Le Chevrolet Equinox est populaire aux États-Unis, mais n’a pas su récolter un bon succès dans les dernières années au Québec. Il a été dans l’ombre de d’autres VUS compacts nettement plus populaires et, soyons francs, plus logiques à acheter, comme le Toyota RAV4, le Honda CR-V, le Hyundai Tucson et le Mazda CX-5. Il subit aussi plus récemment de la concurrence de la part de son homonyme électrique, le Chevrolet Equinox EV. Au Québec, la version à batterie a rapidement conquis le cœur des acheteurs, nous faisant carrément oublier la version thermique.
Mais, pour 2025, il était temps pour le constructeur de revoir le modèle à combustion dont la troisième génération était sur le marché depuis 2018. La quatrième génération est donc arrivée sans grand bruit, et est maintenant vendue depuis quelques mois au Canada. J’ai eu l’occasion de la conduire pendant une semaine, en plein hiver, pour voir ce qu’elle a dans le ventre.

Moins de choix
Alors qu’au cours de la précédente génération du Chevrolet Equinox, on a eu droit à trois mécaniques et à plusieurs niveaux d’équipement, l’offre a été rationalisée pour 2025. Une seule mécanique est proposée et trois versions sont offertes, toutes différenciables par leur style.
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Il y a d’abord la version LS à l’apparence classique et d’entrée de gamme, notamment avec des accents de chrome un peu partout. Vient ensuite la version Activ qui ajoute quelques éléments plus aventuriers, comme un pare-chocs dédié et des longerons de toit. Puis, il y a la version RS, un subterfuge que Chevrolet utilise à toutes les sauces et qui donne une apparence plus sportive, bardée d’accessoires noirs et de jantes exclusives.

S’il y a une chose que toutes les déclinaisons ont en commun, c’est bien la réussite de l’apparence générale. Les lignes sont juste assez similaires à celles des autres modèles de la marque, et les versions juste assez différentes les unes des autres. Le style est moderne, sportif et dynamique, et les proportions sont réussies, notamment avec la portion arrière ramassée.
Quels sont les prix du Chevrolet Equinox 2025 au Canada?
Quand je dis que la gamme est simplifiée, ça parait aussi dans les prix. Le modèle LT est disponible avec un rouage à traction et une transmission intégrale, avec un prix de base de 36 533 $. Le modèle Activ arrive d’office avec son style plus affirmé et son rouage intégral, à un prix de 43 633 $. Pour la même somme, vous pouvez obtenir la version RS qui se distinguera essentiellement par son style.

Évidemment, il est possible d’ajouter des options. Le modèle RS à l’essai était peint d’une teinte « Rouge éclatant », en plus des ensembles « Groupe Commodité III » et « Groupe Sécurité et Technologie ». Pour garnir le tout, un toit ouvrant panoramique est ajouté, de même que le chauffe-bloc. Le prix du modèle à l’essai? 48 505 $, y compris tous les frais.
Vous allez me dire qu’à ce prix, on s’approche dangereusement d’un Honda CR-V ou d’un Toyota RAV4 assez bien équipé, deux références dans la catégorie. Vous avez parfaitement raison, mais si on tient compte de l’équipement embarqué, l’Equinox impressionne. On a droit à un rétroviseur caméra avec lave-caméra, à des sièges chauffants et climatisés, à un volant chauffant, à un chargeur par induction avec refroidissement, à la mémoire des sièges, et j’en passe. Pour le prix demandé, on a beaucoup d’équipement et je trouve que c’est la version à choisir parmi la gamme.

Des écrans, juste des écrans!
Chevrolet a pris un tournant numérique au cours des deux dernières années. Les combinés d’instruments classiques et les petits écrans de 8 pouces ont été remplacés par des écrans de plus grande dimension et à l’interface plus moderne. Ici, toutefois, pas question d’utiliser l’écran de 17,7 pouces des produits plus volumineux. L’Equinox doit, comme le Chevrolet Trailblazer et le Chevrolet Trax, se contenter d’un écran de 11,3 pouces au centre. La taille est convenable, honnêtement, pour le type de véhicule et l’interface est toujours aussi réussie visuellement et simple à utiliser, même si je déplore que certaines fonctionnalités, comme le réglage des tonalités sonores, soient enfouies dans les menus. L’instrumentation est claire et facile à consulter, avec de multiples tableaux disponibles.
Le soir venu, je suis de ceux qui aiment abaisser la luminosité des écrans pour éviter d’être ébloui. Dans l’Equinox, hélas, ce n’est pas la luminosité qui s’abaisse, mais plutôt un voile qui s’ajoute pour diminuer les contrastes. Ça rend les écrans carrément illisibles, ce qui est une erreur de débutant.
D’un autre côté, j’ai beaucoup aimé le fait que l’espace est dégagé par l’absence de levier de vitesse à la console, mais je me questionne sur l’immense bouton servant aux modes de conduite. Honnêtement, il prend trop de place pour le nombre de fois qu’il va être utilisé. Le chargeur par induction, pour sa part, est idéalement positionné, mais son système de refroidissement du téléphone est tellement puissant qu’il crée une zone froide en plein centre du véhicule. En hiver, alors qu’on souhaite se réchauffer, c’est carrément frustrant.

