À l’ère où les VUS prennent le dessus sur les voitures, je dois vous avouer que j’ai trouvé le fabricant Cadillac audacieux en 2020. En effet, l’entreprise avait décidé d’aller à contre-courant de la tendance et dévoilait deux nouvelles berlines dans sa gamme.
Les Cadillac CT4 et CT5 se pointaient alors pour remplacer respectivement l’ATS et la CTS. Elles sonnaient le glas également de la berline CT6 qui n’a été commercialisée que très peu de temps au Canada (de 2016 à 2020). Mieux assemblées et plus convaincantes, en général, les deux voitures ont aussi eu droit à une déclinaison diabolique qui portait l’appellation V-Blackwing. Ces deux voitures, orientées précisément sur la performance, sont d’ailleurs toujours offertes en 2025 équipées d’une boîte de vitesses manuelle et affichent une dose hallucinante de puissance.

Bref, l’amateur d’auto en moi vouait un respect au constructeur américain pour cette direction différente. J’étais donc excité à l’idée de mettre à l’essai la Cadillac CT5 350T 2025 durant une semaine. Bien que quelques éléments m’aient irrité, cette berline s’est montrée exemplaire sur d’autres.
Une histoire de berline
Née en 1902, la marque Cadillac, un hommage au fondateur de Detroit, Antoine de La Mothe Cadillac, s’est rapidement imposée comme une référence du luxe automobile américain. Les années 1930 marquent l’avènement des grandes berlines Cadillac, caractérisées par des lignes élégantes et des moteurs puissants, du moins pour l’époque.

Ces voitures offraient alors un confort ainsi qu’un niveau de luxe enviables et séduisaient une clientèle exigeante. L’après-guerre voit l’apogée du style américain avec des modèles iconiques comme la Series 62 et l’Eldorado qui arboraient des ailerons arrière grandioses et des intérieurs somptueux. L’histoire s’est répétée avec ses hauts et ses bas jusqu’à aujourd’hui, mais Cadillac restait un fabricant de berlines.
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La Cadillac CT5 est donc née avec l’idée d’être le résultat de cette histoire et elle accomplit bien sa mission. Elle a clairement une identité différente par comparaison aux grosses voitures de l’époque, mais elle garde le luxe et le prestige comme éléments centraux.

Du choix
D’entrée de jeu, la Cadillac CT5 350T est équipée d’un moteur turbocompressé à 4 cylindres de 2 litres. Comme elle est proposée dans la déclinaison Sport et Luxe haut de gamme, il est possible de choisir la propulsion ou l’intégrale.
Toujours équipée d’une boîte de vitesses automatique à 10 rapports, la CT5 peut aussi être mue par un moteur biturbo V6 de 3 litres. Pour encore plus de puissance, la mouture V-Blackwing vient greffer un moteur V8 de 6,2 litres qui développe 668 chevaux et qui est offert de série avec une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports.
Il existe donc une CT5 pour presque tous les amateurs de berlines, sauf ceux en quête d’électrification. Cadillac Canada annonce qu’une berline électrique est dans ses plans pour le futur, mais je crois qu’il aurait été pertinent dans la gamme d’ajouter au moins une version hybride de la CT5.

Miser sur le prestige
J’ai mis à l’essai la variante 350T dans l’ensemble luxe haut de gamme de la CT5. Munie de roues de 20 pouces offertes en option et peintes de la couleur bleue Wave, ma mouture avait fière allure. Les longs phares, qui s’étalent de l’aile jusqu’au bas du pare-chocs, nouveauté en 2025, rendent le véhicule plus prestigieux que jamais selon moi.
La calandre est bien incorporée, surplombée par un énorme capot, et rappelle justement les origines de la marque. La CT5 est imposante, même de profil où les magnifiques jantes en option majorent la parure de la voiture.
À l’arrière, les feux de route, typiques de Cadillac, viennent augmenter l’attrait, tout comme le pare-chocs qui intègre les embouts d’échappement. Bref, la CT5 est jolie. Elle sent la richesse et impose le respect, deux critères forts intéressants pour une berline de luxe!

Technologie et matériaux
La Cadillac CT5 350T 2025 offre un habitacle drôlement bien ficelé. Une fois à l’intérieur, il est difficile de ne pas voir l’énorme nouvel écran de 33 pouces dans la planche de bord. Le moniteur, qui sert à la fois d’instrumentation et d’infodivertissement, est très agréable à utiliser.
Simple et d’utilisation intuitive, j’ai aussi aimé les possibilités de personnalisation. Il est facile de sélectionner le type d’affichage qu’on veut grâce à un petit menu hyper bien intégré à la gauche du conducteur. C’est réussi à ce chapitre.
Autrement, les matériaux choisis à bord sont corrects. Ma mouture avait des sièges de couleur sedona sauvage, offerte en option, avec des contrastes noir jais. C’est beau, et on a l’impression d’être dans un véhicule prestigieux, bien que certains concurrents, comme l’Audi A5 ou la BMW Série 3, offrent un habitacle plus sophistiqué.

