Je me souviens encore du lancement du tout premier BMW X7, en 2019. Les employés du constructeur étaient tous fiers de nous annoncer que BMW avait enfin un vrai VUS pleine grandeur de luxe dans sa gamme, un modèle capable d’affronter les constructeurs américains. Entre collègues journalistes, ça nous a bien fait rigoler, car nous réalisions à quel point les Allemands ne comprennent vraiment pas ce segment.
En effet, le X7 est trop petit pour réellement se mesurer aux ténors de la catégorie. Les ventes parlent d’elles-mêmes : en 2022, BMW n’en a écoulé que 977 exemplaires au pays. Pendant la même période, Cadillac a vendu plus de 2 700 Escalade. Même le principal concurrent allemand du X7, le Mercedes-Benz GLS, n’en fait qu’une seule bouchée au palmarès des ventes (2 129 exemplaires en 2021).
Mais le X7 a-t-il d’autres qualités ou n’est-il qu’un simple éléphant blanc au sein de la gamme bavaroise? Je l’ai mis à l’essai dans sa version xDrive40 pour en avoir le cœur net.

La version « normale »
L’automne dernier, j’avais fait un premier contact avec la version de performance M60i sur les routes de la Californie. À ce moment-là, j’avais été impressionné par les performances et le dynamisme de ce gros VUS que j’ai qualifié du plus agile de sa catégorie.
Voici maintenant la version ordinaire, celle que les familles bien nanties achèteront afin de combler leurs besoins de polyvalence, de luxe, de confort et de capacité de remorquage. Mon exemplaire avait donc une apparence nettement plus subtile que le M60i que j’avais conduit dans le désert californien.
Néanmoins, vêtu de la peinture de couleur grise Dravit (1 000 $) et orné des jantes de 22 pouces « V-Spoke » (2 000 $), mon X7 avait vraiment une allure riche et élégante. Si certains n’aiment pas la nouvelle calandre de ce VUS avec sa toujours gigantesque grille rénale et ses minces phares à DEL séparés en leur centre, je trouve personnellement que ça confère à ce véhicule une prestance nettement plus imposante. C’est beaucoup plus assumé que l’ancien design.
Sans surprise, un BMW X7 coûte très cher. Il s’agit après tout d’un produit de luxe. On doit payer 110 945 $ pour se le procurer avant d’y empiler les options et la taxe de 6 430 $ sur les véhicules de luxe. Mon X7 affichait une facture finale de 138 582 $, y compris les frais de transport et de préparation de 2 445 $.

Habitacle serein, qualité impeccable, mais plutôt coincé
Dès qu’on ouvre la portière d’un X7, on constate immédiatement que ce VUS est plus compact que la moyenne du segment. L’ouverture est étroite, et l’assise du siège du conducteur est carrée.
Malgré cela, il faut dire que ce VUS nous enveloppe rapidement dans un nuage de luxe et de sérénité. Si la version M60i avait des sièges durs, c’est tout le contraire dans ce xDrive40 dont les coussins sont souples, et les réglages du soutien lombaire et du maintien latéral sont nombreux. La visibilité périphérique est excellente en raison d’une position assise élevée.
Dans l’habitacle d’un X7, le tout affiche une qualité de construction au-delà des attentes ; c’est recouvert de matériaux de luxe. L’ergonomie est également réussie, comme le fait si bien BMW. Bien que la plus récente génération du système multimédia iDrive du constructeur ajoute un peu plus de complexité qu’avant (retirer le régulateur de vitesse adaptatif requiert désormais de passer par le système), il demeure, somme toute, facile à saisir, rapide dans son exécution et bien présentée par sa qualité graphique. Android Auto sans fil s’est rapidement connecté sans interruption.

