La compagnie Buick se cherche. Dans les dix dernières années, hormis l’Encore et, dans une certaine mesure l’Enclave, aucun des produits n’est parvenu à séduire massivement les acheteurs. Dans un effort de modernisation mais également pour attirer plus d’acheteurs, le Buick Envision a été complètement repensé, et le résultat m’a tantôt surpris, tantôt déçu.
Si le précédent Buick Envision faisait très peu pour se détacher des autres VUS compacts de la gamme de GM – Chevrolet Equinox et GMC Terrain – la nouvelle mouture est à l’opposé. Ses lignes sont maintenant beaucoup plus raffinées qu’auparavant, contribuant au côté luxueux qui ressort du modèle. Il est surtout beaucoup plus distinctif, proposant une ligne typiquement Buick. C’est réussi.
La version Avenir se distingue des Privilégié et Essence en raison de ses contours d’ailes de couleur harmonisée, de ses appliqués en aluminium brossé, de ses jantes exclusives et de sa calandre en mailles. J’aime son apparence malgré qu’elle soit très classique, mais la version Essence avec ensemble ST est encore plus agréable à regarder. Remarquez également la hauteur du véhicule, qui le positionne quasiment entre une berline et un VUS.
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La version à l’essai est équipée de quelques options comme la couleur Rouge Grenat nacré et l’ensemble Technologie II, faisant monter le prix à 49 788 $. Intéressant, compte tenu de l’équipement embarqué très généreux.
La présentation intérieure essaie également de se distinguer des autres. Pour ce faire, le tableau de bord est conçu de telle sorte que le conducteur est quasiment encerclé. La pièce maitresse est le système multimédia de 10,2 pouces incliné vers le conducteur et vers le haut, superposé d’une palette qui bloque les rayons du soleil. L’interface typique de GM est facile à utiliser et possède Apple CarPlay sans fil qui, pour une fois, fonctionne à merveille.
Devant le conducteur se trouve une instrumentation mi-numérique, mi-analogique qui n’est certes pas très moderne, mais qui est complémentée d’un affichage tête-haute facile à lire et bien positionné. Les sièges avant donnent un bon confort, bien que j’aie eu de la difficulté à trouver une position de conduite convenable. Les dégagements sont amples, la visibilité est bonne partout et l’ergonomie générale aussi, à l’exception du satané sélecteur de vitesse à boutons qui demande une trop grande attention.
À l’arrière, les dégagements sont également corrects et les passagers profitent d’un toit panoramique et de bouches de ventilation, rien d’autre. L’espace cargo est d’une grandeur moyenne avec la possibilité d’ouvrir le hayon avec le pied, une caractéristique qui fonctionne à tout coup en raison d’une lumière projetée au sol qui indique où le capteur se trouve, une astuce simple dont tous les constructeurs devraient s’inspirer.
La portion la plus décevante à bord est la finition. Ce n’est pas l’assemblage qui est relâché mais bien la qualité des matériaux qui n’est pas à la hauteur. Je pense entre autres aux boiseries plastifiées présentes dans les portières ou encore aux plastiques entourant l’écran central et le bas du tableau de bord qui ne renvoient pas une impression de qualité. Un simple Mazda CX-5 est mieux fini, pour moins cher.
Une seule configuration mécanique est proposée avec le Buick Envision. Il s’agit d’un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres d’une puissance de 228 chevaux à 5 000 tr/min et un couple de 258 lb-pi entre 1 500 et 4 000 tr/min. Une boîte automatique à neuf rapports est proposée pour acheminer la puissance aux quatre roues par l’entremise d’un rouage intégral réactif qu’on peut désactiver pour économiser du carburant. Hélas, il n’y a pas de version hybride, hybride rechargeable ou électrique proposée.
Le Buick Envision mise très certainement sur le confort. Oui, le confort des sièges, mais aussi le confort de la suspension et la douceur de roulement. Les jambes de force MacPherson à l’avant et les bras multiples à l’arrière combiné au système d’amortissement en continu compris dans l’ensemble Technologie II absorbent les aspérités de la route à merveille. C’est là qu’on retrouve le plaisir de rouler à bord de ce véhicule parce que croyez-moi, l’agrément de conduite n’est pas son point fort. Même s’il s’accroche en courbe, l’Envision est équipé d’une direction inanimée qui vient gommer le plaisir au volant. Mais qu’à cela ne tienne, on est assis confortablement pour avaler les kilomètres en toute quiétude et c’est une des meilleures qualités du véhicule.
Le seul moment où cette quiétude est troublée, c’est quand on accélère vivement. Le moteur émet une sonorité désagréable qui n’est pas suffisamment atténuée par l’insonorisation du véhicule. L’habitacle tantôt feutré est alors envahi par ce tintamarre qui n’a pas sa place dans un Buick.
Parlant du moteur, il ne manque pas de souffle avec son couple généreux à bas régime. La boîte automatique à neuf rapports sélectionne toujours le bon rapport pour le maintenir dans sa plage de puissance. Même si un mode Sport est disponible, il me semble plus futile qu’autre chose compte tenu du caractère feutré du produit.
En termes de consommation de carburant, j’ai terminé mon périple de 1 018 km avec une consommation moyenne de 8,7 litres/100 km, ce qui m’apparaît très bon pour un tel produit.
Ma semaine au volant de ce produit m’a permis de constater que le Buick Envision a grandement évolué depuis la précédente génération. C’est une bonne chose, mais son positionnement particulier lui compliquera la tâche de séduire les acheteurs.
Il est un peu plus cher que les VUS compacts généralistes et ne propose pour se démarquer par rapport à ceux-ci qu’une douceur de roulement bonifiée et un habitacle un peu plus recherché. J’ai également bien peur que bien des acheteurs mettront un peu plus d’argent sur la table pour rouler un Acura RDX ou même un Audi Q5, des produits plus chers, certes, mais aussi plus compétents et qui auront une meilleure valeur de revente.
Comme c’est un VUS qui vient de se pointer sur le marché et que nous connaissons la propension des véhicules GM à avoir des pépins de jeunesse, attendez avant de vous le procurer. De toute manière, ce ne sont pas les modèles intéressants qui manquent.