Les cabriolets sont de plus en plus rares sur le marché. Plusieurs constructeurs automobiles ont carrément choisi de les abandonner pour se concentrer sur des modèles plus profitables, nommément les véhicules qui se vendent le plus. Il n’y a donc plus de Volkswagen EOS, de Toyota Solara ou de Mercedes-Benz SLK pour satisfaire les amateurs.
Que reste-t-il, parmi les véhicules relativement abordables? La Ford Mustang, quelques cabriolets de luxe comme l’Audi A5, la BMW Série 4 ou la Mercedes-Benz CLE, la MINI Cooper Cabriolet, la Mazda MX-5, la Porsche 718 Boxster et la BMW Z4. Après une semaine au volant de ce roadster de luxe, force est de constater qu’il reprend le flambeau où la Mazda MX-5 le lâche.
Une plus grande taille
Vous savez sans doute que la Mazda MX-5 est une très petite voiture. Tellement petite que certains acheteurs potentiels plutôt costauds ne sont même pas en mesure de monter à bord. Or, la BMW Z4 se positionne ailleurs. Elle a une longueur totale de 17,6 centimètres plus grande et une largeur accrue de 20 centimètres par rapport à la petite Mazda. L’encombrement extérieur est plus important, même si elle demeure petite. Voyez là comme une MX-5 qui aurait fini de traverser son adolescence.
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Les lignes de la BMW Z4 sont évolutives et légèrement différentes de ce à quoi BMW nous a habitués dans les dernières années. Ce qui change surtout ce sont les phares aux blocs optiques superposés, alors qu’ils sont normalement placés côte à côte pour presque tous les autres modèles. La grille de calandre séparée ne change pas et rend hommage à celle des produits BMW classiques. Le long capot, la cabine déportée vers l’arrière, les quelques lignes parsemées sur la carrosserie et le court coffre sont autant d’éléments qui renforcent discrètement le style et qui lui donnent un air de vrai roadster, que j’aime beaucoup.
Les options $!
Même si la Porsche 718 Boxster est la championne des versions et des options, la BMW Z4 ne s’en tire pas trop mal non plus. La version sDrive30i est à l’entrée de la gamme avec son 4-cylindres de 2,0 litres d’une puissance de 255 chevaux. Vient ensuite la version M40i, laquelle est proposée avec un moteur 6-cylindres-en-ligne turbocompressé qui est jumelé à l’automatique à 8 rapports ou à la manuelle à 6 rapports, comme le modèle à l’essai.
Pour passer du 4-cylindres au 6-cylindres, il faut dépiler 13 000 $, ce qui fait grimper le prix de base de la M40i à 85 152 $. Ajoutez quelques options, comme la (superbe) couleur Thundernight Metallic (900 $), les roues optionnelles (1000 $), le cuir véritable (1500 $), l’ensemble Premium Enhanced (4700 $) et les ceintures de sécurité M (400 $) et le prix atteint 93 652 $. Oui, une facture difficile à avaler!
Le conservatisme intérieur
BMW est l’un de ces constructeurs qui appliquent presque la même formule à chacun de ses habitacles, et c’est particulièrement frappant avec la BMW Z4. Même que l’âge de la Z4 commence à paraitre, notamment en raison de la disposition du tableau de bord, qui ressemble à celle d’une Série 3 2020. Ça ne date pas de très longtemps, mais les intérieurs de BMW sont nettement plus modernes maintenant.
Même les écrans et leur interface n’ont pas été modifiés. L’instrumentation demeure plus classique et offre moins de possibilités de personnalisation, tout comme le système multimédia qui retient les services de l’interface iDrive 7,0. Ces deux écrans sont depuis longtemps déclassés par d’autres versions plus récentes du système pour d’autres modèles qui sont visuellement plus attrayantes. Mais, n’empêche que les systèmes intégrés dans la Z4 demeurent faciles à utiliser, même plus que iDrive 8,5 distribué dans les modèles les plus récents dont la complexité le rend difficile à maitriser.
Hormis ces éléments, l’espace intérieur est somme toute généreux pour une si petite voiture. L’espace pour les jambes est bon, comme pour les épaules et même la tête avec la capote relevée. Les sièges donnent un bon confort général et sont garnis de cuir de qualité. Que dire aussi de la finition, typiquement allemande, mariant la rigueur d’assemblage avec des matériaux de qualité.
