Disponible depuis quelques mois déjà, la plus récente Chevrolet Camaro continue d’attirer un public plus intéressé par la silhouette musclée de la voiture que par ses performances pures. Pourtant, malgré la ressemblance avec l’ancien modèle, la ponycar au nœud papillon n’a plus grand-chose à voir avec sa devancière, et c’est tant mieux ainsi!
Mon premier contact avec la Camaro a eu lieu quelque part entre Albuquerque, au Nouveau-Mexique, et Phoenix, en Arizona, à l’automne 2015, sur l’une des routes les plus sinueuses du continent nord-américain. Cette aventure de deux jours au volant d’une Camaro SS à boîte automatique s’est avérée l’une des plus amusantes de ma carrière pour une simple et unique raison : la Chevrolet Camaro peut désormais être considérée comme une sportive à part entière.
Récemment, j’ai pu mettre la main sur une Camaro 1LT munie du moteur V6, d’une boîte manuelle à six rapports et de l’ensemble optionnel RS. Cette version allait-elle autant m’impressionner que la première fois? La réponse se trouve dans les lignes qui suivent.
C’est une Camaro après tout
La représentante de Chevrolet est une voiture abordable – elle débute à 28 245 $ après tout –, ce qui explique en partie la présence de ces baquets en tissu et l’abondance de plastique noir un peu partout dans l’habitacle. Qu’importe, la qualité des matériaux retenus est en hausse, tout comme l’assemblage également.
La planche de bord a délaissé le côté rétro présenté sur l’ancienne livrée. L’un des éléments les plus inhabituels est sans aucun doute l’emplacement des buses de ventilation centrales, celles-ci étant logées juste devant le levier de vitesse. De plus, les anneaux qui entourent ces dernières permettent un contrôle du débit d’air et de la température désirée. Assez original comme idée et même facile à manipuler, je dois l’admettre.
L’écran tactile qui se trouve en plein milieu abrite l’un des systèmes les plus simples à utiliser de l’industrie, quoique l’inclinaison de ce dernier (vers le bas) n’est pas idéale pour une consultation optimale. Mais bon, la connectivité à bord d’une telle voiture, c’est bien, mais à mon humble avis, ce détail est secondaire aux performances qu’elle peut offrir.
Là-dessus, la Camaro permet à son conducteur de trouver facilement une position de conduite, le volant étant franchement plus agréable à tenir en main qu’en 2010 à la sortie de la cinquième génération du modèle. De plus, le levier de vitesse de la boîte manuelle se trouve au bon endroit pour être malmené quotidiennement par son pilote. Ne cherchez plus de frein à main, ce dernier a été remplacé par un bouton électronique. La sellerie est elle aussi plus confortable par rapport au modèle sortant, ce qui ne fera pas de tort lors des excursions prolongées. Malheureusement, la vision latérale est toujours aussi exécrable, un qualificatif qui s’applique à l’étroitesse du coffre.
Au volant
Malgré les quelques désagréments de l’habitacle, la nouvelle Camaro, désormais basée sur une plateforme empruntée à la Cadillac ATS, a passé quelque temps au gymnase afin d’enlever ces kilos en trop. De plus, ce nouveau squelette plus rigide beaucoup plus rassurant lorsque la route devient sinueuse. Une fois de plus, j’ai eu l’impression de conduire une voiture plus agile que sa devancière. Si la suspension a beaucoup de mal à masquer les irrégularités de notre bitume à basse vitesse – les jantes de 20 pouces du groupe RS disponible en option n’aident pas ici –, c’est beaucoup mieux une fois à vitesse de croisière. Le freinage est lui aussi assez mordant pour une utilisation normale.
Quant au cœur de cette Camaro à moteur V6 – un supplément de 1645 $ soit dit en passant –, il a su démontrer qu’il n’était pas à dédaigner, malgré son infériorité face au V8 de 6,2-litres. Plus puissant que par le passé, le V6 de 3,6-litres de cylindrée, a gagné 12 chevaux-vapeur et 6 lb-pi de couple (pour un total de 330 ch et 285 lb-pi), le tout grâce à l’utilisation de l’injection directe et de la distribution à calage variable en continu, tandis que la gestion active du carburant permet la désactivation de deux cylindres lorsque le pied droit demeure sage.
Sans être la plus facile à vivre au quotidien, la boîte manuelle est on ne peut plus américaine, avec son embrayage lourd et le maniement un brin imprécis de son levier de vitesse. Mais bon, avec un peu d’huile de coude et quelques kilomètres d’accoutumance, cette bonne vieille unité à six rapports demeure le meilleur choix pour vivre une expérience plus authentique au quotidien. La magie de l’électronique permet également de modifier les paramètres de la mécanique. En mode Sport, la Camaro 1LT aiguise son comportement au grand plaisir de celui qui tient le volant. En fait, je recommande celui-ci en tout temps, la sonorité du 6-cylindres étant plus franche lors des accélérations soutenues.
Conclusion
À un prix de 33 955 $ (avant les frais de livraison de 1650 $), cette Camaro 1LT 2016 n’est pas le genre de voiture qui s’adresse à la masse, mais il faut l’avouer, cette somme demeure raisonnable pour un bolide de 330 chevaux doté d’un comportement beaucoup plus sain en conduite sportive et qui, ma foi, a encore une gueule qui attire les regards.