Regardez-le bien ! Qu’il est beau ! En fait, ce qui est intéressant, c’est qu’il ne ressemble à rien d’autre sur le marché. Il ressemble à un Cadillac, entre autres avec ses phares dont une languette verticale se poursuit dans le pare-chocs. Les feux arrière verticaux rappellent également ceux des anciennes berlines de la marque, et c’est unique. Honnêtement, ça fait du bien parce qu’on en a soupé des produits qui essaient de s’imiter un et l’autre. C’est rafraîchissant.
Le noir est probablement la couleur qui lui va le mieux. Combinée au chrome omniprésent, cette couleur lui confère beaucoup de classicisme et beaucoup de prestance, ce qui va bien avec un produit Cadillac. Mentionnons, au passage, que l’assemblage et la finition à l’extérieur sont superbes.
À l’intérieur, il faut aimer le beige : beige sur les sièges, beige sur le tableau de bord, beige sur les tapis. Personnellement, je trouve que c’est de bon goût et distinctif. Ça donne une touche luxueuse et chaleureuse qui fait qu’on se sent bien à bord. Aussi, ça fait différent de l’habitacle habituellement noir qu’on retrouve à peu près partout. Pour ce qui est du style, c’est joli. Malheureusement, quelques touches provenant de chez Chevrolet ou GMC viennent ternir légèrement le look d’ensemble. C’est décevant, surtout compte tenu du prix affiché pour notre véhicule d’essai.
Étalons d’abord les points positifs. Par exemple, la visibilité est excellente. Elle est aidée par les piliers assez minces et la bonne surface vitrée. Il faut aussi souligner le silence de roulement appréciable garanti par la bonne isolation des portières et par les glaces épaisses. Bonne note également pour le système d’infodivertissement CUE qui a bénéficié de plusieurs améliorations au fil des années au point de le rendre agréable à utiliser.
Il y a aussi quelques points négatifs. Malgré que les sièges soient assez confortables, ils sont difficiles à ajuster. Ce n’est qu’après 4 jours au volant que je suis parvenu à trouver une position de conduite confortable. Malheureusement, il y a quelques bruits de caisse provenant de l’arrière du véhicule. Parlant de l’arrière, l’espace disponible pour les passagers de la banquette est tout simplement insuffisant. Avec ma taille de 5 pieds 7 pouces, ma tête touche au plafond et mon épaule accroche dans le pilier C, même si j’ai suffisamment d’espace pour les jambes. Même chose pour le coffre qui est relativement petit en dépit des dimensions extérieures assez volumineuses du véhicule.
J’ai peine à comprendre également comment se fait-il que les portières soient finies avec autant de laxisme alors que le reste de l’habitacle transpire la qualité. J’espérais un peu plus de sérieux et de qualité, surtout en tenant compte (encore une fois) du prix demandé.
Le Cadillac XT5 est équipé d’une motorisation bien connue chez GM. On retrouve le même V6 de 3,6 litres de 306 chevaux qui est placé, entre autres, sous le capot du GMC Acadia, du Chevrolet Traverse et de la Buick LaCrosse. Il est accouplé à une boîte automatique à huit rapports, ce qui est un fait assez rare chez GM puisque ce moteur est ordinairement jumelé à une boîte à neuf rapports dans les autres produits.
Le système de traction intégrale est à l’image de tous les autres produits de l’entreprise. Il s’agit d’un système réactif débrayable à l’aide d’un bouton. On peut le placer en mode traction pour économiser de l’essence et le mettre en mode traction intégrale lorsque le besoin se pointe le bout du nez.
Nous avons à l’essai un véhicule de 73 000 $. À ce prix, on serait en droit de s’attendre à une mécanique raffinée, bien appuyée par une transmission automatique qui sélectionne toujours le bon rapport.
Or, on se retrouve avec un moteur V6 de 3,6 litres qui est assez doux dans son opération. Autant en accélération qu’en décélération, la boîte automatique passe les rapports avec quand même pas mal de douceur et de fluidité. Par contre, il arrive quelques fois que la transmission souffre de confusion, ne sachant pas sur quel rapport se placer. Elle hésite, passe par un rapport intermédiaire avant de se rendre sur le rapport adapté à la pression sur l’accélérateur. Toute cette opération se traduit à l’occasion par une vibration et un coup dans la structure du véhicule. Que dire aussi du son du moteur qui manque de tonalité.
Bref, on serait en droit de s’attendre à mieux de la part d’un véhicule aussi coûteux. Sur un véhicule de 45 000 $, ça pourrait toujours passer, mais pas pour un véhicule de 73 000 $. Pourquoi ne pas y installer un moteur V6 turbocompressé plus petit, un peu comme le fait Lincoln avec le Nautilus ? Une puissance, un couple et une douceur digne de ce prix seraient alors au rendez-vous.
La suspension est souple, confortable et bien calibrée. La direction manque de vie même si elle est rapide et précise. On ne sent absolument rien, ce qui est dommage étant donné que le reste des produits Cadillac (sauf l’Escalade) est un charme à conduire. N’allez pas confondre le manque de sensation avec le désagrément. Le XT5 est agréable à rouler, mais surtout pas excitant.
Je souhaite terminer cette section sur une bonne note. Le système arrêt-démarrage conçu par GM est réellement efficace. Jamais l’envie ne nous prend de le désactiver tant son opération est transparente, fluide et imperceptible. De toute façon, il n’y a pas de commutateur pour le mettre hors-fonction.
Le Cadillac XT5 dispose de bonnes qualités d’ensemble comme démontré plus haut. Par contre, le manque d’espace aux places arrière, le manque de fluidité et de puissance mécanique et la finition ordinaire à quelques endroits n’ont pas leur place dans un véhicule aussi cher.
Il ne s’agit pas d’un mauvais véhicule, mais bien d’un véhicule trop cher pour ce qu’il offre. S’il vous intéresse, attendez que GM mette en place des rabais imposants de fin d’année et un taux d’intérêt assez bas. Sinon, vous paierez carrément trop cher en comparaison avec d’autres véhicules concurrents qui font aussi bien (sinon mieux) pour moins cher.
Ou encore, jetez un coup d’œil à son petit frère, le XT4, qui nous a impressionné.