Même si j’ai toujours subi les railleries de mes collègues à ce sujet, j’ai toujours aimé le Buick Enclave. La précédente génération offrait, à mon avis, un intérieur de bien meilleure qualité que celui du Chevrolet Traverse duquel il dérivait, tout en étant plus doux sur la route en raison d’une meilleure suspension. De plus, la fiabilité était tout à fait décente.
L’arrivée de Buick Enclave 2025 de nouvelle génération laisse supposer une amélioration du produit. Après tout, les autres VUS intermédiaires à trois rangées ont été renouvelés depuis, comme l’Infiniti QX60, l’Acura MDX ou encore le Lexus TX, même si celui-ci est légèrement plus cher. On peut même ajouter dans l’équation certains modèles de marque généraliste qui se défendent bien en matière de luxe, comme le Mazda CX-90 à moteur 6-cylindres.
Un changement de cap
C’est le style inspiré du concept Buick Wildcat et qui a été transposé sur l’Enclave 2025, comme sur les autres modèles Buick d’ailleurs. On reconnait la bouche de calandre démesurément grande à l’avant, les crochets de chrome dans le pare-chocs et les phares séparés. À l’arrière, c’est un feu continu de gauche à droite de même que des proportions très droites qui prennent le dessus. De profil, l’apparence est plus rectiligne, moins fluide et en rondeurs que la précédente génération, que je préférais personnellement.
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De plus, quand on est à proximité du véhicule, on se rend compte qu’il est très gros, plus que l’ancienne génération qui n’était déjà pas petite et surtout plus que tous les autres concurrents. La garde au sol donne aussi l’impression d’être immense, même si elle n’est que de 7,22 pouces, en raison de la manière dont est dessinée la carrosserie. Bref, le véhicule est intimidant de prime abord.
Quels sont les prix du Buick Enclave 2025?
La version la moins chère, nommée Privilégié, arrive avec des jantes de 20 pouces, des tours d’ailes noir mat, et une calandre à bâtonnets horizontaux. La version « Tourisme Sport » — ST pour les intimes — élimine presque tout le chrome pour mettre des accents noirs partout, même autour des ailes. La version Avenir, celle qui décore le mieux l’immense carrosserie, y va de tours d’ailes de couleur harmonisée, de jantes de 22 pouces et de chrome un peu partout.
La version Privilégié est vendue à compter de 60 925 $. Vient ensuite la version ST affichée à 62 425 $. Finalement, la version la plus chère se nomme Avenir et elle est vendue à 70 925 $.
Il y a quelques options disponibles selon les versions, notamment le toit ouvrant panoramique ou le système Super Cruise. D’ailleurs, le modèle à l’essai en était équipé, ce qui faisait grimper la facture à 75 289 $.
La marche est haute
Je faisais mention plus haut de l’immensité du véhicule. Ceci se traduit par un seuil de porte élevé et, conséquemment, un accès plus difficile à bord du véhicule.
Une fois hissé à bord, c’est là que le spectacle commence. Le conducteur fait face à un écran de 30 pouces qui comprend l’instrumentation et l’infodivertissement. On sent bien que GM tente de faire une différence entre l’habitacle de chacune des marques, et ça parait. Ce qu’on retrouve dans le Buick ne ressemble pas à ce qu’on voit chez Cadillac, GMC ou Chevrolet, ni en matière de design, ni en matière d’interface. Chapeau de ce côté.
L’ergonomie de l’écran est d’ailleurs assez facile à comprendre. Tout est placé de manière logique, et les icônes sont faciles à lire. L’instrumentation, elle, peut-être présentée de plusieurs manières différentes, dont deux qui affichent directement la carte de navigation. Je déplore toutefois l’impossibilité d’avoir deux vrais cadrans (compte-tour et vitesse) pour une apparence plus classique. J’imagine qu’on s’est dit que la clientèle ne recherchait pas ça, mais j’aurais au moins aimé qu’on me donne le choix. Ça ne coute pas cher de l’ajouter. Au pire, les gens ne l’utiliseront pas, et au mieux, les exigeants seront contentés.
Oui, l’écran est bien dessiné et bien intégré au design de l’habitacle, mais sa forme fait que certaines commandes sont carrément cachées par le volant, obligeant le conducteur à se pencher pour les identifier. De plus, la caméra de recul est située à droite de l’écran à un endroit où la hauteur est limitée, ce qui se traduit par une image tellement petite qu’elle est difficile à voir, ce qui n’a aucune logique pour un véhicule moderne dont l’habitacle est dominé par les écrans.
Un peu plus bas se trouvent les commandes classiques de climatisation de même qu’une console flottante, désormais dépourvue de levier de vitesse, celui-ci étant placé sur la colonne de direction. On a donc affaire à un bouton pour le volume, un chargeur par induction, des porte-gobelets et un accoudoir central d’une bonne taille. C’est surtout l’espace sous la console qui impressionne en raison de sa générosité. D’ailleurs, les sièges sont très confortables, bien garnis en plus d’un cuir de qualité.
J’ai moins aimé cependant la qualité de certains plastiques, et même celle du cuir perforé qu’il y a au tableau de bord. Ça semble être bon marché, comme plusieurs plastiques trouvés à bord du véhicule. Je m’attendais à mieux, compte tenu du prix demandé.