En revanche, le confort est louable dans le cockpit. Les sièges avant, chauffés, climatisés et massants, sont réellement douillets. À l’arrière, la banquette est très moelleuse, mais j’aurais aimé avoir plus d’espace pour les jambes.
Ma variante d’essai était aussi équipée de la chaîne audio de la marque AKG à 15 haut-parleurs qui fait un bon travail. La qualité sonore est relevée, et la puissance du système est bonne. Bref, il est agréable de prendre place à bord de la CT5. Le confort est présent, et ça respire le luxe.

Le 4-cylindres n’est pas l’option à choisir
La Cadillac CT5 2025 que j’ai mise à l’essai était munie du moteur turbocompressé à 4 cylindres de 2 litres. Il développe une puissance de 237 chevaux et produit un couple de 258 livres-pieds ; il est censé, du moins sur le papier, offrir suffisamment de puissance pour rendre l’expérience agréable. Ce moteur est toutefois grognon, soupire lors des relances et manque de punch à l’accélération.
Équipée d’une boîte de vitesses automatique à 10 rapports et du rouage intégral de GM, la CT5 que j’ai testée avait de la difficulté à déplacer ses 1 723 kilos. Les accélérations sont limites, les reprises sont correctes, mais disons qu’on ne sent pas l’impression de performance que la voiture laisse présager. La transmission semble perdue entre les rapports, et j’ai vraiment eu la perception que la berline n’est pas assez vigoureuse.

Ajoutez à cela une consommation moyenne de carburant de 9,9 litres/100 kilomètres en conduite principalement sur l’autoroute et qu’il faut l’abreuver d’essence à octane 91 pour exploiter la pleine puissance (octane 89 acceptée par le constructeur), et je trouve qu’il devient ardu d’aimer ce groupe motopropulseur.
Vivement l’ajout d’une variante hybride de cette motorisation, car il est évident que le 4-cylindres n’est pas l’option à choisir. Le biturbo V6 de 3 litres est définitivement mieux adapté à la CT5.

Conduite solide
Heureusement, toutefois, la conduite de la Cadillac CT5 2025 est concluante. La suspension est bien calibrée et précise, quoique ma variante munie de roues de 20 pouces avait un roulement dur sur les chemins désastreux du Québec.
La direction est pointue, le freinage est convaincant, et la CT5 est une machine de guerre sur la grand-route. J’ai vraiment apprécié mon temps à bord, mais j’ai passé la plupart du temps à me répéter que j’aurais préféré tester le V6 au lieu du 4-cylindres.
Je dois ajouter qu’un sifflement de vent se faisait entendre dans l’habitacle lors des journées de bourrasques, situation que je juge inacceptable pour le calibre du véhicule. Une BMW Série 4 ou une Genesis G70 ne présenterait pas ce genre de problème, petite déception ici.

Une bonne berline somme toute
J’ai remis les clés de la Cadillac CT5 2025 convaincue qu’elle n’était pas aimée à sa juste valeur. Bon, il est clair que le 4-cylindres n’est pas pertinent, mais on dirait que Cadillac avait prévu le coup.
Pourquoi? Parce que la différence de prix entre les versions est minime. La version luxe haut de gamme pourvue du rouage intégral débute à 58 333 $, y compris les frais de transport et de préparation. Cette même version, munie cette fois du V6, exhibe un prix de 61 858 $. Ma variante, garnie d’options, affiche un prix de 74 690 $, ce que je trouve ridicule.
Je vous confirme que je me serais bien passé de certains gadgets pour favoriser le V6. À 61 858 $, il reste encore de la place pour personnaliser la CT5 V6 avant d’arriver à un prix équivalant à ma variante d’essai à 4-cylindres, et la CT5 aurait été tellement mieux motorisée.
Je crois qu’il est évident que la CT5 2025 est faite pour être munie d’un V6, car une fois qu’on choisit cette option, elle devient une sérieuse concurrente dans la catégorie des berlines de luxe. Laissez le 4-cylindres de côté, sélectionnez le V6. Ainsi motorisée, la Cadillac CT5 2025 n’a rien à envier aux autres, sauf peut-être sa valeur de revente qui ne sera jamais à la hauteur des Lexus IS de ce monde.
Nous continuons de recommander la Cadillac CT5 350T 2025. Son historique de fiabilité est bon, et les changements apportés en 2025 augmentent l’attrait du véhicule sans enlever les acquis des dernières années.
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