À l’arrière, le X7 propose le même genre de luxe avec des connexions USB, une prise à 120 volts et des commandes de climatisation, sans compter une banquette tout aussi douillette qu’en avant et amplement de dégagement pour les jambes et la tête.
Les choses se gâtent toutefois quand vient le temps d’accéder à la 3e rangée de sièges. D’abord, l’opération qui permet de replier le dossier du 2e siège électriquement est d’une lenteur interminable. Ensuite, oubliez le projet de vous installer à l’arrière si vous êtes grand. Cette banquette n’est conçue que pour de jeunes enfants. À ce compte, vous serez vraiment mieux servi du côté des marques américaines.
En outre, le X7 ne dispose pas d’un très grand espace de chargement total (avec dossier des sièges replié). Après avoir attendu longtemps avant que le dossier des sièges ne se soit plié électriquement dans le plancher, vous ne vous trouverez qu’avec 2 559 litres d’espace de chargement. C’est à peine mieux qu’un Kia Telluride (2 463 litres).

Le 6-cylindres en ligne de béhème
Sous le capot d’un BMW X7 xDrive40 se cache un bon vieux 6-cylindres en ligne de 3 litres, une tradition chez le constructeur. Grâce à un turbocompresseur et à l’hybridation légère à 48 volts, ce moteur développe une puissance de 375 chevaux et produit un couple de 398 livres-pieds. Il est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports, tandis que la transmission intégrale xDrive du constructeur vient de série. Dans cette configuration, le X7 peut remorquer une charge maximale de 3 402 kilos (7 500 livres).
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Une suspension pneumatique réglable en hauteur ainsi que des amortisseurs adaptatifs permettent au X7 de constamment adapter son comportement routier en fonction de la surface, que ce soit fait manuellement par l’entremise des modes de conduite ou automatiquement durant la conduite.

Le gros doux
Le qualificatif qui décrit le mieux la conduite d’un X7, c’est la douceur. Ce gros VUS glisse sur les surfaces abîmées du Québec sans le moindre tracas. Pendant ce temps, l’habitacle est toujours silencieux et absent de bruits de caisse désagréables.
Cependant, malgré cette approche décontractée, le X7 demeure tout un athlète. En réalité, si le mode Comfort se montre aussi doux qu’une peau de bébé, le mode Sport transforme ce mastodonte en une machine complètement différente. Ses suspensions deviennent fermes, sa direction est plus ferme, et toute la mécanique devient soudainement beaucoup plus allumée. On se retrouve donc avec un VUS aux multiples personnalités qui fait tout bien.
Peu importe sur quel mode on se trouve, le moteur livre toujours bien la marchandise, déploie une belle dose de couple à bas régime et une livrée de puissance à la fois constante et linéaire. Le système d’hybridation légère fait un excellent travail durant les séquences d’arrêt-démarrage au point où les transitions entre l’électrique et le thermique sont presque imperceptibles. La boîte de vitesses, quant à elle, est toujours à la hauteur des attentes, peu importe le style de conduite.
Sur une période d’une semaine et sur une distance de près de 1 000 kilomètres, j’ai enregistré une consommation moyenne combinée de carburant de 11,3 litres/100 kilomètres, soit un peu plus que les 10,5 litres/100 kilomètres qu’annonce le constructeur. Ça demeure, somme toute, raisonnable si l’on considère la taille du véhicule.

Un X5 allongé, mais pas un VUS pleine grandeur
En raison de sa très faible diffusion sur notre marché et du peu de données sur sa fiabilité, il est encore impossible pour nous de statuer sur une recommandation.
De toute manière, si vous êtes à la recherche d’un VUS de luxe pleine grandeur, j’aurais plutôt tendance à vous diriger vers un modèle américain comme le Cadillac Escalade ou le Lincoln Navigator. Vous en aurez beaucoup plus pour votre argent.
Certes, le X7 est un produit de qualité qui performe comme on s’attend des modèles de BMW, et la promesse de luxe y est tout au long de l’expérience. Il apporte donc quelques éléments intéressants à la catégorie. Toutefois, à mes yeux, il figure, en réalité, comme un X5 légèrement allongé plutôt qu’un vrai VUS pleine grandeur. BMW est donc en terrain glissant avec ce modèle.
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