Le Buick Enclave est arrivé en 2008 en tant que quatrième et plus luxueux modèle de VUS intermédiaire à trois rangées GM, accompagnant les GMC Acadia, Chevrolet Traverse et Saturn Outlook. Il était à ce point différent des autres en termes de design et d’offre qu’il avait une clientèle bien à lui, et une popularité quand même surprenante.
Avance rapide en 2022 alors que la seconde génération de Buick Enclave roule sa bosse depuis 2018 et qu’il est maintenant temps de retoucher légèrement le modèle pour prolonger sa vie de quelques années. Est-ce que les améliorations sont suffisantes et pertinentes? J’ai mis le Buick Enclave Avenir 2022 à l’essai pour le découvrir.
Un Buick plus musclé?
Comme le modèle initial, le Buick Enclave de seconde génération n’a pas l’air d’avoir quoique ce soit en commun avec ses cousins. Pour 2022, la portion avant est retouchée; les phares sont maintenant séparés des feux de jour et placés plus bas dans le devant. La grille de calandre est plus haute et plus massive, donnant une apparence plus musclée et plus affirmée qu’auparavant.
Au profil et à l’arrière, seul le design des jantes et la coloration des feux permettent de voir qu’on a affaire à un 2022 puisque tout le reste est identique à l’édition 2018. Je ne trouve pas personnellement que c’est une erreur, parce que le style est encore très actuel. Globalement, j’aime beaucoup et c’est surtout une approche unique dans le segment parce qu’il ne ressemble à aucun autre véhicule.
La déclinaison Avenir, au sommet de la gamme, propose un style différent des autres déclinaisons en ce sens qu’elle a des roues et une grille de calandre exclusive de même que des feux arrière qui ont une lentille claire. C’est, à mon sens, la plus réussie sur le plan esthétique parce qu’elle a réellement un style luxueux comme devrait avoir une Buick.
La finition extérieure est bonne avec des écarts constants entre les panneaux. La seule ombre est l’inconstance de la couleur : tantôt blanc, tantôt jaunâtre en fonction de la surface sur laquelle elle est appliquée. C’est inacceptable, d’autant plus que cette peinture triple couche coûte 700 $.
Des trois versions proposées – Essence, Privilège et Avenir -, la version testée est la plus chère. Au départ, c’est 63 042 $ de prix de base, montant auquel on ajoute le groupe d’option « Technologie Avenir » et la couleur blanc givré, triple couche, pour un total de 65 643 $.
Beau style, technologie manquante
J’ai toujours aimé le style de l’habitacle de cette génération de Buick Enclave. Le tableau de bord est tout en fluidité et composé de matériaux de qualité, notamment des plastiques cousinés et des surpiqures véritables. La finition est toujours aussi soignée en 2022.
Derrière ce style réussi se cache une technologie qui n’a pas évolué. Je pense entre autres à l’instrumentation partiellement numérique qui demeure la même qu’en 2018, alors qu’elle est entièrement numérique chez tous les concurrents. C’est la même chose pour l’écran d’infodivertissement qui n’est que de 8 pouces, ce qui est nettement insuffisant pour un véhicule de ce type vendu à ce prix. Par chance, la connexion Apple CarPlay ou Android Auto se fait maintenant sans fil, mais n’empêche que GM a raté l’occasion d’insuffler du modernisme à bord en même temps que le rafraichissement de 2022.
Il n’en demeure pas moins que l’ergonomie est bonne avec l’écran d’infodivertissement bien placé, facile à atteindre, et les autres commandes bien disposées. L’instrumentation demeure facile à lire malgré son recul technologique, et l’affichage tête-haute est assez complet.
Autre bon point de l’habitacle : le confort. Les sièges sont larges, bien rembourrés et assez soutenant, l’espace est généreux et l’insonorisation est excellente. La qualité de la chaine audio ne fait pas défaut non plus avec des graves prononcées et une bonne définition. À l’arrière, les deux sièges capitaine de seconde rangée sont amples et donnent un bon confort et un bon dégagement. L’assise est à la bonne hauteur et le siège se rabat vers l’avant pour accéder à la troisième rangée, plus ou moins confortable. Elle est un peu trop basse, mais des enfants y seront bien installés. En termes d’espace de chargement, vous obtenez 668 litres avec tous les sièges relevés, 1 633 litres avec la troisième rangée rabattue et 2 758 litres avec tous les sièges rabaissés. C’est gigantesque et certainement un atout du véhicule.
Mécanique à point
Le seul moteur qui est proposé pour le Buick Enclave Avenir est le répandu V6 3,6 litres de 310 chevaux à 6 800 tr/min et 266 livres-pied de couple à 2 800 tr/min. Réellement vif, il est bien appuyé par l’automatique à neuf rapports qui s’est avérée rapide et précise en sélectionnant toujours le bon rapport. Même si le couple semble relativement limité sur papier, sur la route, il ne manque pas de cœur à l’ouvrage. De plus, la mécanique demeure douce même à haut régime, ne craignant pas de monter dans les tours. Assez surprenant pour un Buick.
Le véhicule est équipé d’un rouage intégral réactif débrayable par la pression d’un bouton. Pour économiser du carburant, vous pouvez contraindre le véhicule à demeurer à traction, ce qui est salutaire en été. En hiver, vous pouvez sélectionner le rouage intégral qui demeurera en fonction jusqu’à désactivation. Le rouage ne manque pas de mordant, particulièrement lors des accélérations vives. Il est aussi assez rapide à acheminer de la puissance à l’arrière, ce qui est bon pour se tirer d’une situation où l’adhérence serait limitée.
Un autre point qui m’a surpris une fois de plus du Buick Enclave : la tenue de route. C’est certain que le véhicule que je conduisais était muni d’une suspension optionnelle nommée « roulement haut de gamme de performance », mais les mouvements de caisse étaient très bien contrôlés, ne laissant pas place au flottement typique des Buick de l’époque. La direction rapide également et la caisse très rigide y sont pour beaucoup dans l’agrément de conduite insoupçonné que procure ce véhicule.
Pour ce qui est de la consommation de carburant, elle s’est chiffrée à 11,2 litres/100 km en plein mois de mars, pour environ 800 km. Pas mal, mais rien d’exceptionnel.
Pris entre deux feux
Le Buick Enclave ne réinvente rien et les améliorations apportées en 2022 ne changent pas significativement le bilan du véhicule. Il continue de proposer des qualités dynamiques intéressantes, une motorisation convaincante et une qualité de construction sérieuse, mais accuse un retard technologique par rapport à la concurrence.
Est-ce que ce sera suffisant pour augmenter les ventes qui étaient d’à peine 223 unités au Québec en 2021? J’en doute, d’autant plus que la valeur sur le marché du produit demeure faible. Même s’il est moins cher que les Infiniti QX60, Lexus RX L et Acura MDX équivalents, une chaude lutte provient des Hyundai Palisade et Kia Telluride, deux modèles sérieux en termes de luxe mais qui sont moins dispendieux, et aussi plus intéressants globalement.
Néanmoins, Le Buick Enclave Avenir est un véhicule que nous continuons de recommander compte tenu de son bilan de fiabilité très bon.
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