L’espace arrière : encore une force
Les portières arrière sont gigantesques, ouvrant un grand espace pour faciliter l’accès à bord. À la deuxième rangée, il y a deux sièges baquets, lesquels sont placés sur glissière et dont l’inclinaison du dossier est ajustable pour un confort optimal. Les dégagements sont quasiment irréels tant ils sont grands et l’assise est plutôt haute, de telle sorte qu’un adulte peut s’asseoir bien droit, en grand confort. Le toit vitré panoramique apporte une superbe luminosité à bord, d’autant plus que le modèle à l’essai est pâle à l’intérieur, ce qui donne beaucoup de clarté. Hélas, je ne crois pas que les tapis blancs résisteront bien longtemps aux bottes sales de l’hiver ou aux jus des enfants.
L’accès à la troisième rangée est facilité par une commande électrique qui permet de basculer le siège médian d’un seul bloc. Le passage est large à souhait, et c’est facile de s’y rendre, pour découvrir une banquette accueillante, avec de bons dégagements et de l’espace. Il y a trois places, mais seulement deux prises USB-C pour la recharge.
Avec 648 litres d’espace de chargement avec les banquettes relevées, 1617 litres derrière la deuxième rangée et 2761 litres avec tous les sièges rabattus, l’espace est un de ses avantages.
4-cylindres à la rescousse
Même si le moteur V6 servait bien la précédente génération, il ne poursuit pas sa carrière dans la nouvelle mouture. Comme les autres comparses vendus chez Chevrolet (Traverse) et GMC (Acadia), le Buick Enclave n’a d’yeux que pour le 4-cylindres turbocompressé d’une cylindrée de 2,5 litres. La puissance annoncée est de 328 chevaux et le couple grimpe à 326 lb-pi. C’est nettement plus avantageux que ce que nous obtenions avec le V6, qui plafonnait à 310 chevaux de puissance et un maigre 266 lb-pi de couple.
En toute honnêteté, ce 4-cylindres a du cœur au ventre. Il ne manque pas de couple à bas régime et livre une puissance tout à fait adéquate pour déplacer le véhicule. Même si, initialement, il semble manquer de punch, il suffit d’appuyer un peu plus sur le champignon pour qu’il dévoile sa puissance, d’ailleurs très bien exploitée par la transmission automatique à 8 rapports, un de moins que l’an dernier.
D’ailleurs, une simple accélération vive fait patiner les roues avant, en plus de déclencher un effet de couple. Si le rouage est en mode débrayé, un message apparait au tableau de bord pour demander si on souhaite passer en mode « AWD ». Autrement, il faut enclencher le rouage manuellement avec un bouton placé à gauche du volant, et il devient donc un rouage réactif. C’est complexe comme gestion et comme le rouage à traction sert mal le véhicule, j’ai préféré laisser le mode « intégral » en fonction en tout temps.
Plusieurs irritants viennent ternir la prestation du 4-cylindres. Premièrement, il émet des vibrations à bas régime qui sont retransmises à la carrosserie, puis aux occupants. De plus, à basse vitesse, il livre sa puissance de manière inconstante. Mais le plus gros désavantage est sa sonorité. Non seulement est-elle indigne d’un véhicule de 75 000 $, mais elle est aussi nettement trop envahissante. On pesterait pour moins que ça dans une berline compacte.
Très mince consolation en matière de consommation. J’ai obtenu 10,8 litres/100 km, un peu plus bas que les 11,2 litres/100 km que j’avais obtenu avec le V6 en 2022 dans un Buick Enclave Avenir. Ce gain est si mince qu’il me fait regretter le V6, nettement plus doux pour la mission du véhicule.
Doux et confortable
Là où le Buick Enclave n’a pas perdu de son lustre, c’est en matière de confort sur la route. La suspension travaille à merveille pour absorber les trous dans la chaussée, tout en préservant la stabilité du véhicule. J’anticipais une portée très ferme, notamment en raison des roues de 22 pouces, mais elles n’altèrent pas trop le confort.
Dans les virages, l’Enclave s’accroche assez bien au bitume, mais sa direction sans vie et ses mouvements de caisse assez prononcés ne donnent pas envie de le brasser. On le sent néanmoins solide sur la route, et l’excellente visibilité aide à se sentir en confiance derrière le volant. Sur l’autoroute, le système de conduite semi-autonome Super Cruise s’est avéré réellement efficace, gérant lui-même les changements de voie.
Une nouvelle génération en évaluation
Le Buick Enclave joue la carte de l’espace intérieur, de la douceur de roulement, du confort et de la technologie embarquée pour se démarquer de la concurrence. Cette combinaison est unique, parce qu’aucun autre modèle n’offre autant d’espace et de douceur à ce prix. D’un autre côté, le moteur 4-cylindres n’impressionnera personne, surtout si on le compare avec d’autres véhicules vendus à prix similaire, comme l’Acura MDX ou le Mazda CX-90, tous deux à moteur 6-cylindres.
C’est donc avec un sentiment plutôt moyen que je termine ma semaine avec l’Enclave. De plus, compte tenu que ce moteur est nouveau, et qu’il n’a pas fait ses preuves, nous plaçons le Buick Enclave 2025 « en évaluation ».
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