeté en situation de remorquage. Dans ce cas, l’empattement de plus de 3 000 millimètres aidera à la stabilité. Les freins sont possiblement l’élément le plus décevant du Traverse. Il offre une sensation spongieuse au pédalier, et l’on sent peu de mordant de la part des composants de frein. Il faut jouer de plus de fermeté qu’à l’habitude pour obtenir le résultat voulu. Encore une fois, j’ai un questionnement sur leur rendement en remorquage. Une chose est certaine, le Traverse n’offre pas une expérience de conduite qui lui permettrait de se démarquer de la nombreuse concurrence.
Conclusion
Depuis l’an dernier, le Chevrolet Traverse s’est découvert une fiabilité intéressante. Dans cette optique, nous le recommandons. Par contre, faite attention à la version choisie car certaines sont outrageusement onéreuses. Dans le cas de la RS, à plus de 50 000 $, la facture commence à être salée en comparaison avec la concurrence. Est-il décevant au point de se retrouver dans le fond du baril au chapitre des ventes ? Je répondrais qu’il ne mérite pas nécessairement d’être le dernier , mais il y a très certainement mieux, et la liste est plus longue que courte dans les modèles que nous recommandons avant lui. Je pense que Chevrolet pourrait se permettre de lui donner un peu plus de personnalité lors de la prochaine génération.
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