Introduit l’an passé, le Chevrolet Blazer s’inscrit dans le segment des VUS intermédiaires aux côtés de véhicules tels le Ford Edge, le Jeep Grand Cherokee et le Honda Passport. Le Blazer, qui utilise la même plateforme que le Cadillac XT-5 et le GMC Acadia, rivalise également au sein de sa propre écurie, car il affronte en plus le Chevrolet Traverse qui, malgré ses dimensions un peu plus généreuses, est offert dans la même fourchette de prix que le Blazer.
Le Blazer, n’a pas réussi la percée escomptée dans son segment, même s’il dispose de plusieurs arguments très convaincants. Le hic, c’est que GM ne veut pas jouer la carte du « plus abordable » et ne veut plus être perçu comme un constructeur bas de gamme qui ne mise que sur le prix. Cependant l’aspect financier demeure au cœur des préoccupations des acheteurs et malheureusement, tous ne sont pas prêts à payer un prix parfois même supérieur aux autres marques pour obtenir un VUS griffé GM surtout que malgré une hausse de la qualité, ce n’est pas justifié.
Le Blazer n’est pas donné, son prix débute à un peu plus de 37 000 $ et il vous faudra débourser minimalement près de 42 000 $ pour l’avoir avec un rouage intégral. Joli, le Blazer? Tout à fait, nous avons mis à l’essai la version RS qui se distingue par son allure sport, fort réussie d’ailleurs. Le contraste de la carrosserie blanche avec les jantes de 20 pouces et la calandre noire y était pour beaucoup et dans un monde de VUS sans véritable éclat, le Chevrolet Blazer RS fait bonne figure.
Plusieurs personnes de mon entourage l’ont trouvé très réussi, même constat lorsque nous avons publié quelques clichés sur nos réseaux sociaux. Le Blazer n’est pas conçu pour aller aux trousses des Jeep hors des sentiers battus, mais son esthétique rappelant la Camaro, surtout la partie avant, vient toucher une corde sensible chez plusieurs.
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Dans l’habitacle, le tableau de bord moderne donne une impression de qualité. L’utilisation de matériaux souples aux endroits de contact y est pour beaucoup et l’assemblage, sans être parfait, est supérieur aux modèles GM du passé. L’aspect sportif de la livrée RS se montre via des surpiqûres rouges sur le tableau de bord, les sièges – même à l’arrière - et la console centrale. Le contour des buses de ventilation, également rouge, apporte une belle touche.
On retrouve un système d’infodivertissement comprenant un écran tactile de 8 pouces intégré au centre du tableau de bord. Il est assez simple d’utilisation, compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, mais le menu principal - intégré au bas de l’écran - est petit et plus difficile à atteindre en raison de sa position par rapport au tableau de bord. Les commandes du climatiseur sont regroupées dans une bande très mince positionnée juste sous l’écran, elles sont très petites et il nous a fallu quelques instants afin de comprendre que la rotation des buses de ventilation, un autre élément de style emprunté à la Camaro, permettait de régler les degrés de température.
L’espace de chargement n’est pas le plus généreux de la catégorie, c’est surtout assez étroit en raison de l’intrusion des passages d’aile. Par contre, les modèles plus cossus disposent d’un système de gestion du chargement, un dispositif composé d’une double barre sur rail qui permet de partitionner l’espace et surtout d’éviter que les objets se déplacent en route, une très bonne idée. On veut plus d’innovations du genre dans les véhicules dits plus abordables.
Notre véhicule d’essai était également muni d’un rétroviseur comprenant une caméra arrière HD. Lorsque l’on soulève le rabat du rétroviseur, il entre en mode numérique et affiche alors les images de la caméra. Il faut un peu de temps pour s’acclimater, mais c’est étonnant de découvrir que tous les angles morts ont pratiquement disparu.
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De série, le Blazer LS est équipé d'un moteur 4 cylindres de 2,5 litres à injection directe développant 193 chevaux et 188 livres-pieds de couple. Le moteur transmet sa puissance aux roues avant via une transmission automatique à neuf rapports. Mis à part son prix avantageux, difficile de vous recommander cette version de base. Non seulement on ne peut l’obtenir avec un rouage intégral, mais la puissance de cette mécanique est juste si l’on tient compte de la taille du véhicule. La capacité de remorquage est très limitée également, 1 500 lb (680 kg) uniquement.
La nouveauté cette année, c’est l’arrivée d’un quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé qui développe 230 chevaux et 258 lb-pi de couple et qui bouleverse l’ordre établi dans les versions. Il loge maintenant dans les deux versions de milieu de gamme, LT et True North, qui recevaient l’an passé le moteur V6 de 3,6 litres. Difficile pour nous de nous prononcer sur cette mécanique, on n’a pu la mettre à l’essai pour le moment. La puissance et le couple sont toutefois au rendez-vous et la capacité de remorquage est en hausse à 4 500 lb (2 041 kg), la même que dans le cas du V6. En fait, c’est le moteur qui devrait faire office de mécanique de base, émulant ce que la concurrence propose.
Si vous êtes déçu de ce changement, sachez que le V6 de 3,6 litres demeure optionnel pour un déboursé d’à peine 600 $ dans le cas des versions LT et True North. Il vient de série les Blazer RS et Premier et génère la plus grande puissance avec ses 308 chevaux et son couple de 270 lb. C’est sans aucun doute la mécanique que l’on recommande pour le moment.
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Pour le Blazer, GM s’est inspiré de la Camaro. C’est vrai qu’il est en général plus dynamique et emballant à conduire qu’un Traverse ou un GMC Acadia, mais il est faux de prétendre qu’il nous donne des frissons sur la route.
La version RS pousse un peu plus la note grâce à une suspension un tantinet plus ferme, laquelle rehausse la tenue de route en conduite sportive sans trop compromettre le confort. On aime sa direction communicative qui pourrait être légèrement plus directe lors du mouvement initial.
Le Blazer RS reçoit également un rouage intégral plus sophistiqué comprenant un différentiel arrière à double embrayage qui envoie principalement le couple aux roues arrière pour ensuite le répartir entre les roues ayant le plus de traction. Une commande rotative permet de personnaliser les modes de conduite et la réaction du rouage intégral. Il faut savoir qu’il est aussi possible de circuler en mode deux roues motrices pour une économie de carburant. C’est toutefois au risque de ne pas avoir le rouage intégral actif en cas de besoin. Afin d’éviter la problématique, GM aurait pu utiliser un mode « Auto » comme c’est le cas dans ses camionnettes.
En accélération, le moteur offre une bonne puissance et la boîte automatique à neuf rapports appuie bien ses aspirations, elle semble simplement hésitante lorsque l’on enfonce l’accélérateur, comme si elle n’était pas habituée à un tel traitement. À vitesse de croisière, elle maintient le régime assez bas, limitant la sonorité du moteur, on découvre qu’elle est un peu plus calibrée en fonction de l’économie de carburant. Le moteur V6 est très bien adapté au véhicule et il offre amplement de puissance pour les besoins quotidiens.
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Le Chevrolet Blazer n’est pas le plus abordable sur le marché, mais son style en a séduit plus d’un lors de notre essai, ce qui est assez rare pour un VUS. Il joue la carte de l’émotion et se révèle agréable à conduire. Malgré ses quelques accros en qualité d’assemblage, sa première année de commercialisation ne s’est pas avérée trop problématique au chapitre de la fiabilité, on peut donc le recommander.