J’ai trouvé les sièges plus ou moins confortables, comme dans presque tous les véhicules Chevrolet récents, mais je sais que plusieurs autres personnes les aiment. C’est donc à essayer avant l’achat. Du reste, la qualité de finition est correcte et les matériaux sont bien choisis pour égayer un peu la présentation. À l’arrière, les places sont convenables, et c’est surtout le grand toit ouvrant qui apporte de la vie.
Pour ce qui est de l’espace cargo, il peut accueillir 843 litres avec les sièges relevés, ce qui est relativement petit par rapport à d’autres modèles comme le Honda CR-V. Une fois la banquette abaissée, le volume atteint 1800 litres, ce qui est plus respectable. Sachez néanmoins que pour avoir accès au coffre, le hayon électrique peut s’activer de lui-même quand vous vous tenez derrière le véhicule avec la clé dans les poches. Cette fonctionnalité, heureusement désactivable, est tellement sensible que le hayon s’ouvre quand on passe simplement un peu lentement derrière le véhicule, ou même quand on veut le déneiger. Aussi, le bouton placé dans la poignée est tellement raide qu’il est difficile à utiliser.

La réduction de la cylindrée
Alors qu’un moteur 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres était proposé par le passé, de même qu’un petit turbodiesel, un seul moteur peut accompagner l’Equinox 2025. Il s’agit d’un 4-cylindres turbocompressé de 1,5 litre, le même moteur qui était utilisé auparavant. Il produit 175 chevaux et 203 lb-pi de couple dans le cas de la version à rouage intégral et est accouplé à une automatique à 8 rapports. Le couple est plus bas pour le véhicule à traction (184 lb-pi), jumelé à une transmission à variation continue (CVT).
On ne peut pas dire que la vitesse soit l’une des forces de l’Equinox. Le petit moteur est bien présent, notamment avec suffisamment de couple à bas régime, mais il s’essouffle à plus haute vitesse, malgré le fait que la transmission automatique à 8 rapports refuse carrément de grimper en huitième vitesse. Ralentissez un peu et elle rétrograde même en sixième, dans le but de maintenir le régime moteur entre 2400 et 3000 tr/min. C’est carrément tannant.

Pourquoi le véhicule se comporte-t-il ainsi? Dans le manuel du propriétaire, il est clairement indiqué qu’en période froide, le véhicule peut ajuster les changements de vitesse dans le but de maintenir le régime moteur plus haut, afin de réchauffer plus rapidement le moteur.
Dans le fond, l’idée est de compenser un problème de réchauffement de ce petit moteur. L’effet direct est plutôt qu’on entend constamment le moteur travailler compte tenu de la faible insonorisation du véhicule, en plus de sentir les coups de transmission. De plus, la consommation en prend pour son rhume ; je ne suis pas parvenu à descendre en bas de 10,0 litres/100 km après plus de 700 km au volant du véhicule, ce qui est trop élevé, même en conditions hivernales.

En conduite
Sur la route, la suspension relevée, l’empattement relativement court et la hauteur du véhicule donnent l’impression de conduire un petit camion plus qu’une voiture surélevée. Néanmoins, la tenue de route est assez bonne, le véhicule s’accrochant assez bien à la chaussée. La direction, pour sa part, est bien calibrée et assez rapide pour nous donner une bonne sensation de contrôle.
Il y a aussi le système de rouage intégral débrayable, qu’il ne faut pas oublier d’engager avant de prendre la route. Au cours des premiers jours de mon essai, j’ai joué un peu avec le bouton dans le but de réduire la consommation de carburant, mais compte tenu des conditions routières changeantes, j’ai laissé le rouage intégral en fonction. Ainsi, le véhicule peut transmettre la puissance aux roues arrière au besoin, et retourner en mode « traction ». La réaction du rouage est assez rapide pour ne pas causer de soubresauts en conduite.
Bons points pour la visibilité vers l’avant et les côtés, mais le ¾ arrière est entravé par le pilier C massif. Ce dernier contribue à l’apparence, mais nuit à la visibilité. Heureusement, le rétroviseur-caméra donne un coup de main, d’autant plus qu’il est muni d’un lave-caméra. Notez que le rayon de braquage est assez court, un excellent point pour améliorer l’agilité en ville.

Ce n’est pas faute d’essayer
À la lumière de cet essai, force est de constater que le Chevrolet Equinox 2025 n’a pas ce qu’il faut pour se distinguer de ses concurrents. Oui, il est beau et il propose beaucoup d’équipement pour le prix, des arguments qui impressionnent au premier coup d’œil. Ce n’est toutefois pas assez pour camoufler ses défauts en matière de motorisation, d’économie de carburant et d’insonorisation.
Pour le même prix, il se fait mieux ailleurs, même du côté de véhicules vieillissants comme le Mazda CX-5 ou le Toyota RAV4. De plus, la valeur de revente de l’Equinox n’est pas bonne sur notre marché, ce qui plante le dernier clou dans son cercueil.
C’est un véhicule que nous plaçons « en évaluation » en matière de fiabilité compte tenu de sa nouveauté. Mais ce n’est pas la peine d’attendre notre verdict final, il existe nettement mieux pour le même prix.
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