L’exemplaire essayé, avec son intérieur noir en cuir avec décorations M, manquait néanmoins d’audace pour une voiture amusante, à utilisation estivale et vendue à fort prix. Il n’avait que pour seules couleurs des surpiqures bleues et un passepoil arborant le logo M. Heureusement, d’autres couleurs extérieures et intérieures sont proposées ; ça vaut donc la peine de naviguer dans le catalogue des commandes pour ajouter un peu de personnalité à la voiture.
Pour finir, l’espace de chargement avale 283 litres, ce qui est très raisonnable pour une telle voiture. C’est amplement suffisant pour engloutir les bagages pour une escapade d’une semaine pour 2 personnes. Il y a même une trappe à skis pour des objets plus longs, et même un espace de rangement avec un filet de rétention derrière les sièges avant.
La douceur du 6
La réputation du 6-cylindres-en-ligne turbocompressé de 3,0 litres du constructeur bavarois n’est plus à faire. Sa puissance est livrée avec beaucoup de linéarité, de douceur et de conviction, donnant des accélérations vives et pleines de sensation, notamment en raison de sa sonorité envoutante. C’est d’ailleurs l’une des raisons principales, à mon sens, d’acheter la BMW Z4 ; ce 6-cylindres est réellement agréable et parfaitement adapté à la voiture.
La manuelle à 6 rapports est nouvelle pour 2025 (il était temps), et elle permet d’améliorer le plaisir au volant encore une fois. D’accord, elle offre encore la sensation caoutchouteuse des leviers BMW aux changements de rapport, mais elle crée quand même un sentiment de cohésion avec la voiture, notamment par l’entremise de la petite vibration qu’on ressent à travers le levier de vitesse. Quel bonheur de rouler le toit abaissé, avec une bonne chanson retransmise par le système audio Harman/Kardon, en enfilant les rapports sur une route sinueuse! D’ailleurs, le coupe-vent s’assure que l’intrusion du vent n’est jamais dérangeante.
L’entrain du train arrière
D’ailleurs, il n’en faut pas beaucoup pour faire danser le train arrière. La puissance passe par un différentiel à glissement limité électronique qui répartit la puissance pour maximiser l’accélération. Le résultat est une distribution presque égale de la puissance entre les deux roues, entrainant un comportement très stable, mais aussi un décrochage précis et facile à maitriser si vous avez le goût de danser. Forcément, le tout est plus aisé en mode Sport Plus qui libère la mécanique, qu’en mode Eco Pro qui la castre trop à mon goût. Ajoutez à cela la direction à démultiplication variable qui se veut rapide à basse vitesse, mais moins réactive à haute vitesse, un changement de calibration qui se fait de manière automatique et imperceptible.
Une telle voiture est conçue pour être conduite avec le toit abaissé. Mais une froide soirée d’été m’a obligé de remonter le toit pour m’éviter d’être frigorifié. Même si j’avais quelques appréhensions, la Z4 est parfaitement utilisable avec le toit relevé sans que le confort soit sacrifié. Il n’y a que la visibilité qui en prend pour son rhume, en raison des angles morts occasionnés par le toit souple.
Après 400 kilomètres de route, dont environ 200 kilomètres d’autoroute, j’ai obtenu 9,5 litres/100 kilomètres de consommation. Honnêtement, je m’attendais à légèrement mieux compte tenu du kilométrage d’autoroute que j’ai parcouru et de la réputation de BMW en matière d’économie de carburant, normalement plus faible que la moyenne.
Une des dernières
Même si la BMW Z4 est presque un choix par défaut, compte tenu de la quantité limitée de véhicules comparables disponibles, ce n’est pas un véhicule décevant. Elle permet de profiter de l’été aisément, avec plaisir, que le toit soit relevé ou non. Je trouve personnellement qu’elle est la suite logique de la Mazda MX-5, pour les acheteurs qui veulent un peu plus de place, un peu plus de confort, tout en préservant un bon plaisir de conduire en changeant les vitesses eux-mêmes.
Il n’y a que son prix élevé qui me fait sursauter à chaque fois, mais je suppose que le constructeur sait qu’il est maintenant presque seul sur son île, y compris face à la Porsche 718 Boxster qui est encore plus chère, mais qui offre néanmoins une expérience de conduite plus exotique.
Il reste que la fiabilité de la BMW Z4 est bonne, ce qui fait que nous recommandons ce modèle autant avec le moteur 6-cylindres qu’avec le 4-cylindres d’entrée de gamme.
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