Cadillac prétend tenir tête aux Allemands avec sa nouvelle gamme de produits. Le XT6 est l’incarnation même de cette offensive. Bien que le design y soit, il parvient, non sans difficulté à rejoindre Infiniti, Lexus et Acura.
Comme j’en ai fait mention dans l’émission sur le Cadillac XT4 un peu plus tôt cette saison dans RPM, j’adore la direction stylistique adoptée par Cadillac depuis quelques années. Le XT6 ne fait pas exception. L’équipe de design sous la gouverne de Andrew Smith (directeur global du design pour Cadillac) est parvenue à rendre un VUS sept places presque sexy. On reconnaît tous les éléments propres à la marque. On commence naturellement avec les minces blocs optiques horizontaux soutenus par leurs grandes larmes de DEL qui descendent très bas. Ces dernières, pour rompre l’aspect carré de la devanture s’intègrent à des appliques noires venant déstructurer le pare-chocs. À la fois classique et dynamique, un mariage souvent difficile à réaliser.
Quant au profil, Smith n’a pas été en mesure de répéter son exploit. Étant limité par les contraintes fonctionnelles du XT6, il a dû conserver les angles prononcés. Pour agrémenter le bas de caisse, une bande argentée s’invite. Personnellement, considérant qu’il s’agit de la version Sport généralement sans chrome, je la délaisserais. Pour l’arrière, là encore, on suit l’évolution des feux typiques de Cadillac depuis des décennies. À l’instar des berlines de la famille et du XT4, on garde l’éclairage vertical, mais il se voit supporté par une structure perpendiculaire. Là aussi, c’est totalement réussi. Malheureusement, Cadillac s’obstine à mettre des véhicules blancs sur la flotte de presse. Tout comme les CT6 et XT4 récemment essayés à l’émission, le XT6 ne fait pas exception quant au mauvais agencement du blanc entre les composantes en métal et en plastique. Considérant qu’il s’agit d’une option de 1 395 $, difficile de l’accepter.
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Que l’on soit dans la berline CT6, l’utilitaire XT4 ou le XT6, l’allure générale est pratiquement la même. Ce n’est pas une tare en soi, mais le XT6 ne se distingue pas. D’entrée de jeu, l’accès se fait aisément, sa configuration offre un siège élevé et puisque, les piliers sont relativement minces et que le XT6 est carré, on a droit à une excellente visibilité. L’affichage tête haute fournit plusieurs informations. Le volant se montre tout aussi intéressant. Cadillac intègre plusieurs commandes et une finition agréable à l’œil notamment avec le fini en fibre de carbone qui rehausse la présentation. L’instrumentation pourrait venir de n’importe quel autre véhicule GM. On obtient un cadran numérique au centre, mais deux cercles ordinaires pour le compte-tour et l’indicateur de vitesse.
La navigation se fait via le même système que l’on retrouve partout chez GM. Il y a bien une petite différence dans le choix de couleur, mais l’essentiel demeure. Fort heureusement, il se manipule facilement et l’on peut obtenir bien des informations. L’imposante applique en fibre de carbone cuivré qui habille la planche de bord est magnifique et accorde au XT6 une touche de luxe. Par contre, au niveau de l’assemblage, devant le passager, on peut enfoncer d’un pouce l’applique. Pour un tel véhicule, c’est difficilement acceptable. Autre déception, il n’y a pas de rangements ou presque. Considérant la vocation familiale de cette voiture, c’est un échec quant à l’aspect pratique.
À l’arrière, la banquette à trois places procure un bon niveau de confort avec d’amples dégagements. De plus, on peut coulisser l’assise de plusieurs centimètres et il est possible de jouer avec l’inclinaison du dossier. Pour ce qui est de la troisième rangée, on obtient deux places supplémentaires. Malheureusement, l’accès est difficile en raison d’une faible ouverture. Une fois assis là, j’ai vite réalisé que l’on parle d’un espace d’appoint... À propos du coffre, le XT6 contient de 356 à 2 228 litres.
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On ne peut pas dire que Cadillac s’est cassé la tête quant au développement technique du XT6. On retrouve une plate-forme déjà bien connue ailleurs, notamment avec le Chevrolet Blazer. Même traitement pour l’unique moteur du moment, le V6 de 3,6 litres de 310 chevaux avec un couple de 271 lb-pi. Ce dernier est marié à une boîte automatique à 9 rapports. Cadillac parle de l’électrification pour bientôt. Le XT6 aurait été un bon point de départ, je pense. Pour l’équipe de RPM, c’est d’autant plus marquant que Lincoln arrive cette année, dès son lancement, avec une version Grand Touring de 494 chevaux et surtout une motorisation rechargeable sur l’Aviator. À l’exception, de l’Infiniti QX60, ses principaux concurrents offrent au moins l’hybridation comme Acura avec le MDX SportHybrid et Lexus avec le RX 450 h L. J’espère que Cadillac réagira plus tôt que tard, car à l’aube de 2020, c’est une lacune. Autre déception, bien qu’il soit imposant, la capacité de remorquage du XT6 me laisse sur mon appétit : seulement 4 000 livres. Je reviens encore à l’Aviator : 6 700 livres. Je n’ai rien à ajouter…
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Même si le XT6 n’est pas à la page en matière d’hybridation, je dois dire que les ingénieurs de Cadillac ont très bien travaillé quant à la configuration des composantes du châssis. La direction se montre très assistée, mais demeure malgré tout communicative et précise, cette caractéristique est propre à la version Sport. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle procure un agrément de conduite, mais on doit regarder du côté des véhicules allemands pour ce genre de calibration.
Les éléments suspenseurs seront possiblement l’un des attributs qui séduiront le plus les consommateurs lors d’un essai routier. J’ai rarement été charmé par le comportement des VUS à 7 places. Généralement, même dans les plus « sportifs » comme le MDX, on se sent déconnecté de la chaussée. Pas avec le XT6. Les amortisseurs adaptatifs en continu absorbent bosses et trous en souplesse tout en conservant une bonne dose de fermeté. Ils nous maintiennent en lien avec la route sans que l’on en subisse les désagréments. Grâce à leur apport, on peut prendre les courbes et les virages avec un entrain modéré. Encore une fois, ce n’est pas véhicule sport, mais on peut y aller d’un certain dynamisme. La limite viendra de sa hauteur et de son poids de 2 106 kg.
Pour le freinage, Cadillac ne lésine pas sur la taille des freins : 12,6 pouces à l’avant et 12,4 pouces à l’arrière. Bien que ce soit dans les normes, j’ai de la difficulté à croire en leur endurance avec 7 personnes à bord et une remorque, même si elle ne pèse que 3 000 livres. Ayant joué de dynamisme et provoqué quelques freinages consécutifs, ils se sont rapidement essoufflés et j’ai perçu une perte d’aplomb. De plus, dans ces conditions, attendez-vous à sentir le devant plonger. Néanmoins, le XT6 est l’un des produits du segment qui adopte l’un des comportements routiers le plus sain de la catégorie.
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J’en reviens à mon titre : « Si près et si loin ». J’ai la ferme impression que Cadillac fait un premier jet avec le XT6 équipé d’un V6 traditionnel. Je l’ai expliqué de long en large, en 2020, un moteur thermique ça ne suffit plus, c’est du passé. Cadillac a ce qu’il faut pour en faire une machine exceptionnelle, mais on attend. Même son de cloche pour la finition. Tous les matériaux y sont, mais on peut quand même enfoncer une partie du tableau de bord… Autre point qui frappe, toujours en comparant, le prix. Mon modèle Sport coûtait plus de 81 000 $, c’est très (très) cher. J’ai apprécié le XT6 d’une certaine manière, mais je ne le recommande pas encore. On le sait, GM a besoin de 12 à 18 mois d’ajustement avant de pouvoir se lancer. C’est le cas avec le XT6. Tant qu’à patienter, aussi bien attendre qu’une version hybride se pointe.
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